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Écrans, sédentarité et vie bétonnée

  • Ecrans et sédentarité plutôt que nature pour les nouvelles générationsEcrans et sédentarité plutôt que nature pour les nouvelles générations
Article paru dans le journal nº 91

Malbouffe, perturbateurs endocriniens, sédentarité, écrans, ondes électromagnétiques… La santé des enfants du XXIe siècle fait face à de nouvelles menaces, parfois sournoises car invisibles et méconnues des parents. Tour d’horizon de ces nouveaux dangers, et des moyens que nous avons tous à notre disposition pour limiter leur impact.

Qui n’a jamais tempêté : « Allez jouer dehors, à votre âge, on passait notre temps à grimper aux arbres et à se rouler dans l’herbe ! ». En effet, ce n’est pas qu’une impression, le temps passé derrière les écrans explose. Avec près de trois heures par jour scotchés à un téléphone portable, un ordinateur ou une console de jeux, les 9-16 ans passent deux fois plus de temps en ligne qu’il y a seulement dix ans. Pour autant, ce nouveau comportement cause-t-il des problèmes majeurs sur leur santé ?

Le dilemme des écrans

Si nous savons de manière certaine que le temps passé derrière les écrans génère des troubles du sommeil (difficultés d’endormissement et baisse d’un tiers du temps de sommeil dès deux heures d'écrans par jour) et favorise le surpoids, il n’y a pas encore de consensus scientifique concernant les troubles cognitifs et du langage ou encore la myopie. Toutefois, certains travaux qualitatifs fournissent des résultats inquiétants. Comme cette étude menée fin 2019 par Santé publique France sur 167 petits Français, âgés de 3 à 6 ans, qui conclut que les enfants exposés aux écrans le matin avant l’école multiplient par trois leur risque de développer des troubles du langage (par six, s’ils discutent rarement du contenu des écrans avec leurs parents). Nous savons aussi que les enfants coupés des écrans ne se sentent pas forcément mieux dans leur peau puisque cela revient à les priver de tout un pan de leur vie sociale. Ainsi, l’idéal semble être de limiter l’usage de trente minutes à deux heures par jour, et de préférer les écrans « actifs » (jeux vidéo, tablettes tactiles) aux écrans « passifs » (télévision, ordinateur, lecteur DVD).

Trop de sédentarité

Depuis quarante ans, les enfants ont perdu près de 25 % de leur endurance cardiovasculaire, c’est-à-dire de leur capacité à poursuivre sur un certain temps un effort modéré. En effet, dans l’Hexagone, la moitié des enfants pratiquent moins d’une heure d’activité physique quotidienne, temps minimum recommandé. Or c’est durant l’enfance et jusqu’à 20 ans que se font les acquis cardiovasculaires permettant par la suite de limiter la tension artérielle, le surpoids ou les troubles liés à la glycémie et au cholestérol. Pour les encourager dans l’activité physique quotidienne, vous pouvez montrer l’exemple en prenant l’escalier plutôt que l’ascenseur, en les accompagnant à l’école à pied, ou en privilégiant les activités en plein air le week-end.

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Déconnectés… de la nature !

Premières générations « hors-sol », les générations Z (enfants nés entre 1997 et 2010) et alpha (enfants nés après 2010) passent dix fois moins de temps dehors que leurs aînés, et quatre sur dix ne jouent jamais en plein air pendant la semaine. Or les sorties en nature permettent non seulement de faire le plein de vitamine D en s’exposant au soleil, mais aussi de diminuer stress et troubles psychologiques. Nombre de professionnels de l’éducation remarquent que l’apprentissage en plein air renforce les capacités de concentration des enfants, leur curiosité et leurs aptitudes sociales. On constate qu'une crèche avec un espace extérieur permet d’améliorer motricité et concentration, que les enfants passant souvent des journées d’école en forêt, ou qui ont un environnement naturel près du domicile, sont plus créatifs et ont une meilleure estime d’eux-mêmes.


Des oreilles à protéger

Les 12-25 ans passent en moyenne une  heure trente par jour à écouter de la musique sur un lecteur MP3. 1 sur 10 souffre d’un début de baisse auditive, et les troubles auditifs comme les acouphènes ne cessent d’augmenter. Voici quelques conseils pour protéger leur ouïe :

  • Ne pas s’endormir avec des écouteurs
  • Éviter de monter le son au-delà de 50 % du volume maximal
  • Ne pas dépasser les 85 à 100 décibels
  • Limiter le temps d’écoute à trois heures maximum par jour.


Des verres pour freiner la myopie de l’enfant

Causée par une déformation de l’œil qui, en s’allongeant, déforme la cornée et rend la vision de loin floue, la myopie apparaît généralement entre 6 et 9 ans. Si votre enfant a tendance à se rapprocher des écrans ou de ses livres et cahiers, qu’il est plus sensible à la lumière ou qu’il a souvent mal à la tête, soyez vigilants car cela peut être des signes de l’apparition d’une myopie. Heureusement, de nouveaux dispositifs permettent de freiner l’évolution de ce trouble visuel et sont particulièrement efficaces si vous les mettez tôt en application. Les lunettes avec verres correcteurs utilisant la technologie DIMS (Defocus Incorporated Multiple Segments) freineraient de 60 % la progression de la myopie ainis que ce phénomène d’allongement de l’œil.

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Sources :

Fiches santé-environnement rédigées par les experts de l'ONG wecf, Wecf-france.fr.

« Ethyinlestradiol in the aquatic environment » dans European Environment Agency (EEA), « Late lessons from early warnings : science, precaution, innovation », 2013, p. 279‑307.

« Measuring connectedness to nature in preschool children in an urban setting and its relation to psychological functioning », PLoS ONE, 2018.

« Student outcome and natural schooling pathways from evidence to impact », rapport de 2016 regroupant 115 études scientifiques étudiant les effets des expériences nature sur le développement de l’enfant (0-12 ans). Par Karen Malone (Centre for Educational Research, Université de Sydney) et Sue Waite, Université de Plymouth.

« Green Public Health - Benefits of Woodlands on Human Health and Well-being », Université médicale de Vienne et Université des Ressources Naturelles et des Sciences de la Vie de Vienne, 2014. Resumé de 20 ans de recherche sur les bienfaits de la forêt (parc, jardin) sur la santé physique, psychique et sociale des humains (surtout adultes, mais aussi adolescents et enfants).

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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