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Réduire le stress oxydatif et l’inflammation lors d'une détox
La " détox " est souvent qualifiée de pure invention marketing. S’il est vrai que ce terme permet à divers arguments de vente de fleurir, le processus de détoxification regroupe un ensemble bien réel d’actions menées par le corps, qui est naturellement compétent pour se dépolluer. Néanmoins, notre environnement moderne éprouve ses limites biologiques. Partie -4
Les composés générés à l’issue de la phase 1 représentent un stress oxydatif pour l’organisme, en partie compensé par nos systèmes antioxydants endogènes. L’activité de ces derniers est principalement influencée par un facteur de transcription (qui agit sur le gène pour l’activité des enzymes anti-radicalaires), le Nrf2 (NF-E2-related factor). Celui-ci est stimulé par plus d’une vingtaine de composés provenant de végétaux (curcumine, resvératrol, quercétine, épigallocatéchine gallate, terpénoïdes – lycopène, lutéine, zéaxanthine –, dérivés d’allicine, piperine, capsaïcine, carnosol, cafestol), tous naturellement disponibles dans des épices, des fruits et légumes (quantités à varier selon les sensibilités aux fibres) colorés, de l’ail, du thé vert, etc. Mais attention aux apports massifs d’antioxydants (micronutrition, jus détox) qui peuvent fatiguer l’organisme et diminuer les capacités d’adaptation de la réponse anti-radicalaire. Il est préférable d’en apporter de toutes sortes dans son alimentation et de réserver ce type de cure à des cas de stress oxydatif (ou d'inflammation) très spécifiques. En outre, certaines situations inflammatoires peuvent même bloquer des circuits de détoxication et réduire l’activité des transporteurs membranaires (vers l’élimination). Pour relancer, certains outils (à sélectionner avec l’aide d’un professionnel) peuvent s’avérer utiles : artichaut, radis noir, lin, chlorella, ail des ours, chardon marie, sulforaphane, phycocyanine, acide R-alpha-lipoïque, CoEnzyme Q10, réglisse, etc.
Les poumons sur le front des polluants gazeux
Les poumons sont la voie favorite des polluants gazeux ou petites particules en suspension, qui selon leur taille pénètrent plus ou moins profondément dans l’organisme. Ils représentent aussi la dernière barrière avant la circulation systémique (c’est la circulation qui part du cœur et amène aux cellules le sang artériel, parfois avant de passer par le foie), bien qu’ayant une activité nettement inférieure à celle du foie. L’astragale, en phytothérapie, renforce leur capacité. Le sulforaphane (présent dans les crucifères, notamment le brocoli) favorise les éliminations en plus d’activer le Nrf2.
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La phase 3 : élimination
Une fois les toxiques devenues hydrophiles par l’action des enzymes, elles peuvent être éliminées en phase aqueuse, par la bile, qui sera excrétée par le foie et la vésicule biliaire dans le duodénum et les urines, celles-ci étant générées par les reins après filtration du sang qui lui parvient. Les plantes aux propriétés cholérétiques et cholagogues permettent respectivement d’augmenter la production et l’excrétion biliaires, favorisant cette phase d’élimination. Certaines influenceront l’activité d’une ou plusieurs phases de la détoxification et pourront être préférées selon les cas :
- l’artichaut agit aux trois phases et régule la production biliaire,
- le chardon-Marie protège les hépatocytes et induit la phase 2,
- les jeunes pousses de romarin sont très antioxydantes, tout comme celles de genévrier qui augmentent la diurèse et l’élimination des produits azotés au niveau rénal, etc.
Souvenons-nous qu’un effet " drainage " trop intensif et mal sélectionné peut, à l’inverse, favoriser plus d’inflammation et être contre-productif. Ce sera donc un choix ni prioritaire ni systématique.
La peau, un émonctoire qui a ses limites
Comme les poumons et les intestins, la peau a un rôle barrière, même s’il est peu efficace pour les substances lipophiles qui pénètrent aisément l’épiderme. C’est d’ailleurs problématique, car majorité de cosmétiques, parfums, vêtements et médicaments contiennent des composés agressifs qui ont le temps de circuler dans l’organisme avant d’être traités par le foie. Les hydrocarbures aromatiques pénètrent aussi via les follicules pileux et les glandes. La peau représente aussi un émonctoire secondaire par la sueur (glandes sudoripares) ou le sébum (glandes sébacées). Des plantes à tropisme cutané peuvent renforcer cette dérivation (bardane, fumeterre, plantain, ail des ours, bouleau verruqueux, pensée sauvage, bourgeons de platane, de cèdre du Liban et de noyer…).
L’émonctoire rénal
Le nombre de néphrons (les unités microscopiques contenues dans les reins, qui filtrent le sang et produisent l’urine) fonctionnels diminuant avec l’âge, la filtration réduit aussi. Les personnes polymédiquées sont particulièrement exposées aux effets néfastes des toxiques, les interactions médicamenteuses devenant hépatotoxiques et néphrotoxiques. On soupçonne une acidose métabolique latente (AML) ou acidose infrabiologique et symptomatique, difficile à mettre en évidence sur le plan biologique car limitée à l’espace tissulaire et non plasmatique (en raison des compensations de l’équilibre acidobasique qui régule l’acidité du sang). Des plantes à activité aquarétique (augmentant la diurèse aqueuse et dépourvue d’effets sur l’excrétion urinaire des électrolytes) peuvent privilégier les éliminations :
- azoturiques (piloselle, pissenlit),
- d’acide urique (frêne, ortie, cassis, prêle, reine-des-prés, tribulus),
- de sodium (artichaut),
- de chlore (piloselle),
- ou de tout cela à la fois tout en renforçant l’organe (gémmothérapie : macérats glycérinés de jeunes pousses de genévrier, bourgeons de bouleau verruqueux).
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