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À quoi servent nos rêves ?

  • À quoi servent nos rêves ?À quoi servent nos rêves ?
Article paru dans le journal nº 131

Les rêves seraient bons pour notre santé, toutes les études scientifiques le confirment. Nos rêves seraient même  prévenants et nous protègeraient, discrètement. Résultat, on les embauche partout pour soigner nos défaillances physiques et mentales. L’enjeu est immense. Et les psychanalystes s’en félicitent.

Il y a vingt ans, les chercheurs en neurologie qui voulaient travailler sur le rêve se plaignaient encore du manque de financements. Deux décennies ont suffi pour mettre en évidence les effets neuroprotecteurs des rêves, ce qui a mis la recherche en ébullition.

C'est acquis, le cerveau utilise les rêves pour traiter le stress, adoucir les traumas et renforcer notre résistance émotionnelle. Ils aident à réguler les émotions reçues dans la journée et celles qui, anciennes, ont encore un potentiel agressif. Pendant le sommeil, les rêves aident aussi à renforcer la mémoire, et apportent leurs effets protecteurs pour maintenir la qualité du sommeil et de nos facultés cognitives. Une " fonction capitale pour la survie ", explique Perrine Ruby, chercheuse en neurosciences et codirectrice de l'équipe Perception, Attention, Mémoire au Centre de recherche en neurosciences de Lyon, tout en rappelant que " neurosciences et psychanalyse sont complémentaires pour décoder les rêves ".

On sait maintenant que le rêve contribue aux mécanismes de neuroplasticité de notre cerveau. Alors que nous dormons, notre imaginaire sensible entre en exercice pour maintenir l’activité du cortex visuel, afin que ce dernier continue durant la nuit à tenir sa place neuronale à côté des autres régions corticales liées aux différents sens. Il y va de notre équilibre mental. Ne plus rêver finirait par nous faire perdre la raison et laisser mourir les neurones de cette zone en les laissant inactifs pendant de trop longues heures. Sans le rêve, la nuit ne serait plus réparatrice mais navrante, pour ne pas dire destructrice.

Le sommeil et le rêve main dans la main

Complices, le sommeil et le rêve assurent des fonctions communes :

  • consolidation de la mémoire et des apprentissages
  • conservation d’énergie
  • adaptation au mode de vie
  • accroissement des performances cognitives
  • reprogrammation ou réactivation des comportements innés

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Des rêves pour nous apprendre à mieux gérer nos émotions ?

Notre mémoire en profite aussi. Le rêve évalue les souvenirs, les range et renforce les plus intéressants du jour. Ce faisant, il nous en instruit discrètement et nous prépare à les réutiliser au besoin, tout en nous incitant à nous appuyer dessus pour nous reconnaître, construire notre identité et élaborer plus promptement de nouvelles connaissances.

Sans les rêves, nous serions submergés et perdus au milieu des émotions que nous emmagasinons indéfiniment. Notre psychisme en ressort familiarisé, plus aguerri. Les émotions éprouvées durant le sommeil, si elles ne sont pas trop pénibles, nous rendent plus forts, plus sereins et dotés d’une meilleure intelligence sensible.

Il apparaît que le rêve sert aussi à simuler la réalité pour prospecter nos capacités d’expérimentation sans risquer de se mettre réellement en danger puisque nous restons dans l’imaginaire. En cela, il met en perspective notre pouvoir d’agir et de ressentir. Il appréhende, vérifie, anticipe même. En somme, il se révèle avoir un rôle bien plus actif qu’on ne le pensait quand on n’y voyait que l’écho passif de ce qui nous arrivait.

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Les rêves aident à comprendre autrui

Des chercheurs en neurophysiologie ont mis en valeur le fait que les rêves renforcent la compréhension d’autrui et l’empathie. Ils s'appuient sur les nombreuses recherches qui ont démontré que l’empathie a des bases neuronales.

Des rêves pourraient en apporter l’illustration tels que rêver d’une personne handicapée, blessée ou souffrante. Certains citent les paraplégiques de naissance qui marchent et courent dans leurs songes nocturnes*.

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Références bibliographiques

* "Lever le voile sur les rêves", entretien avec I. Arnulf, dans Journal du CNRS, 2014.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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