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Le chanvre, une panacée ?

  • Le chanvre, une panacée ?
Article paru dans le journal nº 67

Deux sous-espèces de Cannabis, sativa et indica, se distinguent par leurs taux de cannabinoïdes CBD et THC. Le point sur le fonctionnement, les différentes propriétés médicinales et les effets de ces deux composants.

La première sous-espèce, Sativa, produit le plus de cannabidiol (CBD) et moins de 1 % de tétrahydroxycannabinol (le fameux TCH), autrement appelé dronabinol dans sa dénomination pharmacologique. Indica est la plus riche en THC, certaines variétés possédant un taux de 25 % de THC du poids de la plante séchée.

Du THC sur ordonnance

Le tétrahydroxycannabinol est le cannabinoïde qui offre le plus large spectre de propriétés. C’est au THC que l’on attribue les effets psychoactifs du cannabis chers aux amateurs de « cigarettes qui font rire ». C’est aussi lui qui fascine les chercheurs en blouse blanche et possède la plupart des propriétés médicales des produits dérivés du cannabis.

C’est un euphorisant, un relaxant des muscles, un antiépileptique, un réducteur de pression oculaire, un bronchodilatateur, un analgésique, un tranquillisant… La liste est longue, et dans les pays germanophones – de l’Allemagne à la Suisse en passant par l’Autriche –, les médecins sont autorisés à prescrire le dronabinol par ordonnance.

Le cannabidiol (CBD) ne présente, quant à lui, aucun effet psychique. Mais ce cannabinoïde n’est pas en reste en matière d’actions thérapeutiques, puisqu’il montre des propriétés sédative, anti-inflammatoire, antiépileptique, anxiolytique, antipsychotique et réductrice de pression oculaire. De plus, le CBD potentialise les effets analgésiques du THC.

Un système métabolique inconnu

En étudiant le cannabis et ses interactions avec l’organisme, les chercheurs ont découvert un fonctionnement métabolique leur ayant jusque-là échappé : le système endocannabinoïde. En 1987, il a été démontré pour la première fois que TCH et CBD se liaient à des récepteurs spécifiques du corps humain jusque-là inconnus, qui furent nommés récepteurs cannabinoïdes.

Situés principalement dans les membranes des cellules du cerveau et dans la moelle épinière, ils sont également présents dans les cellules du cœur, de l’intestin, des poumons, de la peau, des voies urinaires, des globules blancs, des appareils génitaux, des glandes internes et de la rate.

Peu importe que le premier endocannabinoïde, nommé anandamide, n’ait été découvert qu’en 1992 (ce qui laisse tout de même supposer un très vaste champ d’exploration scientifique). Ce qui est fascinant, ici, c’est que ce système physiologique, présent chez tous les vertébrés, est peut-être le plus important de tous dans la préservation de la santé.

Le maintien d’un équilibre interne

Les endocannabinoïdes accomplissent plusieurs tâches, dont l’objectif est toujours le même : l’homéostasie, c’est-à-dire le maintien d’un environnement interne stable malgré des variations dans l’environnement externe. Ainsi, en cas de souffrance, la concentration en anandamides augmente dans les certaines zones cérébrales en charge de la gestion de la douleur, pour les soutenir dans leur tâche. Ou, en cas de sous-alimentation, la production en anandamide est accrue pour mieux stimuler l’appétit.

Ces deux exemples illustrent l’adaptabilité du système endocannabinoïde, et se déclinent sur un très grand nombre de pathologies. Les chercheurs continuent d’ailleurs d’aller de surprise en surprise. Ils ont notamment observé que les récepteurs endocabinnoïdes peuvent communiquer avec ceux d’autres familles, ce qui ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques. C’est donc sur ce système complexe, subtil et encore mystérieux qu’interagissent les cannabinoïdes, TCH en tête puis CBD, ce qui explique le spectre large de leurs propriétés.

La plante aux 7 classes de terpènes

Les chémotypes du cannabis dépendent de la prépondérance du THC ou du CBD. Ensuite, sept classes de terpènes (plus communément connus sous le nom d’huiles essentielles) sont dominantes :

  • bêta-caryophyllène (anti-inflammatoire, anti-infectieux, anxiolytique, antioxydant),
  • myrcène (sédatif, relaxant musculaire, anti-inflammatoire, anti-ulcéreux, antalgique),
  • limonène (antiseptique, relaxant musculaire, antiviral, antitumoral),
  • terpinolène (antioxydant),
  • alpha-pinène (antiseptique),
  • linalol (antalgique, anxiolytique, anti-inflammatoire, antalgique, spasmolytique),
  • ocimène.

La plupart des variétés de cannabis possèdent une dominance de myrcènes. C’est le subtil mélange de ces terpènes qui influent sur les effets médicinaux.

Des cannabinoïdes, mais pas que

En marge du THC et du CBD, le cannabis compte également des flavonoïdes, dont l’apigénine, connue pour ses propriétés anti-inflammatoires et anxiolytiques, et la quercétine, remarquable pour ses propriétés antioxydantes protégeant les cellules des radicaux libres. Il existe plus de 6 000 types de flavonoïdes différents, répartis en général en 12 catégories distinctes. On en trouve dans d’autres plantes vantées pour leurs vertus médicinales.


 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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