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Trouver son autonomie pour se protéger des Cema

  • Les communications téléphoniques sont en quelque sorte la partie émergée de l’iceberg.Les communications téléphoniques sont en quelque sorte la partie émergée de l’iceberg.
Article paru dans le journal nº 101

Téléphonie, Wifi, Bluetooth, objets connectés, antennes relais, courant alternatif 50 Hz… les champs électromagnétiques sont partout. Quels sont les risques de leur présence dans notre environnement ? Les normes officielles, largement supérieures aux seuils acceptables pour la santé publique, ne nous protègent pas. Comment s’y retrouver dans ce « brouillard » d’ondes et de normes, et quelles solutions de protection adopter ? Partie 4-

Nous l’avons dit, le brouillard électromagnétique qui nous entoure ne cesse de se densifier au fur et à mesure qu’augmente l’offre de produits connectés et de performances de nos téléphones. Face à cela, les offres de protection ne suivent pas, et il faut les inventer. Avant de nous lancer dans une liste à la Prévert des protections anti ondes dites de « blindage », intéressons-nous au fonctionnement de nos smartphones et autres sources de pollution aux Cema, ainsi qu’aux principes élémentaires de l’hygiène électromagnétique.

Sources basses fréquences

Au sein de nos habitations, 99 % des ondes basses fréquences sont émises en 50 Hz. On compte parmi les sources de pollution basses fréquences les lignes à haute tension aériennes et souterraines (dont métro, tramway, trains…), l’installation domestique, l’ensemble des appareils électriques sous tension y compris les véhicules électriques et les transformateurs de quartier sans courants porteurs en ligne (c’est-à-dire ceux existant avant l'arrivée des Linky).

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Sources hautes fréquences

On compte, parmi les sources permanentes de pollution hautes fréquences :

  • antennes relais 2G/3G/4G et 5G,
  • téléphones fixes sans fil (DECT),
  • Wifi, Bluetooth, téléviseurs
  • les radars,
  • les émetteurs radio FM,
  • les faisceaux hertziens,
  • les transformateurs de quartier Linky.

Parmi les sources ponctuelles :

  • four à micro-ondes,
  • jouets radiocommandés,
  • plaques à induction.

Parmi les équipements fonctionnant comme (ou avec) les antennes relais :

  • amplificateur de téléphone mobile type clef 3G,
  • antenne radio FM,
  • femtocell (mini-émetteur qui permet d’optimiser la couverture mobile au sein d’un logement),
  • Wimax (réseau d’antennes Wifi)…

Champ électromagnétique

Le champ électrique est produit par tout câble ou appareil sous tension du courant alternatif, en fonctionnement mais aussi à l’arrêt. A contrario, le champ ou rayonnement magnétique apparaît seulement lorsque nous consommons de l’électricité. Il est présent localement là où le champ électrique prend sa source, c’est-à-dire autour des fils conducteurs.

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Limiter notre exposition aux ondes

Un des principes fondamentaux pour se protéger des ondes est de s’en éloigner. Hélas, au travail comme à la maison, cela ne constitue pas une solution pérenne, notre but n’étant pas de vivre coupés du monde. Nous allons donc étudier les façons de limiter notre exposition. Dans son ouvrage, David Bruno retranscrit les valeurs mesurées à l’aide de l’analyseur de spectre utilisé par les laboratoires officiels (le Narda SRM-3006) à proximité du téléphone en 2G, 3G et 4G. Les résultats sont frappants et plaident pour un paramétrage de nos smartphones exclusivement en 3G.

Attention aux oreillettes Bluetooth, ces dernières ne protègent pas des Cema. Elles émettent des rayonnements d’environ 6 V/m, soit, en termes de puissance de rayonnement (W/m), près de 10 fois plus qu’un téléphone en 3G collé à l’oreille.

Les communications téléphoniques sont en quelque sorte la partie émergée de l’iceberg comparé à nos nombreuses applications en contact permanent avec Internet. Chaque information que nous recevons en temps réel revient pour le téléphone à émettre des ondes. Et certaines applications émettent en permanence. David Bruno cite l’exemple de WhatsApp (mais c’est le cas pour toutes les autres messageries instantanées et pour des applications telles celles de la presse en ligne) qui, même lorsqu’elle n’est pas utilisée, produit des rayonnements de 15 V/m toutes les 10 secondes, donc d’une intensité bien plus élevée que ceux des conversations téléphoniques – et 25 à 75 fois plus que le 0,6 V/m max préconisé par BioInitiative. Ces applications cherchent toutes du réseau en permanence pour rendre de manière optimale le service qu’elles nous vendent.

À choisir : la 3G

Téléphoner en 3G revient paradoxalement à s’exposer 500 fois moins qu’avec la 2G (qui équivaut à une mauvaise connexion). La 4G, elle, dont le pic est mesuré à 7,8 V/m, nous expose 18 fois plus que la 3G. De la même façon, le champ magnétique de basse fréquence d’un appel en 2G atteint 901 nT (gêne cellulaire dès 50 nT). En plus d’être moins radiopolluante que les autres, la 3G (qui peut être activée dans les « paramètres » du smartphone) n’est pas pulsée mais linéaire, ce qui s’avère moins néfaste pour les cellules, moins stressées par l’effet stroboscopique des saccades.

Antenne relais, dis-moi comment tu émets

Ces dernières années, le déploiement massif de la 4G a entraîné une augmentation considérable de la puissance d’émission des antennes relais. En cause, l’utilisation systématique et immodérée de l’Internet par la téléphonie mobile. Les fréquences utilisées vont de 700 à 3 800 MHz, sans oublier les ondes émises par le Bluetooth à 2 448 MHz et le Wifi entre 2 400 et 5 000 MHz. L’arrivée des antennes 5G, synonyme de course au débit de l’information, pourrait jusqu’à tripler la puissance actuelle d’émission.

Ayons à l’esprit la manière d’interagir du téléphone portable avec les antennes relais. Même en veille, il intercepte en permanence les messages émis par les antennes qui l’environnent. Lorsque nous nous déplaçons, pour s’annoncer à chaque antenne relais croisée, le téléphone émet un flash d’ondes à pleine puissance durant quelques secondes afin de nous informer du niveau de réception. Ces flashs se répètent durant toute la période de mobilité. Pareil si l’utilisateur se trouve en limite des zones de deux antennes. Le smartphone pourra, pour une meilleure connexion, basculer sans arrêt de l’une à l’autre, et ce en veille comme en communication.

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Dompter son téléphone…

  • Désactivez les systèmes de synchronisation en temps réel des applications.
  • Hiérarchisez ce qui peut attendre ou non (actualités, météo, réseaux sociaux…). Un appareil en veille ne cesse pas d’émettre ou recevoir.
  • Désactivez autant que possible les modes de connexion sans fil. Pensez au mode avion la nuit ou lors de vos déplacements. A
  • Ecrivez et envoyez vos messages en mode hors ligne, ils seront mis en attente et partiront lors de la reconnexion.
  • Éloignez-vous autant que possible du téléphone lorsqu’il télécharge des fichiers volumineux.

… et ses objets connectés

Parmi les objets du quotidien dotés de système de connexion sans fil figurent :

  • alarme de maison,
  • autoradio, babyphone, box Internet,
  • casque audio, clavier et souris d’ordinateur,
  • compteurs (dont Linky),
  • console de jeux vidéo,
  • téléphone DECT,
  • détecteur de mouvements,
  • écrans (dont celui du téléviseur), enceinte,
  • fréquenceur cardiaque, GPS,
  • imprimante, interphone,
  • nouvelles prothèses auditives,
  • webcam…

Pour une partie de ces objets, il suffit de désactiver la fonction sans fil. Pour l’autre, il est préconisé de les remplacer par des objets similaires dénués de connexion : oreillettes stéthoscopiques (45 €) ou casque à infrarouge, clavier et souris filaires, téléphone Éco DECT+ (50 €) – basse émission d’ondes après activation du mode DECT+ –, etc.

Débranchons !

De la même manière que nous déconnectons nos appareils, pensons à débrancher tous les appareils électriques dont nous n’avons pas la nécessité. Certains, comme la télé et l’ordinateur, émettent un champ magnétique important, même en veille. Se tenir éloigner autant que possible (environ 1,5 m) des appareils émetteurs. De plus, sachez que poser son ordinateur sur ses genoux n’est pas une bonne idée : le champ magnétique mesuré est en moyenne de 2 000 nT (la norme préconisée par BioInitiative est de 50nT à 200 nT).

CPL, la « dirty electricity » de Linky

Le courant porteur en ligne (CPL) produit un champ électromagnétique allant de quelques KHz à plusieurs MHz qui rayonne autour des fils de phase et de neutre (censé être toujours à 0 volt) et s’additionner aux champs produits à travers l’ensemble des câbles constituant votre installation électrique et des appareils branchés au courant alternatif de 50 Hz. Plusieurs objets produisent ce bruit électrique (onduleurs de panneaux photovoltaïques, plaques de cuisson…), mais le CPL produit par le compteur Linky est l’un des plus conséquents mesuré. Explication : ce courant « sale » situé entre 35 et 95 kHz se faufile dans tout ce qui entre et sort de vos murs : chargeurs, lampes, écrans, plaques de cuisson… Les valeurs pic sont détectables lors des envois de trames CPL, données recueillies par tous les Linky de votre réseau.

Cette « dirty electricity » entre dans votre logement même si vous ne possédez pas de compteur Linky. L’Agence nationale des fréquences (ANFR) a elle-même mesuré des pics de 4,4 V/m et 0,25 μT ou 250 nT (les seuils préconisés par BioInitiative sont de 0,2 V/m et 50 nT). Ces trames durent de 0,1 à 0,2 seconde. Elles sont envoyées entre 00 h 10 et 00 h 40 pour un Linky équipé en CPL-G3 mais c’est une tout autre histoire pour le CPL-G1 – installé à Lyon notamment dès 2015. David Bruno a constaté pour ce modèle des communications toutes les 10 secondes et ceci 24 heures sur 24. Il met en garde sur le fait que la configuration du CPL-G3 peut changer du jour au lendemain à distance si Enedis le décide, et se mettre lui aussi à communiquer en permanence. Bienvenue dans la cage à radiofréquences Linky !

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Ondes amplifiées dans les lieux fermés

Les lieux fermés comme les véhicules amplifient les ondes qui rebondissent sur les structures métalliques. Votre mobile augmentera donc sa puissance de connexion pour améliorer sa connexion. Attention, les murs ne protègent pas des ondes électromagnétiques. Hormis certains matériaux de construction tels que le béton armé ou le métal, la plupart laissent passer une très grande partie du champ électrique de 50 Hz. Les maisons écologiques en bois laissent quant à elles tout passer. La plantation d’une haie d’arbres à feuillage persistant est efficace contre le champ électrique d’une ligne à haute tension située proche de votre habitation – car reliée à la terre – mais ne pourra rien contre le champ magnétique émis par cette dernière.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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