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Le syndrome post-pilule

  • La prise de la pilule comme son arrêt impactent la chaîne hormonaleLa prise de la pilule comme son arrêt impactent la chaîne hormonale
Article paru dans le journal nº 81

De plus en plus de Françaises délaissent la pilule pour des contraceptions avec moins d’effets indésirables. Beaucoup trouvent des avantages à arrêter les hormones, mais parfois apparaissent des symptômes désagréables. Outre-Atlantique, cela s’appelle le « syndrome post-pilule ». En France, le sujet reste méconnu et les femmes cherchent, seules, des remèdes. Tour d’horizon des bénéfices et désagréments les plus courants de ce changement (partie II).

Arrêter la pilule signe parfois le début d’un long parcours pour traiter des troubles hormonaux profonds dont personne ne semble comprendre les causes. En France, les médecins offrent souvent pour seule solution de reprendre des hormones de synthèse, ce qui ne règle pas le problème de fond, mais qui masque temporairement les symptômes…

Des mots sur nos maux

En langue anglaise en revanche, un terme existe pour décrire ce cortège de maux dont souffrent de nombreuses femmes après l’arrêt de la pilule (ou d’une contraception hormonale). On appelle cela le Post-Pill ou Post Birth Control Syndrome : le syndrome post-pilule (SPP). Des ouvrages et sites web entiers y sont consacrés. Deux docteurs en naturopathie signent de véritables bibles sur le sujet (NDLR : la plupart des conseils développés dans ce dossier sont d’ailleurs inspirés de leurs ouvrages). L’Américaine Jolene Brighten, pionnière en recherche sur le syndrome post-pilule cartonne avec son ouvrage Beyond the Pill (Harper One) et la Canadienne Lara Briden en est à la quatrième réédition de son livre Period Repair Manual (PanMacmillan) qui propose des traitements naturels pour améliorer le cycle menstruel, particulièrement en post-pilule.

Pour ces pionnières travaillant depuis vingt ans sur le sujet, le SPP est la conséquence de la prise d’hormones contraceptives et de leur impact sur l’organisme. S’appuyant sur les meilleures études de la recherche scientifique, les Dr Brighten et Briden expliquent que le fait de remplacer durant des années ses hormones naturelles par des hormones de synthèse n’est pas anodin : le cycle menstruel et hormonal naturel d’une femme a de nombreux bénéfices pour la santé que n’ont pas les hormones synthétiques. Comme l’explique le Dr Brighten, la pilule «  coupe la communication entre votre cerveau et vos ovaires [ce] qui peut affecter sérieusement toutes vos hormones ». À cela, s’ajoutent de possibles effets sur les surrénales, la thyroïde, le foie et les intestins. Il devient difficile pour le corps de relancer la machine, et cela se manifeste par des troubles hormonaux qui apparaissent dans les quatre à six mois après l’arrêt de la pilule.

Une cacophonie hormonale

Affronter un syndrome post-pilule est éprouvant physiquement et psychologiquement. Cela peut vous mener à croire que votre corps est «  faible », qu’il vous «  trahit ». Comme l’explique Dr Brighten, vous ne devez ni culpabiliser ni désespérer. Votre corps ne vous trahit pas, il fait simplement «  entendre sa voix qui a été étouffée pendant très longtemps ». En effet, votre système hormonal est comme une symphonie où chaque hormone joue une note précise à un moment précis. Prendre une contraception hormonale bouleverse ce fragile équilibre et, quand vous arrêtez, si un seul instrument manque à l’appel ou joue faux, cela peut «  ruiner toute l’œuvre ».

Combien de femmes concernées ?

Aucune étude n’ayant été réalisée sur le sujet, l’incertitude demeure. Le docteur Brighten affirme que «  la majorité des femmes qui arrêtent la pilule font face à un syndrome post-pilule ». De mon côté, j’ai réalisé en 2017 un sondage auprès de 3  616 femmes (sondage non représentatif disponible sur Jarretelapilule.fr/sondage-les-femmes-et-la-pilule-resultats) dans lequel 56 % d’entre elles ne déclaraient aucun effet indésirable suite à un arrêt de pilule, 23 % un peu, 10 % assez, 7 % beaucoup et 4 % énormément.

Pourquoi un syndrome qui toucherait tant de femmes reste-t-il méconnu ? Une explication serait la tendance à la minimisation des douleurs des femmes par le corps médical. Conséquence : de nombreuses pathologies féminines mettent des décennies à être reconnues, et à faire l’objet d’études et de traitements de fond.

Trois conseils avant d’arrêter la pilule

1. Optez pour un nouveau moyen de contraception (cf. p. 12).

2. Évitez d’arrêter votre pilule juste avant un projet important (examen scolaire, création d’entreprise, mariage, voyage), un syndrome post-pilule pourrait vous gâcher ce moment.

3. Si vous arrêtez pour avoir un enfant, attendez quelques mois, voire une année pour laisser votre corps récupérer, refaire ses stocks de vitamines et de minéraux, et évacuer les hormones de synthèse stockées dans vos graisses auxquelles le fœtus peut être exposé.

Où trouver écoute et soutien ?

Sur Internet, plusieurs sites et groupes d’échange vous permettent de partager et de trouver du soutien durant votre arrêt de 
la pilule :

• Groupe Facebook : « Dearlobbies.® | 
Arrêt de la pilule / contraceptions hormonales (Féminin) »

Ma-vie-apres.com

Jarretelapilule.fr

« Paye Ta Contraception » : comptes Instagram, Facebook et Twitter

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


Tags sur la même thématique pilule syndrome prémenstruel fertilité oestrogènes

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