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Dans les méandres de l’intestin irritable

  • Le SII représente près de 60 % des consultations en gastro-entérologie.Le SII représente près de 60 % des consultations en gastro-entérologie.
Article paru dans le journal nº 110

Intestins douloureux, transit chaotique et autres ballonnements figurent parmi les problèmes digestifs qui perturbent au quotidien l’existence de millions de personnes. Tour d’horizon des origines de ces dérangements, rassemblés sous l’appellation du « syndrome de l’intestin irritable », et des moyens naturels de les soulager. - Partie 1

Il y a quelques années, les troubles intestinaux étaient surtout considérés comme un problème de péristaltisme (contractions musculaires), éventuellement en lien avec le stress. Il n’était donc pas rare que la réponse soit une prescription de calmant ou d’antidépresseur. Aujourd’hui, le syndrome de l’intestin irritable (SII) s’envisage davantage comme un trouble multifactoriel, pouvant recouvrir pêle-mêle l’hypersensibilité viscérale, l’hyperperméabilité intestinale, l’inflammation, l’altération du microbiote, voire des perturbations nerveuses et hormonales impliquant l’axe intestin-cerveau. Mais comme il se présente avec des combinaisons de symptômes peu spécifiques, le diagnostic reste complexe à déterminer.

Selon les sources et les critères retenus, entre 5 % et 25 % de la population mondiale serait touchée, mais les spécialistes constatent que seulement 30 % de ce public se décide à consulter, en général lorsque l’anxiété ou la qualité de vie deviennent ingérables. Alors que dans le même temps, le SII représente près de 60 % des consultations en gastro-entérologie. Un grand nombre d’hommes et de femmes (elles représentent environ deux tiers des cas) s’accommodent ainsi de leurs problèmes digestifs, en dépit des risques à long terme, comme le cancer du côlon par exemple.

Intestin irritable, de quoi parle-t-on ?

La qualification du syndrome de l’intestin irritable (SII) repose sur un faisceau de symptômes décrits par les critères de Rome-III, en l’absence d’une anomalie structurale ou métabolique : une douleur abdominale récurrente, des ballonnements, une modification de la fréquence et de l’apparence des selles, une évacuation anormale (incomplète, diarrhée, constipation), assortis d’un soulagement par la défécation.

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Pas qu’une affaire de « boyaux »

Le syndrome de l’intestin irritable se manifeste par des maux de ventre, parfois très douloureux, des brûlures, des ballonnements, des spasmes, de la constipation, des épisodes de diarrhée, quelquefois les deux en alternance. Le SII englobe aussi des symptômes autres que digestifs, comme des maux de tête, des douleurs musculaires, de la fatigue, des carences, et à plus long terme, des troubles du métabolisme et des répercussions psychologiques.

On pense à une mauvaise alimentation comme cause première. Le gluten et le lactose hier, les sucres fermentescibles (FODMAPs) aujourd’hui sont incriminés, mais ce n’est pas aussi simple. La recherche suggère une intrication étroite entre facteurs biologiques, psychiques et sociaux, dit modèle biopsychosocial, qui appréhende l’individu comme partie de son environnement dont il subit les influences. On observe ainsi des « lignées » à problèmes digestifs, dont on peut se demander s’il s’agit d’une prédisposition génétique ou de comportements délétères reçus en héritage. Bref, comprendre les problèmes intestinaux relève d’une enquête pour qui souhaite apporter une réponse pertinente et efficace. La diversité du syndrome de l’intestin irritable rend la tâche difficile.

La piste infectieuse

L’une des manifestations les plus courantes du syndrome de l’intestin irritable sont les douleurs abdominales apparaissant après les repas. Des travaux récents suggèrent que dans près de 30 % des cas (certaines sources évoquent 60 %), ces manifestations pourraient être consécutives à une infection, telle une gastro-entérite ou une prolifération du champignon Candida albicans. Celle-ci, en plus de perturber l’équilibre de la flore microbienne, rendrait le système immunitaire intestinal sensible aux aliments circulant dans le tractus au moment de l'infection. C’est un excès d’histamine, sécrétée par une stimulation anormale des mastocytes (cellules immunitaires très présentes dans les tissus conjonctifs) lors du passage du bol alimentaire qui serait responsable de ces douleurs.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé