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Génération dépression : comment les aider ?
Malbouffe, perturbateurs endocriniens, sédentarité, écrans, ondes électromagnétiques… La santé des enfants du XXIe siècle fait face à de nouvelles menaces, parfois sournoises car invisibles et méconnues des parents. Tour d’horizon de ces nouveaux dangers, et des moyens que nous avons tous à notre disposition pour limiter leur impact.
Autisme, troubles « dys » (dyslexie, dyscalculie, troubles de l’attention, etc.), hyperactivité, automutilations, suicide, dépressions… Si les enfants sont mieux considérés qu’autrefois, d’autres troubles explosent. Une question se pose alors : y prêtons-nous plus attention qu’avant ou reflète-t-elle une détérioration réelle du bien-être mental des jeunes ? Et surtout, comment pouvons-nous y remédier ou aider nos enfants à mieux les traverser ?
Suicides et automutilations en hausse
Des pédopsychiatres comme Bruno Palissard (auteur d’un rapport sur l’évolution des troubles mentaux chez les 5-14 ans depuis les années 2000) se veulent rassurants en expliquant que « globalement, les enfants entre 5 et 15 ans vont de mieux en mieux ». Mais les automutilations ont bondi de 300 % en une génération et les tentatives de suicide ont lieu de plus en plus tôt, parfois dès huit ans, au point que le suicide est devenu la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans, après les accidents de la route.
Proche d’un enfant ou adolescent qui semblerait maussade ou déprimé, on peut agir de différentes manières. Tout d’abord être attentif à certains signes avant-coureurs :
- troubles du sommeil
- décrochage scolaire
- consommation d’alcool
- difficultés à accomplir les activités quotidiennes
Ensuite, verbaliser ses préoccupations, l'écouter sans l’interrompre et lui offrir un soutien sans le juger. L’OMS explique quelles pourraient être les causes de dépression chez l’enfant ou l’adolescent : la pression pour se conformer à ses pairs, l’exploration de l’identité sexuelle, mais aussi l’influence des médias et leurs canons de beauté. Si l'enfant y est sensible, ne pas hésiter à en discuter avec lui pour l'aider à prendre du recul.
Les « dys » : troubles de l’apprentissage
Dyscalculie (difficultés durables en mathématiques), dyslexie (troubles de la lecture), dyspraxie (difficultés à coordonner ses mouvements) et autres troubles « dys » touchent 5 à 8 % des enfants scolarisés. Beaucoup d’enseignants ont vu ces troubles exploser. Certains spécialistes indiquent qu'ils sont liés à des difficultés de contrôle des processus de pensée : attention, concentration et gestion des émotions (par exemple, au Québec, certaines écoles mesurent jusqu’à 60 % de hausse de ces troubles en une décennie). D’autres pistes sont avancées, comme l’exposition in utero à des perturbateurs endocriniens ou à des métaux lourds, toxiques pour le système cérébral ou nerveux. Véritable « problème de santé publique » selon l’Inserm, leurs causes restent méconnues, ce qui rend leur prévention difficile voire impossible. Toutefois, en cas de trouble « dys » chez un enfant, ne pas attendre pour consulter un orthophoniste ou psychomotricien qui proposera un travail de rééducation.
Un autisme aux causes mystérieuses
Le même problème se pose concernant l’augmentation des dépistages pour troubles du spectre autistique. Touchant environ 1 % de la population, ce trouble se caractérise par des difficultés aux interactions sociales, à la communication verbale, non verbale, et à des activités restreintes et stéréotypées qui apparaissent avant l’âge de 2 ans. Ce trouble serait lié à la génétique, à des problèmes neurologiques ou à des expositions à des métaux lourds, comme l’aluminium, qui se stockent dans le cerveau. De nombreuses pistes comme l’alimentation sont avancées, mais hélas peu donnent des résultats systématiques ou réguliers.
Si ce tableau de la santé physique et mentale de nos bambins peut paraître peu réjouissant, notons qu’en tant que parents, grands-parents ou proches, nous avons un rôle à jouer dans leur prévention ou amélioration, ce qui fait de nous des acteurs de la santé des générations futures.
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Autisme : reconnaissez les signes précoces
Plus tôt vous décelez des signes de troubles du spectre autistique (TSA) chez votre enfant, plus il a de chances d’améliorer ses symptômes grâce à une prise en charge précoce. Dès 2 mois, les bébés atteints de TSA peuvent avoir un regard vague ou fuyant, ils sourient, vocalisent moins et peuvent se montrer indifférents aux sons. Il leur arrive aussi de peu ou pas réagir à l’appel de leur prénom et de se tenir de manière trop raide ou relâchée. Ils peuvent aussi ne pas supporter les contacts physiques, ne pas avoir de réactions joyeuses à l’arrivée des parents, ou utiliser leurs jouets différemment des autres enfants (jouer systématiquement en alignant ou en empilant, focaliser sur une partie de leur jouet : roues d’un camion, ou yeux d’une peluche).
Pour aller plus loin : des associations comme Autisme France vous proposent plus de détails sur ce sujet grâce à des brochures et guides spécialisés.
Une chambre d’enfant saine
Pour limiter les substances néfastes dans une chambre d’enfant :
- Favorisez : le mobilier en bois massif (exempt de colles) ou de l'aggloméré de classe E1 (moins émetteur de formaldéhyde).
- Favorisez les textiles et la literie non traités et aérez systématiquement tout nouvel objet (matelas, meuble, peluche).
- Évitez les sols en PVC stratifié ou caoutchouc synthétique, choisissez une peinture labellisée NF Environnement ou Écolabel européen.
- S’il s’agit d’une chambre pour un nouvel enfant, rénovez-la de préférence trois mois avant son arrivée.
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Sources :
Fiches santé-environnement rédigées par les experts de l'ONG wecf, Wecf-france.fr.
"Global burden of mental disorders among children aged 5–14 years", Child and Adolescent Psychiatry and Mental Health, 2018.
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