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Arrêt de la pilule : désagréments et avantages

  • Arrêt de la pilule : avantages et inconvénientsArrêt de la pilule : avantages et inconvénients
Article paru dans le journal nº 81

De plus en plus de Françaises délaissent la pilule pour des contraceptions avec moins d’effets indésirables. Beaucoup trouvent des avantages à arrêter les hormones, mais parfois apparaissent des symptômes désagréables. Outre-Atlantique, cela s’appelle le « syndrome post-pilule ». En France, le sujet reste méconnu et les femmes cherchent, seules, des remèdes. Tour d’horizon des bénéfices et désagréments les plus courants de ce changement (partie III).

Le syndrome post-pilule recouvre des symptômes variés dont on ne sait, faute d’études, combien de femmes il touche et durant combien de temps. En attendant, arrêter la pilule, c’est aussi pour beaucoup connaître le plaisir de voir sa libido augmenter, de voir disparaître ses tendances dépressives ou de se sentir « plus vivante »…

Les sept troubles post-pilule

Le Dr Brighten a listé les principales conséquences d’un syndrome post-pilule (SPP).

  • Une hyperœstrogénie, le plus courant

Franche : excès d’œstrogènes issus de l’environnement (pesticides, plastiques, cosmétiques) ou foie et intestins fatigués qui dégradent moins d’hormones, congestionnant la femme avec ses propres œstrogènes.

Relative : manque de progestérone qui compense insuffisamment les effets des œstrogènes. Les symptômes : règles irrégulières, abondantes ou douloureuses, sautes d’humeur, douleurs mammaires, rétention d’eau, maux de tête, prise de poids, baisse de libido, chute de cheveux, syndrome prémenstruel accentué, fatigue, ballonnements.

  • Un manque d’œstrogènes : diminution de libido et de lubrification vaginale, cystites, règles irrégulières ou absentes, sautes d’humeurs, bouffées de chaleur, maux de tête, poitrine sensible et qui a tendance à s’affaisser, fractures, problèmes de fertilité.
  • Une hypothyroïdie : fatigue, sensibilité au froid, constipation, peau sèche, prise de poids, visage bouffi, règles abondantes ou irrégulières, dépression, troubles de mémoire, voix rauque.
  • Un excès de testostérone : acné, hausse de la pilosité (menton, poitrine, ventre), chute de cheveux, symptômes similaires à un syndrome des ovaires polykystiques.
  • Un manque de testostérone : baisse de libido, troubles de l’humeur (pleurs, anxiété), fatigue, chute de motivation, perte musculaire, prise de poids.
  • Un manque de cortisol : fatigue, vertiges, perte de poids, faiblesse musculaire, changements d’humeur, assombrissement de régions de la peau.
  • Un excès de cortisol : prise de poids (ventre, visage), anxiété, obsessions, contusions faciles, rougeurs du visage, faiblesse musculaire, mauvaise cicatrisation.

D’après les 3  616 femmes de mon sondage, les symptômes affrontés en post-pilule étaient :

  • Douleurs des ovaires ou de l’utérus (37 %)
  • Peau plus grasse (27 %)
  • Autres (26 % : troubles du cycle, prise de poids, pilosité plus importante, douleurs menstruelles)
  • Sautes d’humeur (24 %)
  • Acné moyenne (24 %)
  • Cheveux gras (23 %)
  • Douleurs mammaires (23 %)
  • Acné légère (22 %)
  • Acné forte (14 %)
  • Perte de cheveux (12 %)
  • Kyste(s) aux ovaires (9 %).

Quelle était la durée des effets ?

  • Moins de six mois : 63 %.
  • De six mois à un an : 13 %.
  • Plus d’un an : 24 % (dont 13 % plus de deux ans).

Perturbations du cycle

Des études montrent que 5 à 7 % des femmes seraient concernées par une absence de règles post-pilule (durant moins de six mois pour l’immense majorité). Le Dr Brighten explique toutefois que la recherche indique qu’un retour à la normale du cycle peut prendre jusqu’à neuf mois. Enfin, une étude récente montre que « les biomarqueurs du cycle » sont perturbés durant au moins deux mois, ce qui peut notamment « contribuer à expliquer une baisse temporaire de la fertilité ».

« Comment savoir si je vais subir un syndrome post-pilule ? », se demandent certaines femmes. Personne ne peut répondre à cette question. Cependant, des solutions existent pour prévenir puis soigner ce syndrome.

Les bénéfices post-pilule

Dans mon sondage réalisé en 2017, 72% des femmes ont ressenti des effets positifs à l’arrêt de la pilule. Voici ces effets :

  • Libido plus forte (71%)
  • Sensation de «reconnexion à soi et à son corps» (59%)
  • Moins de sautes d’humeurs, de tendance dépressive ou d’angoisses inexpliquées (35%)
  • Perte de poids (29%)
  • Plus grande énergie (25%)
  • Diminution ou disparition de maux de tête (24%)
  • Diminution de la sensation de faim (16%)
  • Autres (16%: disparition de la sécheresse intime, des mycoses à répétition ou des douleurs vaginales à la pénétration, disparition de problèmes de foie, de tension, d’essoufflements, de photosensibilité, de maux de ventre, de kystes aux ovaires, de jambes lourdes, diminution de la cellulite et de la rétention d’eau)
  • Odeur corporelle plus agréable (10%)
  • Diminution ou disparition de nausées (7%) ou de bouffées de chaleur (6%)
  • Peau moins sèche (7%)
  • Cheveux plus épais ou plus nombreux (7%).

Des pilules qui favorisent l’acné post-pilule

Le Dr Briden explique que les pilules « anti-acné » contiennent des progestatifs (Drospirenone, Norgestimate, acétate de cyprotérone) qui diminuent drastiquement le sébum. « C’est pour le corps une situation anormale, dit le Dr Briden. En réponse, la peau augmente sa production de sébum et cette régulation à la hausse se poursuit après l’arrêt de la pilule. » Résultat : vous avez plus de sébum que jamais.

Un nouveau « moi » ?

Dans This is Your Brain on Birth Control (NDLR Voici votre cerveau sous pilule), la chercheuse Sarah Hill explique qu’une femme développe une « version différente d’elle-même » sous pilule. Comme nous l'expliquons en détails ici, en changeant l’activité du cerveau, la pilule peut, par effet domino, agir sur le choix du partenaire, la sexualité, les émotions ou les capacités d’apprentissage. Arrêter la pilule pourrait donc bousculer certaines de vos habitudes de vie.

Lire aussi Contraception naturelle : quelles alternatives à la pilule ?

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé