Accueil Actualités Prévention des maladies auto-immunes, vitamine D et oméga-3 : une étude prometteuse
Prévention des maladies auto-immunes, vitamine D et oméga-3 : une étude prometteuse
Une supplémentation en vitamine D et/ou en oméga-3 permettrait de diminuer les risques de développer des maladies auto-immunes chez les personnes de plus 50 ans selon une récente étude américaine.
Au-delà de leur grande diversité, les maladies auto-immunes se caractérisent par un dysfonctionnement du système immunitaire conduisant ce dernier à s’attaquer aux constituants de l’organisme. Parmi elles, on retrouve notamment la polyarthrite rhumatoïde, le psoriasis ou encore certaines pathologies thyroïdiennes comme la maladie d'Hashimoto. Ces dernières années, la prévalence de ces maladies parmi la population mondiale n’a cessé d’augmenter. Selon l’Inserm, il existerait près de quatre-vingts maladies auto-immunes qui toucheraient environ 5 à 8 % de la population mondiale, dont 80 % de femmes.
Dans ces circonstances, la recherche scientifique tente d’innover afin de lutter contre ce problème de santé publique. C’est dans cet objectif que des chercheurs de l’université américaine d’Harvard (Harvard T.H. Chan School of Public Health), en collaboration avec le Brigham and Women’s Hospital de Boston (États-Unis), ont entrepris des recherches sur les potentiels de la vitamine D et des oméga-3 d’origine marine. Pourquoi tester ces deux compléments spécifiquement ? Car la vitamine D régule un grand nombre de gènes impliqués dans l’inflammation et l’immunité et a été parfois associée, dans des études observationnelles précédentes, à de moindres risques de maladies auto-immunes. Quant aux oméga-3 d’origine marine, ils sont réputés réduire les inflammations systémiques et améliorer les symptômes de certaines maladies auto-immunes.
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Un impact potentiel de la vitamine D
Cette étude, considérée comme à haut niveau de preuve (randomisée, en double aveugle contre placebo), se base sur près de 26 000 adultes âgés de plus de 50 ans, toutes origines ethniques confondues et des deux sexes, suivis pendant une durée médiane de cinq ans. L’objectif : déterminer si la prise quotidienne de 2 000 UI de vitamine D (soit 50 microgrammes, plus de trois fois les recommandations de l’Anses de 15 microgrammes) ou d’oméga-3 d’origine marine à hauteur de 1 000 UI par jour – ou bien des deux conjointement – a un impact sur le développement des pathologies auto-immunes. Dans ce cadre, les participants devaient alerter les chercheurs en cas de diagnostic de nouvelles affections auto-immunes ; les maladies étaient par la suite confirmées par l’examen approfondi des dossiers médicaux.
Ainsi, les résultats recueillis par les scientifiques après cinq ans semblent démontrer l’intérêt d’une supplémentation en vitamine D (22 % moins de risque de développer une maladie auto-immune) et, dans une moindre mesure, d’une supplémentation en oméga-3 d’origine marine (15 % moins de risque, mais considéré comme non significatif statistiquement). L’analyse plus spécifique de sous-groupes de l’étude met en évidence que les personnes avec un indice de masse corporelle (IMC) bas semblent plus bénéficier du rôle protecteur de la vitamine D, tandis que les oméga-3 bénéficient plus aux personnes avec des antécédents familiaux de maladies auto-immunes.
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Les chercheurs insistent sur l’importance clinique de ces découvertes « étant donné qu’il s’agit de suppléments non toxiques bien tolérés et qu’il n’existe aucune autre thérapie efficace connue pour réduire les taux de maladies auto-immunes ». Cette étude a cependant quelques limites, comme l’absence d’évaluation des carences en début de protocole, le fait qu’elle ne porte que sur les plus de 50 ans et qu’elle ne proposait aux participants qu’une seule formulation et qu’un seul dosage pour chacun des deux compléments alimentaires. Même si les subcarences sont très répandues pour ces deux nutriments, il reste encore à affiner ces recherches pour définir si une supplémentation serait efficace chez des sujets non carencés et plus jeunes, d’autant plus que les maladies auto-immunes ont tendance à se manifester ou à être diagnostiquées de plus en plus tôt dans la vie des patients.
Sources :
- « Vitamin D and marine omega 3 fatty acid supplementation and incident autoimmune disease: VITAL randomized controlled trial », The BMJ, janvier 2022.
- « Maladies auto-immunes. La rupture de la tolérance au soi », Inserm.fr, juillet 2018.
- « Vitamine D : pourquoi et comment assurer un apport suffisant ? », Anses.fr, septembre 2021.
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