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La joie, ça se travaille

  • "La joie amène l’amour qui guérit de toutes les blessures de l’âme", Bruno Giuliani.
Article paru dans le journal nº 80

La joie, comme le bonheur, ce n’est pas inné, ça ne tombe pas du ciel. Ça se travaille. La joya, ou art de la joie, ne propose ni plus ni moins que d’allier méditation, philosophie, danse et dialogue intuitif pour cultiver la joie. Son inventeur nous l’affirme : impulser la libération des émotions, l’éveil de la conscience, et la réalisation de soi rend heureux. Et pourquoi pas ?

Pour ceux qui connaissent la ­biodanza (danse de la vie), vous avez une longueur d’avance pour toucher du doigt la joya, inventée par Bruno Giuliani. Ce dernier connaît très bien la biodanza qui l’a aidé à sortir d’une dépression. Mais aussi puissante que soit cette pratique, il lui manquait à ses yeux la dimension intellectuelle de la philosophie et spirituelle de la méditation. La joya, qui a vu le jour en 2010, est un univers où fusionnent psychologie, spiritualité, ­philosophie et créativité, une pratique holistique qui prend en compte les dimensions physique, énergétique, émotionnelle, intellectuelle et spirituelle de l’être. ­Bruno ­Giuliani sait de quoi il parle puisqu’il est, entre autres, agrégé et docteur en philosophie, titulaire d’une maîtrise de biochimie, ex-directeur pédagogique de la fondation SEVE (savoir être et vivre ­ensemble), créée par Martine Roussel et Frédéric Lenoir et parrainée par Edgar Morin.

Une quête universelle

De Bouddha au Mahatma Gandhi, en passant par Matsumoto Jitsudo, Confucius ou Spinoza, la joie est une quête dont Bruno Giuliani s’est fait une spécialité et qu’il a souhaité concrétiser dans la joya, qui est une pratique de sagesse qu’il est possible de faire seul, à deux, ou en groupe.

La séance débute par un état ­méditatif où chacun est invité à accueillir ses ­émotions, ses sensations et ses pensées. L’accompagnant interroge les participants sur leur degré de bonheur et les aide à identifier ce dont ils auraient besoin, là, à l’instant, pour être heureux, en répondant intuitivement.

Vient ensuite un temps d’activation corporelle sous forme de danse, chant et jeu afin de « libérer l’énergie vitale et de favoriser l’expression des vertus », nous explique Bruno Giuliani.

Dans un troisième temps, c’est le retour à une méditation guidée pour « harmoniser l’énergie, éveiller la conscience et accueillir les intuitions au-delà du mental ».

Un quatrième temps est consacré à la création artistique au sens large, le choix s’établissant grâce à l’intuition du moment. L’expression artistique permet à « l’âme de s’exprimer de manière symbolique ».

Pour le cinquième temps, Bruno ­Giuliani a mis au point la méthode Saber (Sensation, affect, besoin, ­envie, réalisation). L’idée est de sentir ce qui fait barrière à la joie au plus profond de nous et de trouver le chemin pour faire sauter les verrous. Des rituels symboliques soutiennent, dessinent et impulsent la libération des affects verrouillés pour les transformer en affects positifs et actifs porteurs de liberté et de joie. À ce propos, Bruno Giuliani distingue six formes de joie qui contribuent toutes au bonheur et que la pratique de la joya met tour à tour en éveil : l’auto-estime ou joie d’être soi, la sérénité ou joie d’être au monde, l’amour ou joie d’être en relation, l’enthousiasme ou joie d’être créateur, la félicité ou joie d’être en conscience et enfin la béatitude ou joie d’être dans l’unité.

Quelles vertus ?

Avancer sur son chemin spirituel et accueillir la joie nécessite de tonifier les 72 vertus de la sagesse identifiées par ­Giuliani. Prenons, par exemple, les 12 vertus de la sagesse individuelle : simplicité, authenticité, sensibilité, érotisme, autonomie, cohérence, dignité, intégrité, responsabilité, autorité, souveraineté et unité. Elles apporteraient contentement et estime de soi. Les vertus de la sagesse physique, ­relationnelle, pragmatique, intellectuelle et spirituelle, évoquées par Giuliani sont aussi détaillées et vivifiées par la joya. La méthodologie centrale de la joya « consiste à transformer les affects passifs en joies ­actives (les vertus au sens de Spinoza). À la différence des joies passives qui viennent des causes extérieures et nous rendent plus ou moins dépendants et frustrés, la joie ­active naît de l’intérieur par l’intuition spirituelle et nous rend de plus en plus sages, libres et heureux », nous explique ­Giuliani.

L’influence de Spinoza

Bruno Giuliani est tombé très tôt dans la marmite philosophique de Spinoza. «  Précurseur de la philosophie des Lumières, de la science contemporaine et de la démocratie moderne, il est pour moi le grand philosophe de la joie. » Bruno Giuliani a réécrit l’œuvre majeure de Spinoza. Dans Le bonheur avec Spinoza, l’Éthique reformulée pour notre temps (éd. Almora, 2017), il rend ses pensées ardues, plus accessibles. La joya met en scène l’idée spinoziste selon laquelle il faut remplacer les idées fausses que chacun a de soi-même par des idées actives et positives afin de vivre plus libre et plus heureux.

Est-ce thérapeutique ?

Envisagée au départ comme une pratique d’épanouissement et d’éveil, la joya s’avère être bénéfique pour lutter contre le mal-être, le stress, l’anxiété, la dépression… avec également des résultats intéressants auprès de patients atteints de pathologies mentales plus sérieuses. Giuliani constate tous les jours « ses effets pour dissiper les souffrances tant physiques, émotionnelles que spirituelles ». « La joie amène l’amour qui guérit de toutes les blessures de l’âme, de l’esprit et donc du corps », conclut Bruno Giuliani. On ne demande qu’à le croire.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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