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Aux sources de la "fatigue mentale"

  • Un déséquilibre en neuromédiateurs, source de fatigue mentaleUn déséquilibre en neuromédiateurs, source de fatigue mentale
Article paru dans le journal nº 77

Une vie quotidienne bien remplie rime bien souvent avec une sensation de fatigue, appelée aussi asthénie chronique, mais il peut s’agir d’un véritable problème de santé lorsque celle-ci devient persistante. Et si nos hormones étaient impliquées dans cet état ? À l’aide de la diététicienne Véronique Liesse, nous vous proposons quelques remèdes naturels pour agir sur un dérèglement hormonal. Intéressons-nous, dans cette partie du dossier, à l'impact de nos déséquilibres en neuromédiateurs.

Les neurotransmetteurs, ces messagers chimiques transmis de neurones à neurones, jouent un rôle primordial dans nos ­émotions, notre comportement et notre sommeil (vous pouvez retrouver plus d’informations sur la biochimie du cerveau dans le dossier du numéro 76 d’ Alternative Santé).

Tester ses hormones.

S'il n'existe pas de test biologique pour évaluer précisément ses équilibres en neuromédiateurs des questionnaires existent pour évaluer et détecter tout dysfonctionnement hormonal, et cela avant même que des perturbations biologiques n'apparaissent. C'est le cas du Questionnaire d'évauation en endocrinologie (Queen), fondé sur l'étude des symptômes et des antécédents médicaux, qui permet d'assurer une prise en charge précoce des équilibres hormonaux par la nutrition, la micro-nutrition, ou la phytothérapie. Vous pouvez notamment retrouver ce questionnaire dans l'ouvrage Hormones, arrêtez de vous gâcher la vie du docteur Vincent Renaud et de Véronique Liesse.

Chimie du cerveau

Voyons les grandes lignes des neurohormones issues des acides aminés.

La dopamine

La dopamine est une hormone appartenant à la famille des catécholamines (comme l’adrénaline et la noradrénaline, dont elle est le précurseur). Elle est synthétisée à partir de deux acides aminés, la tyrosine et la phénylalanine. La tyrosine peut être retrouvée directement dans l’alimentation, ou être produite à partir de la phénylalanine. La dopamine est un neurotransmetteur impliqué dans la prise de décision, la motivation, la concentration, l’ouverture aux autres, et dans le plaisir à faire quelque chose. Elle possède également un rôle important dans l’énergie matinale. Un déficit en dopamine sera ainsi lié à des réveils difficiles, à une sensation de fatigue permanente et à une démotivation.

La sérotonine et la mélatonine

Les troubles du sommeil (difficulté d’endormissement, réveil précoce, insomnie) seront synonymes de fatigue. En France, 37 % de la population en souffre de façon régulière. Il apparaît essentiel de mentionner les hormones clefs du sommeil, la sérotonine et la mélatonine.

Elles sont synthétisées à partir de l’acide aminé tryptophane, qui doit être apporté par l’alimentation, le corps ne pouvant le fabriquer lui-même. Ces deux hormones sont impliquées dans notre horloge interne englobant les régulations biologiques permettant à notre organisme d’avoir une activité rythmique au cours de la journée (rythme circadien). Ce sont les stimuli extérieurs (alternance du jour et de la nuit) qui permettent de synchroniser cette horloge interne, et ainsi l’activité des hormones du sommeil. Le jour, le tryptophane permet la production de sérotonine, stimulée par la lumière. Quand vient la nuit, la sérotonine servira de précurseur à la synthèse de la mélatonine. De plus, une activité physique durant la journée permet d’augmenter la production de sérotonine, alors que la sécrétion de mélatonine serait inhibée par la lumière. C’est pour cela qu’il est déconseillé de rester devant un écran le soir. Cela aura pour effet de retarder l’endormissement. La sécrétion de mélatonine atteint son apogée vers 2 heures du matin, et commence à redescendre aux alentours de 4 ou 5 heures. Plus votre corps aura produit de sérotonine dans la journée, plus la quantité de mélatonine sécrétée le soir sera importante, ­favorisant ainsi la venue et la qualité du sommeil.

Ces hormones sont également impliquées dans la régulation de nombreuses fonctions. La ­sérotonine permet ainsi de réguler la douleur, ­l’humeur, l’anxiété, la satiété et la température corporelle. La mélatonine, possédant un important rôle ­antioxydant et un effet antimigraineux, ­diminue le risque de formation de caillots sanguins, et ­boosterait notre système immunitaire.

Il y existe trois façons majeures d’agir sur la synthèse de ces neurohormones, qui consistent à apporter en quantité suffisante les cofacteurs (minéraux, nutriments et vitamines) nécessaires à l’activité des enzymes intervenant dans la production de la dopamine, de la sérotonine et de la mélatonine, ainsi que les acides aminés précurseurs (tyrosine, phénylalanine et tryptophane). Enfin, il est aussi possible d’optimiser la transmission ­neuronale en augmentant la fluidité des membranes et en réduisant les phénomènes ­d’inflammation (grâce aux oméga-3 notamment).

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé