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De l’omnivorisme au véganisme

  • De l’omnivorisme au véganisme
Article paru dans le journal nº 58

L’humain est omnivore. C’est une des premières informations que tout petit écolier occidental reçoit et, comme il ne dispose pas encore d’un esprit critique, il l’accepte volontiers, même s’il n’aime pas particulièrement la viande. Il pense qu’il en a toujours été ainsi depuis que l’humain est apparu sur Terre. est-ce vrai ?

 

Aujourd’hui, certains avancent qu’à ses origines, le genre humain ne consommait que des végétaux. Ce n’est qu’avec l’adoption d’un comportement de charognard, puis par l’acquisition des capacités de chasser, de pécher, de cuire et d’élever qu’il est devenu progressivement omnivore. Sans cette lente adaptation à l’environnement hostile auquel nos ancêtres lointains étaient soumis, il est probable que nous n’existerions pas.

La philosophie du véganisme

Au-delà d’un simple régime alimentaire, le véganisme est un mode de vie qui exclut toute forme d’exploitation animale, que ce soit pour s’habiller, se chausser ou se distraire. Sont donc exclus, en plus des produits carnés, les chaussures et blousons en cuir, la fourrure, la soie, les cirques, les zoos. La militante végane Audrey Jougla (Animalité, douze clés pour comprendre, éd. Atlande, 2018) tente de sensibiliser la population aux gestes inconscients du quotidien qui n’en génèrent pas moins de la souffrance animale. Elle parle des animaux comme de « frères silencieux » et en appelle à l’empathie envers eux. Avec le photographe Laurent Baheux, elle vient de publier une bonne introduction au véganisme avec un parti pris esthétique : non pas montrer l’horreur qui leur est réservée dans les sociétés industrielles, mais révéler leur majesté, sublimer le règne animal par de magnifiques photos en noir et blanc.

Un nouveau choix de vie

L’éviction de la chair animale est apparue dans un souci de bienveillance envers le règne animal : d’abord en Asie, avec l’émergence des grandes religions que sont l’hindouisme, le bouddhisme et le jaïnisme, ensuite en Europe, vers 500 avant notre ère, sous l’impulsion de Pythagore de Samos, qui prônait la bienveillance envers toutes les espèces, y compris l’être humain.

En Occident, le végétarisme ne commence réellement son expansion qu’avec la création des deux premières associations de végétariens, d’abord en 1847 en Angleterre, puis en 1850 aux États-Unis. Le terme véganisme, quant à lui, est créé et proposé en novembre 1944 par un menuisier anglais, Donald Watson (1910-2005), afin de promouvoir un nouveau mode de vie fondé sur la « doctrine selon laquelle les humains doivent vivre sans exploiter les animaux ». Selon ce mode de vie, sont désormais interdits la consommation des œufs, des produits laitiers et des produits de la ruche, l’usage du cuir, de la fourrure, de la laine, de la soie, ainsi que le recours aux médicaments et cosmétiques dont la conception et/ou la fabrication nécessitent la participation du règne animal.

Afin d’optimiser la démarche (tant pour la santé personnelle que pour celle de l’environnement), la consommation de produits biologiques de proximité a été rapidement encouragée. Plus récemment encore, dans le but de consommer une alimentation la plus vivante possible, le véganisme s’est même associé au crudivorisme.

Devenir végane nécessite donc de pratiquer une véritable conversion. Mais quitter définitivement le mode omnivore et son environnement a un coût sur les plans physique, émotionnel, relationnel et intellectuel :

  • Physique : la soudaine distance mise par l’entourage peut conduire rapidement à se retrouver coupé de ses repères habituels comme lorsqu’on arrive en terre inconnue.
  • Émotionnel : il s’agit de faire face aux peurs que peut engendrer le fait de ne pas pouvoir manger parfaitement sain. Au risque d’adopter un comportement alimentaire pathologique.
  • Relationnel : être confronté à l’incompréhension et au rejet de la société, voire de ses proches, peut être anxiogène.
  • Intellectuel : dans un tel climat, grande est la tentation de repli communautaire et même sectaire, grand également le penchant à s’envisager comme pionnier d’une ère nouvelle porteuse de nouveaux bienfaits pour l’humanité, au risque de mourir en victime sacrificielle.

Dans un tel contexte, il n’est pas étonnant qu’un certain pourcentage de véganes finissent par devenir intransigeants sur les plans alimentaire et relationnel, d’autant plus qu’il existe préalablement en soi une forte attirance pour la perfection.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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