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Croyances et pensées positives sur la voie de l’autoguérison

  • Les pensées positives consolident largement le mieux-être des personnes en souffrance.Les pensées positives consolident largement le mieux-être des personnes en souffrance.
Article paru dans le journal nº 87

Les chercheurs ne sont pas tous focalisés sur l’efficacité des médicaments. Pour preuve, certains d’entre eux s’intéressent très sérieusement aux capacités du corps à se guérir lui-même. Les pouvoirs de la pensée sur notre santé n’ont pas encore dévoilé tout leur potentiel, mais de sérieuses pistes nous mettent sur le chemin.

Qu’en est-il de notre croyance en la capacité de notre corps de ­s’autoguérir ? Il ne s’agit pas de revenir sur l’effet placebo, mais ­plutôt de mettre en lumière combien la (per)méabilité de notre cerveau peut être un super outil de guérison. Les individus, et par voie de conséquence leurs gènes, sont soumis à de nombreux facteurs ­environnementaux : alimentation, maladies, médicaments et toxiques, stress, lieu et hygiène de vie, qui peuvent modifier autant leurs cellules que leur ADN.

L’ADN est responsable pour seulement un tiers de l’expression d’un facteur, le reste étant en lien avec l’environnement dans lequel on évolue. N’est-il pas ­étonnant de constater, grâce aux études en ­épigénétique notamment, que la pratique intensive ­d’activités corps esprit, telles que yoga, le tai-chi ou la méditation peut changer l’expression de l’ADN ? Une étude parue en 2017 dans la revue Frontiers in ­Immunology menée par des chercheurs des universités de Coventry, au Royaume-Uni, et de Radboud de Nimègue, aux Pays-Bas, met en évidence que ces pratiques permettraient d’inverser certaines réactions délétères se produisant au niveau de l’ADN. Ils ont analysé les résultats issus de 18 recherches, se concentrant sur l’expression des gènes influencés au niveau moléculaire par de nombreux processus chimiques. L’expression des gènes retentit sur notre ­cerveau, notre système immunitaire et l’organisme tout entier. Face au stress, le système ­nerveux sympathique augmente la production d’une molécule appelée NF-kB (pour Nuclear factor kappa B) qui va réguler l’expression de nos gènes et traduire ce stress au niveau biochimique, en produisant des protéines appelées cytokines, responsables d’une inflammation au niveau cellulaire. Si cette réponse de survie devient persistante et s’installe dans le temps elle peut accélérer le vieillissement, voire favoriser l’apparition de maladies. Les données examinées dans cette étude montrent que les pratiquants de yoga, méditation et tai-chi présentent une diminution de la production de NF-kB et de cytokines, conduisant à une inversion de l’expression pro-inflammatoire des gènes.

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Pour aller mieux chaque jour

Pratiquer des activités telles que le yoga, la méditation, la relaxation, le tai-chi, le qi gong… permet de se reconnecter à son corps et à ses émotions. Simuler la confiance en soi, c’est se cultiver, apprendre, découvrir, être curieux. On peut s’entraîner à percevoir les côtés positifs de tout événement perçu comme négatif, changer de point de vue pour voir le bon côté des choses. Il ne s’agit pas d’occulter les problèmes, mais de les considérer comme des épreuves surmontables et de se concentrer sur la manière de les régler plutôt que sur la gêne occasionnée. Apprendre à relativiser les problèmes du quotidien donne l’occasion de savourer chaque petit bonheur, de lâcher prise sur les choses qui sont de toute façon incontrôlables. Si cette démarche vous semble insurmontable, faites-vous accompagner par un thérapeute.

Les pouvoirs du cerveau

Les personnes qui subissent les douleurs chroniques répondent parfois mal aux médicaments, leurs sensations exacerbées et ressenties comme de la douleur ne sont pas forcément d’origine physique. Dans ce cas, il s’agit de reprogrammer le cerveau de manière à ce qu’il intègre que bouger est possible malgré la douleur. Des cliniques holistiques de gestion de la ­douleur mettent en pratique une approche bio-médico-­sociale de la douleur (1) permettant aux patients de réduire la quantité de ­médicaments. Le Canada, la Suisse et les États-Unis ont une longueur d’avance en la matière. La médecine intégrative qui inclut des thérapies conventionnelles et ­complémentaires assure une prise en charge ­globale de l’individu. Toutes les sphères de la vie du patient sont prises en considération : émotionnelle, psychologique, sociale, somatique et spirituelle. Elle propose de renforcer la capacité à la guérison présente en chacun de nous, se rapprochant de concepts soutenus par la recherche sur l’effet placebo.

Le premier centre académique offrant ce type de prise en charge a été fondé par Andrew Weil en 1994 à l’université de l’Arizona, aux États-Unis. Parmi le choix de thérapies complémentaires proposé (médecines chinoise et ayurvédique, ­phytothérapie, aromathérapie et homéopathie, massage, ostéopathie, qi gong, yoga, méditation, hypnose…), les pensées positives, les exercices de respiration et la confiance en l’amélioration de la situation consolident largement le mieux-être des personnes en souffrance. La Dre Lissa Rankin est docteure en médecine intégrative. Elle forme avec son équipe du Whole Health Medicine Institute des médecins, des infirmières et des thérapeutes à la médecine corps ­esprit. Ses recherches portent sur les façons dont le corps parvient à se soigner tout seul. Des années de recherche mettent en lumière dans l’ouvrage. Quand le pouvoir de la ­pensée l’emporte sur les médicaments l’aptitude innée du corps à se guérir et la manière dont le pouvoir de l’esprit peut activer cette capacité. Elle recense les cas où l’effet placebo a fonctionné. Elle insiste sur l’importance que revêtent les ­pratiques saines du quotidien sur ­l’impression qu’ont les personnes de se sentir en bonne santé, ainsi que les pratiques pour chasser le stress excessif néfaste pour la santé.

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Chirurgie placebo

Le Dr Jeremy Howick, enseignant et chercheur en médecine, directeur de l’Oxford Empathy Program à l’université d’Oxford, a étudié la chirurgie placebo. De nombreux cas ont été recensés où le patient endormi, incisé et recousu, mais sans qu’aucun acte de réparation n’ait été effectué, guérit tout autant que s’il avait été opéré… Au-delà des questions éthiques qui se posent, les explications avancées sont que le patient a une grande confiance en son chirurgien et qu’il est persuadé qu’il va guérir. Se met alors en route « la cascade de cicatrisations », ­processus qui s’enclenche dès qu’on a une coupure (globules blancs à la rescousse, fabrication de nouveaux vaisseaux sanguins). Ce genre d’expériences démontre que l’effet placebo ne fonctionne pas seulement sur les pathologies psychologiques (2). Comment peut-on encore croire que corps et esprit fonctionnent séparément ? Même si les choses évoluent en médecine conventionnelle, les liens entre pensées et organes sont trop souvent négligés, ­contrairement aux médecines traditionnelles ancestrales qui accordent toute leur importance au ­dialogue constant entre eux.

Si le rôle du médecin ou du thérapeute est fondamental, le patient doit, lui aussi, adopter un état d’esprit positif. Cultiver ses pensées positives… De jolis mots qui méritent de s’y attarder. L’homme ayant une propension aux pensées négatives, les pensées et les croyances positives demandent du temps à s’installer… S’entraîner longtemps, est donc le maître-mot en commençant par être convaincu que ça va marcher… Il est plus facile de s’entraîner à la course à pied où les progrès sont visibles assez vite que d’amadouer ses pensées et ses croyances.

 

Références :

  1. « Traumatisme et douleur chronique : échos et amplifications des souffrances physiques et psychiques » C. Delli Noci, C. Bern, dans Revue médicale suisse, 2015.
  2. « Le placebo, un allié mésestimé… », Christine Cedraschi, Anne-Françoise Allaz et al. dans Revue médicale suisse, 2011.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé