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Alimentation : c’est plus ce que c’était  !

  • L'alimentation des enfants n'a pas toujours évolué pour le mieuxL'alimentation des enfants n'a pas toujours évolué pour le mieux
Article paru dans le journal nº 91

Malbouffe, perturbateurs endocriniens, sédentarité, écrans, ondes électromagnétiques… La santé des enfants du XXIe siècle fait face à de nouvelles menaces, parfois sournoises car invisibles et méconnues des parents. Tour d’horizon de ces nouveaux dangers, et des moyens que nous avons tous à notre disposition pour limiter leur impact.

L’alimentation des enfants s’est nettement déséquilibrée depuis les années 2000. Elle a pourtant un rôle crucial dans leur santé présente mais aussi future. Une étude récente menée sur des rats a indiqué qu’une alimentation déséquilibrée durant l’enfance pourrait altérer de manière définitive le microbiote intestinal et ce, même si l’enfant mange sainement ensuite durant sa vie adulte. Acteur majeur de notre santé, le microbiote joue un rôle important dans la synthèse des vitamines, l’immunité ou la prise de poids. Le déséquilibrer ainsi dès le plus jeune âge pourrait donc avoir des conséquences dont nous mesurons mal l’ampleur aujourd’hui.

Une alimentation moins qualitative

Entre 2007 et 2017, la consommation d’œufs, de poissons et de légumes a diminué de 20 à 30 % tandis que celle de produits « pratiques » comme les pizzas ou les quiches a bondi de près de 40 %. Près de la moitié des 3-17 ans consomment moins de deux portions de fruits et légumes par jour, et 6 % seulement consomment les cinq portions recommandées. Qui plus est, les fruits et légumes d’aujourd’hui contiennent moins de nutriments que ceux d’antan : moins 16 % de calcium, moins 27 % de vitamine C et moins 48 % de fer entre 1960 et 2019 (selon une analyse réalisée récemment sur 70 fruits et légumes par l’émission Cash Investigation). Ainsi, même s’il mange sainement, il serait plus difficile pour un bambin des années 2000 d’atteindre les taux de vitamines et minéraux nécessaires à sa bonne santé. La tomate a par exemple perdu 59 % de sa vitamine C. Les responsables seraient les semences hybrides et les nouvelles pratiques agricoles visant à augmenter la taille et la croissance des fruits et légumes.

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Obésité et diabète, des chiffres alarmants

Corollaire de cette malbouffe : l’augmentation rapide de l’obésité de l’enfant, « l’un des plus importants défis de santé publique du XXIe siècle » selon l’OMS. En effet, dans le monde, le nombre d’enfants et d’adolescents obèses a été multiplié par plus de dix entre 1975 et 2016. En cause, de mauvaises habitudes alimentaires prises en famille mais aussi les stratégies marketing qui visent directement nos enfants. De nombreux petits Occidentaux voient jusqu’à 30 000 spots publicitaires télévisés en une année, or ces publicités utilisent des techniques de neuromarketing ­quasi-irrésistibles pour leurs cerveaux immatures. Pour y remédier, vous pouvez limiter leur temps passé derrière les écrans, et aiguiser leurs papilles en leur faisant goûter à des fruits de saison qui sont de véritables gourmandises.

Le diabète de type 1 est de plus en plus répandu chez les jeunes (+ 4 % par an en France depuis 2010). En dix ans, le nombre d’enfants de moins de 5 ans atteints a pratiquement triplé. Si les causes de cette explosion restent inconnues, on soupçonne l’obésité de la maman (risque multiplié par trois) ou un environnement trop aseptisé qui, ne favorisant pas la création d’un microbiote riche, créerait des vulnérabilités.

Pesticides et problèmes de développement

En plus de manger sain, manger bio pourrait devenir l’un des gestes les plus importants pour protéger la santé de vos enfants. De nombreuses études ont démontré que les enfants dont la mère a été exposée aux pesticides durant la grossesse ont un fonctionnement cognitif diminué (langage, mémoire, apprentissage) et l’on soupçonne de plus en plus ces produits chimiques de provoquer des cancers et des problèmes de fertilité. Enfin, l’agriculture intensive est probablement à l’origine de la hausse des cancers pédiatriques dans certaines zones rurales. Favoriser le bio est donc une façon de protéger vos enfants et ceux des autres.

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Trois conseils simples pour une cuisine saine

Trois habitudes simples permettent de nourrir sainement toute la famille :

  1. Achetez des aliments bio (vous évitez ainsi les pesticides, additifs et faites le plein de vitamines)...
  2. ...que vous cuisinez vous-même (pour éviter additifs et autres conservateurs)
  3. Pour gagner du temps pensez aux recettes simples comme le « one pot pasta » (tous les ingrédients cuisent dans un plat), les plats au four (haricots verts et cuisses de poulet dans un plat à enfourner) ou aux robots multicuiseurs intelligents pour lancer une cuisson sans avoir à la surveiller.


Cuisson, conservation : pensez sain !

Certains matériaux dégagent des substances toxiques, particulièrement lorsqu’ils sont utilisés à forte ou faible température. Évitez donc :

  • les films alimentaires mous et transparents
  • les barquettes en polystyrène
  • les planches à découper en plastique
  • le papier d’aluminium
  • les moules en silicone colorés et bon marché.

Préférez-leur :

  • le verre
  • l’inox
  • la porcelaine
  • le bois non traité
  • les beewraps (tissus enduits de cire d’abeille qui font office de film alimentaire).

Côté cuisson, optez pour le pyrex ou la porcelaine à feu, les poêles en fonte, inox, fer et fuyez le Téflon et l’aluminium.

Enfin, favorisez mijotage et cuisson vapeur et limitez les barbecues, fours à micro-onde, bouilloires et cuit-vapeur en plastique.

Lire aussi Malbouffe et allergie, un lien de cause à effet ?


Sources :

Fiches santé-environnement rédigées par les experts de l'ONG wecf, Wecf-france.fr.

AK. Benson et al., « Early-life effects of juvenile Western diet and exercise on adult gut microbiome composition in mice », Journal of Experimental Biology, 11 Janvier 2021.

Enquête Comportements et Consommations Alimentaires du CREDOC, 2019.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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