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Mettre des mots sur nos maux

  • Emotions : mettez des mots sur vos mauxEmotions : mettez des mots sur vos maux
Article paru dans le journal nº 114

Être rouge de colère, en avoir gros sur le cœur ou ne pas digérer quelque chose… Ces expressions illustrent à quel point nos émotions sont en lien avec notre corps. Qu'elles soient primaires (joie, colère, peur…) ou secondaires (confiance, culpabilité, envie…), nous tendons à les refréner, ce qui n’est pas sans conséquences sur notre santé. Plutôt que de les vaincre, apprenez à en faire des alliées.

Certains profils de personnalité semblent souffrir du même type de maux physiques. Les éternels stressés voient l’eczéma les embêter, les colériques leurs intestins s’enflammer. Heureusement, il existe des façons de découvrir, à partir de symptômes corporels ressentis, les émotions associées.

À chacun son profil émotionnel

Selon Mickaël Benyamin, chaque type de pathologie physique est associé à un « profil émotionnel ». Les patients souffrants de migraines auraient une « difficulté à se laisser aller à parler ». Mais « le migraineux » n’est pas forcément un sujet « qui se prend la tête », les choses sont « plus complexes ». Les maladies de la peau (dermatites, psoriasis ou eczéma) seraient, elles, plutôt ressenties par des sujets « anxieux, avec une faible estime de soi » chez qui le « cumul de tensions et d’excitation » extérieures n’est pas « contenu » par la peau. Ainsi, l’eczéma serait une « tentative » pour « sentir » le soi intérieur qui établit des limites un peu trop poreuses avec l’extérieur. Enfin, les maladies auto-immunes telles le diabète, le cancer ou la maladie de Crohn, qui n’ont « a priori, rien à voir avec une causalité psychique », seraient surtout relatives au stress qui affaiblit le système immunitaire.

Concernant le cancer du sein, une étude1 a été menée par un cancérologue qui a comparé deux groupes de femmes, le premier ayant conscience de ses névroses et ayant effectué un travail dessus, et le second moins « conscient ». Sur 77 patientes, les 18 plus « conscientes » n’ont jamais développé de cancer, et sur les 19 ayant développé un cancer du sein, 17 faisaient partie des moins « conscientes ». Si le psychologue se refuse à établir un lien de causalité entre le « fonctionnement mental » et l’apparition d’une maladie auto-immune ou d’un cancer, il pense que l’on peut soutenir l’idée selon laquelle un « traitement psychique » peut « orienter le développement d’une maladie », notamment en permettant au patient de retrouver un « élan vital » qui permet de renforcer le système immunitaire et donc d’« accroître la possibilité de guérison ».

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Neurones miroirs et « contagion émotionnelle »

Via les neurones miroirs, les émotions que nous ressentons sont contagieuses. Nos cerveaux d’animaux sociaux semblent câblés pour ressentir les émotions des individus face à nous. Au sein d'un groupe, bonheur, colère, tristesse ou anxiété deviennent alors contagieux. Pour limiter ce phénomène, demandez-vous : « Est-ce vraiment ce que je ressens ou est-ce que je ressens une sorte de pression à ressentir ceci ? », et, lors d’un mauvais jour, forcez-vous à afficher une meilleure humeur afin de ne pas « contaminer » tous vos proches !

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Les TCC à la rescousse

Les thérapies comportementales et cognitives (TCC), thérapies brèves, sont d’une grande aide pour briser le cercle vicieux via lequel un événement engendre une émotion négative qui génère une réaction corporelle désagréable qui à son tour génère une nouvelle émotion désagréable et ainsi de suite. En ce sens, voici un exercice simple, typique des TCC. Au cours d’une journée, essayez de percevoir chez vous trois émotions différentes (en vous aidant de l’encadré ci-dessous), notez les situations dans lesquelles vous avez ressenti chacune d’elles ainsi que les comportements et pensées qu’elles ont induits.

Mille et unes émotions à identifier

  • Dépression / Anxiété / Colère / Culpabilité / Honte
  • Tristesse / Gêne / Excitation / Peur / Irritation
  • Manque de confiance / Fierté / Rage / Panique / Frustration
  • Nervosité / Dégoût / Blessure / Gaieté / Déception
  • Fureur / Terreur / Joie / Amour / Humiliation
  • Profond chagrin / Passion / Ardeur / Crainte / Satisfaction / Reconnaissance

Source : Le grand livre des TCC, éd. Thierry Souccar.

Un exemple de situation : « Je ne veux pas aller à cette soirée car je ne vais pas savoir quoi dire aux gens et être mal à l’aise. » Émotions : peur, manque de confiance. Réactions physiques : chaleur, ruminations. Pensée : « Je ne suis pas intéressant. » Cela vous permet d’identifier qu’un état de malaise qui paraît « vague » est lié à une situation qui génère chez vous des émotions. Vous pourrez alors réfléchir aux croyances qui accompagnent vos pensées et les modeler afin d’en finir avec l’état émotionnel désagréable qui va avec. Par exemple, ici, en vous disant : « J’ai déjà participé à des soirées qui se sont bien passées, je peux donc tenter le coup ce soir. »

Sans relever de la simple « pensée positive » – qui ne résout rien selon les spécialistes –, l’idée est de comprendre que nos pensées sont modelées par nos expériences de vie et influent sur ce que nous choisissons ou non de faire. En les remplaçant par d'autres, plus ouvertes, nous pouvons améliorer nos ressentis, et donc nos vies.

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Références bibliographiques

1 - "Facteurs psychologiques et risque du cancer du sein : résultats d'une étude cas-témoins", Revue française de psychosomatique, 2007, (n° 31), pages 155 à 171.

"Evidence for mirror systems in emotions", Philos Trans R Soc Lond B Biol Sci., aout 2009.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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