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Premières étapes de la digestion
La bouche est le siège de plusieurs événements importants dans le fonctionnement de l’appareil digestif, dont elle est le premier segment. Le temps passé en bouche est primordial, il permet d’économiser 30 % du travail sécrétoire stomacal et de digérer presque la moitié des amidons.
Comme nous l’avons vu précédemment, la mastication est l’action combinée des dents et de la langue, et indirectement des joues. Les dents assurent, selon leur spécialité, tranchage, déchiquetage ou broyage des aliments. Elles les coupent en petits morceaux, ce qui altère leur structure et facilite le travail enzymatique. Bien mastiquer est donc la première garantie d’une bonne décomposition et de l’assimilation dans le tube digestif. Cela déclenche notamment la sécrétion de l’amylase salivaire.
Prendre le temps de mâcher et optimiser sa salive
Les papilles gustatives servent à reconnaître les différentes saveurs. Les cellules réceptrices, bourgeons du goût, complètent l’interprétation des corpuscules qui réagissent au contact, à la douleur et à la température pour apprécier nos mets et nous éviter d’ingérer des éléments nocifs. En outre, les informations reçues préparent les réactions digestives. Enfin, ces mêmes capteurs participent à la sensation de satiété : encore une bonne raison de prendre le temps de déguster son repas.
Outre son effet humidificateur des aliments, déjà intéressant dans l’évolution de leur structure, la salive a des vertus lubrifiantes et digestives. Elle comporte des protéines de deux classes : mucines à 70 % et amylases à 30 %. La première lubrifie les aliments, et la seconde, appelée ptyaline, commence, dès le passage en bouche, une digestion des amidons à hauteur de 40 %.
L’absence de cette prédigestion ou son insuffisance complique le travail du pancréas dans son rôle exocrine (qui déverse amylase, maltase et saccharase dans le duodénum). Cela prive les entérocytes d’une assimilation optimale des glucides, et modifie la qualité de la flore bactérienne colique, créant fermentation et inflammation de la muqueuse. D’où l’importance de bien prendre le temps de mâcher… et d’améliorer l’efficacité de sa salive.
Indispensable hydratation
La salive étant majoritairement composée d’eau, encore faut-il ne pas en manquer. La manière dont l’eau est « retraitée » dans le corps est insuffisante pour garantir un bon niveau d’hydratation, de digestion (opérations d’hydrolyse) et d’élimination des déchets acides (notamment le mécanisme osmotique). Un manque d’hydratation contraint le corps à faire l’économie de processus utilisant de l’eau, dont la production de salive. Le besoin en eau varie selon les étapes de la vie, l’activité, le type d’aliments consommés, les molécules actives dans le corps (médicaments, tanins et diurétiques dans le thé et les tisanes…), la sudation, etc. Mais il est généralement admis qu’il est nécessaire de boire entre 1,5 et 2 litres d’eau (claire) par jour, et plutôt en dehors des repas ou par petites quantités pour ne pas diluer les sucs digestifs.
L’impact des aliments acides et acidifiants
La ptyaline est une enzyme activée dans des conditions favorables. Dans un milieu trop acide, elle sera peu opérationnelle. Or, certaines habitudes alimentaires bien françaises sont le berceau d’un défaut digestif dès la bouche... Un certain « mélangisme » nous pousse, par exemple, à étaler la tant vilaine que délicieuse confiture sur le pain. Ce faisant, le besoin en amylase salivaire pour la prédigestion de l’amidon du pain est compromis par l’hyperacidité de la confiture, très sucrée.
Le sucre rapide, le café, l’alcool ou le tabac – particulièrement s’ils sont consommés en excès, en grignotage, sans laisser de temps « neutre » en bouche – perturbent le pH local, modifiant la qualité des conditions de ce milieu et la nature de ses habitants, ce qui cause in fine de petites pathologies buccales.
Au rayon des substances psychoactives, la consommation sur le long terme de cannabis, si elle a peu de répercussions sur l’état de santé général, est toutefois associée à un déclin de la santé bucco-dentaire (dégradation de la plaque dentaire, modification du pH avec épaississement de la salive) selon une récente étude publiée dans la revue Jama Psychiatry.
Bien dans son assiette… tiède
De la même manière, l’amylase est inactive au-dessus de 37 °C. Laisser refroidir son assiette avant d’engloutir le délicieux repas qu’elle contient favorisera l’action de ces protéines. Cela évitera aussi des brûlures des muqueuses, qui hébergent un écosystème à préserver.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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