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Manger « sain », mythes et limites

  • Les stratégies des médecines traditionnelles sont majoritairement construites sur l’alimentation.Les stratégies des médecines traditionnelles sont majoritairement construites sur l’alimentation.
Article paru dans le journal nº 100

Injonctions à bien manger, vagues « healthy », modes diverses… Il est clair qu’on ne manque pas de « recettes » pour apporter les précieux nutriments dans nos assiettes ! Profusion ne vaut pas pertinence : allopathie déguisée, remèdes pas si naturels, déconnexion du vivant, fanatisme alimentaire, manque d’individualisation sont souvent au rendez-vous. Sachons séparer le bon grain de l’ivraie. Partie -1

La santé naturelle fait couler beaucoup d’encre . Difficile de passer à côté des préconisations diverses dans son cercle social, en librairie, dans une revue, une vidéo, une chronique radio… Chacun y va de son conseil, si bien que des informations de qualité circulent au milieu d’autres non judicieuses. Se soigner naturellement peut alors sembler incertain, et
il n’est pas évident de s’y retrouver. Et, pour cause, même les recommandations les plus justes ne s’appliquent pas à tous. Plus d’un siècle de prédominance de la médecine allopathique nous a habitués à raisonner en terme de pathologie, par
spécialisations « isolantes ». Les médecines traditionnelles, telles la naturopathie, la médecine traditionnelle chinoise et l’ayurvéda, placent, elles, l’individu au coeur de leur approche, si bien que les stratégies qu’elles proposent, majoritairement construites sur l’alimentation, dépendent du terrain de chacun. Elles considèrent les aspects holistiques et causalistes dans les troubles de santé fonctionnels. Ce constat sur les différences de méthode nous renseigne sur la manière dont la crédibilité d’une information en santé naturelle va pouvoir être mise à mal, car l’interprétation sera faite avec le prisme universel du « ça marche ou ça ne marche pas », une vision limitante et peu subtile. De la même façon que les jardiniers savent que les cultures sur butte peuvent donner des résultats spectaculaires sur certains sols et provoquer des fuites de minéraux sur d’autres, les praticiens des médecines intégratives s’interrogent sur « l’écosystème » de chaque individu de manière à proposer sagement les préceptes qui favoriseront la santé des uns, alors qu’ils nuiront à celles des autres.

Naturel, mais encore ?

Il faut considérer le sens philosophique du « naturel ». A priori, on parle de santé naturelle pour désigner l’utilisation de molécules non synthétiques ou de méthodes ne nécessitant pas l’usage d’un processus industriel. Malgré ces nobles intentions, les « techniques » proposées sont parfois loin de celles que la nature nous conduirait logiquement à adopter. Une chose doit nous guider : le respect et l’optimisation de l’élan vital.

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Le concept vitaliste

Les pros du remède anti-symptomatique « naturel » ne font que dupliquer l’approche allopathique en se contentant d’évincer la chimie de synthèse. Le résultat interroge : la suppression d’un symptôme est-elle toujours salutaire ? La stratégie naturelle du corps utilise la force centrifuge pour se préserver, considérant que tout ce qui rentre doit être soit utilisé, soit éliminé grâce aux émonctoires (foie, reins…). Plus il y a de vitalité dans un organisme, plus grande est sa force émonctorielle. Il arrive qu’un organe déprimé génère un transfert d’élimination vers un autre, des « symptômes » gênants peuvent alors apparaître. Chercher à les supprimer, à les « refouler », ne constitue qu'un transfert morbide.

Compléments vitaminiques, quand trop c’est trop

Dans les fausses bonnes idées en santé naturelle, citons l’utilisation excessive des compléments vitaminiques. Les aliments naturels apportent des doses de vitamines optimales « vitalogènes », par opposition aux compléments maxidosés, parfois synthétiques et hardiment promus par leur « base » dite 100 % naturelle, mais non viables comme éléments de santé naturelle au long cours. La biochimie d’un être vivant dépend de cofacteurs interdépendants à des dosages précis les uns par rapport aux autres. Une suractivité métabolique pour traiter des vitamines en excès est facteur d’usure cellulaire, accélérant le renouvellement des cellules (et le risque, déjà étudié en 1998, de mutations d’ADN potentiellement cancérigènes).

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé