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Le marketing de la « détox »

  • Le cœur de la détoxification se trouve dans l’alimentation, et le reste s’observe toujours de manière individuelle.Le cœur de la détoxification se trouve dans l’alimentation, et le reste s’observe toujours de manière individuelle.
Article paru dans le journal nº 112

La " détox " est souvent qualifiée de pure invention marketing. S’il est vrai que ce terme permet à divers arguments de vente de fleurir, le processus de détoxification regroupe un ensemble bien réel d’actions menées par le corps, qui est naturellement compétent pour se dépolluer. Néanmoins, notre environnement moderne éprouve ses limites biologiques. Partie -6

L’hygiène de vie est ainsi la première garante d’une bonne détoxification, et entreprendre une fois l’an une « cure détox » en pensant pouvoir supporter tous types d’excès le reste du temps est malheureusement largement inefficace, sinon délétère. C’est avant tout en cela que la communication de la détox est trompeuse. Elle laisse croire au consommateur que sa solution « miracle » le préserve : cela répond au besoin du moindre effort, alors qui n’aurait pas envie d’essayer ? D’autant plus qu’au pire, « ça ne peut pas faire de mal »… Je vous laisse en juger.

Outre le manque de traçabilité des substances drainantes de nombreux produits (mode de culture, de récolte, de transformation, etc.), leur usage peut induire des risques inflammatoires si l’hygiène de vie n’est pas prioritairement questionnée. Le « composé phare » a bonne pub, parfois sans respect du totum [la globalité d’une plante, en phytothérapie, NDLR] ni à un dosage judicieux. Et quand bien même… Certes, tous les produits ne se valent pas, et il faut reconnaître les efforts de certains laboratoires, mais le cœur de la détoxification se trouve dans l’alimentation, et le reste s’observe toujours de manière individuelle. L’aspect positif de certains produits estampillés « détox » est qu’ils suscitent la curiosité et rappellent que les ressources pour l'être humain se trouvent dans le monde naturel.

Régimes détox, oui, mais lesquels ?

Les régimes détox proposés sont souvent privatoires. Pourquoi pas, si les aliments évités sont ceux de la malbouffe, bien que cela ne devrait pas seulement s’inscrire dans le cadre d’un « régime ». Les aliments animaux y sont souvent jugés « encrassants » pour l’organisme, alors que la grande majorité des nutriments nécessaires (ou leurs précurseurs) aux enzymes détoxifiantes et à l’intégrité de la muqueuse intestinale se trouvent en quantité satisfaisante et facilement utilisable dans ces aliments. En revanche, les modes d’élevage sont déterminants quant à la présence des nutriments et des toxiques. Pareillement, le zèle de ce régime du « manger sain » occasionne des excès de fibres devenant irritants, selon les sensibilités, et peut finalement déséquilibrer l’écosystème intestinal.

Éviter la « malbouffe »

Le raffinage, les aliments ultra-transformés, les graisses trans, excès de sucres et d’amidons, les additifs alimentaires en tous genres, etc. sollicitent particulièrement les fonctions détoxicantes, tout en les privant de leurs besoins. La malbouffe perturbe l’équilibre du microbiote et renforce le stress oxydatif, l’inflammation, la réabsorption de toxiques, l’endotoxémie, les défauts de méthylation, etc.

La détox, c’est avant tout équilibre et régularité

Malgré les suspicions autour des réelles capacités de nos organismes, l’essentiel est dans des apports équilibrés et constants. Aucune stratégie ne peut promettre efficacement et durablement d’améliorer la détoxification de l’organisme sans d’abord apporter tous les éléments nutritionnels pour rétablir la physiologie. L’alimentation, qui est la meilleure amie de la « détox », doit apporter ce qui est nécessaire, encourager un bon équilibre intestinal (contenant ET contenu), sans pour autant être excessive. On trouve toute une cacophonie de sons de cloches autour des « aliments santé », contentons-nous d’orienter vers ce qui a permis à nos organismes de se fabriquer un tel système de détoxification à travers les millénaires : l’alimentation ancestrale. Elle présente des intérêts fonctionnels (notamment au niveau de l’écosystème intestinal, par l’équilibre sécrétoire dans l’estomac qui détermine grandement la qualité du reste de la digestion), apporte les macro et micronutriments (biodisponibilité optimisée) à des dosages physiologiques (qui respectent les capacités du corps). C’est une démarche « non-spécifique », à l’inverse des approches micronutritionnistes, qui, par leur niveau de spécificité, doivent être réservées à des cas très particuliers, et utiliser des compléments qualitatifs (molécules naturelles notamment).

Recommandations de santé environnementale

La médecine évolutionniste propose, pour réduire les discordances ou inadéquations évolutionnistes, de nous rapprocher des modes de vie qui, au fil de quelques millénaires, ont façonné nos systèmes homéostasiques :

  • adopter une alimentation ancestrale ;
  • diminuer l’exposition aux produits chimiques ;
  • trouver un rythme éveil/sommeil proche de l’alternance jour/nuit ;
  • avoir une activité physique de faible intensité chaque jour, une grande variété de mouvements ;
  • passer un temps conséquent en extérieur, dans la nature, et limiter le temps dans les environnements confinés, en intérieur ;
  • s’exposer intelligemment au soleil ;
  • éviter d’aseptiser son environnement ;
  • privilégier un environnement où la nourriture est peu visible (tout comme la publicité et les écrans ou lumières artificielles), etc.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé