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La détoxication hépatique en détail
La " détox " est souvent qualifiée de pure invention marketing. S’il est vrai que ce terme permet à divers arguments de vente de fleurir, le processus de détoxification regroupe un ensemble bien réel d’actions menées par le corps, qui est naturellement compétent pour se dépolluer. Néanmoins, notre environnement moderne éprouve ses limites biologiques. Partie -2
Le foie est au cœur des protocoles de soins de tous types de praticiens en médecine non conventionnelle. En effet, cet organe aux nombreuses fonctions est considéré comme l’un des plus importants dans la détoxification. Tout le sang du corps passe par ce " filtre " biochimique : ses cellules sont organisées en lobules hépatiques qui s’articulent autour d’une veine. Les molécules issues de l’alimentation sont majoritairement acheminées directement au foie après leur assimilation par l’intestin, contrairement à celles provenant de l’air respiré, de la peau ou de la muqueuse sublinguale qui circulent dans l’organisme et peuvent se stocker si les conditions le permettent avant d’être prises en charge par les enzymes détoxifiantes au niveau du foie.
La comparaison du foie à un filtre est assez trompeuse
Si un filtre mécanique accumule les éléments, le foie agit plutôt tel un « filtre chimique ». Les éléments non neutralisés par les réactions enzymatiques restent en circulation. Les composés lipophiles se stockent plus volontiers dans les adipocytes et tissus nerveux, donc le cerveau. La consommation de foie (animal) apporte de manière satisfaisante des nutriments nécessaires à la détox (entre autres).
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Deux phases indissociables
La première phase, dite de " fonctionnalisation ", est celle qui va dégrader et transformer des composés liposolubles en composés hydrosolubles, et donc éliminables (par la bile notamment). Elle fait intervenir des enzymes (à cytochromes et majoritairement de type CYP450, que l’on va retrouver dans ce dossier). Leur action consiste en l’ajout d’une molécule (un hydroxyle) au composé liposoluble. Ce phénomène oxydatif génère des radicaux libres et créées un produit de transformation (les métabolites) intermédiaire très instable et surtout plus toxique que celui d’origine.
Ce stress oxydant (que nous verrons) est compensé par nos systèmes anti-radicalaires (superoxyde dismutase, glutathion peroxydase, catalase) d’une part, et par l’apport d’antioxydants (vitamines E, C, A et caroténoïdes, flavonoïdes, glutathion, taurine, acide urique…) d’autre part. Une fois le stress oxydant compensé, intervient la seconde phase.
Cette seconde phase, dite de " conjugaison " réduit l’instabilité du métabolite et favorise son élimination en l’associant (conjugaison donc !) à d’autres molécules. Ces différents mécanismes de conjugaisons sont assurés par des enzymes (de type transférases) qui sont assignés à des missions bien spécifiques comme :
- la glucuronidation qui couple des molécules (médicaments, œstrogènes…) avec des glucuronates. Il s’agit du mécanisme de conjugaison le plus fréquent ;
- la conjugaison au glutathion, qui est indispensable dans la prise en charge de substances comme les médicaments, l’alcool, les métaux lourds, mais qui possède des propriétés hautement antioxydantes ;
- la sulfatation qui élimine les substances contenant du soufre (médicaments, additifs, toxines des bactéries intestinales et environnementales) ;
- enfin, un phénomène fondamental, la méthylation, pour le métabolisme des œstrogènes et la biotransformation de l’homocystéine.
Les besoins et cofacteurs pour chaque phase
Les processus enzymatiques de chaque phase de détoxification consomment des nutriments spécifiques. La phase 1 a besoin d’énergie, donc d’ATP (adénosine triphosphate), molécule qui transporte dans les cellules l’énergie produite par les mitochondries, dont le fonctionnement peut-être réduit par un environnement intoxiqué (régimes riches en glucides, sédentarité et manque d’oxygénation). Elle a aussi besoin de magnésium (ATPase magnésio-dépendante). Dans la phase 2, il faut veiller à ne pas être carencé en vitamines B, C, minéraux cofacteurs enzymatiques (zinc, sélénium, magnésium, manganèse, cuivre). Pour la méthylation : magnésium, vitamines B6, B9, B12, choline, cystéine, glycine (et triméthylglycine).
Un travail d'équipe fragile
Seulement voilà : ces deux phases ne s’exécutent pas toujours au même niveau d’intensité, l’activité de chacune étant sensible à des éléments très différents. Cette grande opération de détoxication est comme une entreprise à deux équipes, auxquelles on ne fournit pas le même matériel et qui ne travaillent parfois pas au même rythme : parfois le travail n’avance pas assez vite, parfois il y a une surcharge de travail, et souvent, les outils ne sont pas disponibles pour travailler correctement. À tire d’exemple, la méthylation utilise des enzymes dont les réactions dépendant de l’énergie (adénosine triphosphate) et de la disponibilité de divers micronutriments (magnésium, Vit. B6, B9 et B12, choline, glycine…). Elle est ainsi contrariée par des carences ou des dérèglements (sédentarité…), si bien que nombre d’individus voient leur détoxication s’améliorer à la reprise d’une activité physique ou lors d’une complémentation en magnésium.
Aux compléments contenant de l’acide folique, préférez les folates naturels
Nombre de personnes consomment des compléments (vit. B9) contenant de l'acide folique. Or, celui-ci pose problème dès lors qu’il doit subir de nombreuses transformations pour être utilisé sous sa forme active (méthylfolate). Par ailleurs, une partie de la population serait déficiente de l’enzyme qui permet de transformer cet acide folique en méthylfolate. L'acide folique inutilisable bloque alors les récepteurs en folates (forme naturelle de l’acide folique), ce qui aggrave le risque de carence. Le mieux est donc de chercher les folates dans l’alimentation : le foie et les légumineuses en sont les meilleures sources.
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