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Quelle place pour les oméga 3 ?

Article paru dans le journal nº 24

Les oméga 3, ce marronnier alimentaire… Question épineuse, tant les études sur le sujet semblent contradictoires. Je ne prétends pas détenir LA vérité, mais je peux toutefois vous guider dans les dédales de cette tour de Babel aux voix disparates et vous livrer mon expérience sur une complémentation en cas de cancer.

Quand j’aborde la question des oméga 3 avec mes patients, je dois encore souvent faire de la pédagogie et expliquer que, bien qu’il s’agisse de graisses, ils n’ont pas l’action délétère des graisses caloriques et pro-inflammatoires. Outre ces confusions faciles à dissiper, des contradictions émergent à chaque nouvelle étude scientifique.

Querelles de scientifiques

Les contradictions relèvent même de la double contrainte. Exemple : on recommande de manger du poisson pour ses oméga 3, tout en s’alarmant de son taux de toxicité (présence de métaux lourds, entre autres pollutions). Autre point qui sème le trouble : depuis des décennies, les chercheurs planchent sur les rapports entre acides gras et cancer, en valorisant les oméga 3 au détriment des oméga 6 et de leur acide arachidonique, jugé pro-inflammatoire.

Cependant, une étude de 2013 conclut que les hommes qui ont les taux les plus élevés de DHA et EPA (deux acides gras de l’oméga 3) ont plus de risques de faire un cancer de la prostate, contredisant une étude de 2004 qui révélait que les hommes qui mangeaient le plus de poisson voyaient ce risque réduit. De quoi devenir chèvre.

Sans trop s’appesantir sur les pourquoi de ces contradictions, disons simplement que les critères sélectionnés par les scientifiques pour mener leurs études peuvent mener à des conclusions différentes. Dans la première étude citée, l’angle choisi a été le taux sanguin dans lequel on constate qu’un taux trop élevé de DHA et EPA peut être rédhibitoire, les résultats concluant que l’acide alpha-linolénique (ALA) des oméga 3 d’origine végétale était recommandé. Dans la deuxième étude, ce sont les consommations de bonnes et de mauvaises graisses, et non les taux sanguins, qui ont servi de problématique.

Poissons et crustacés

Je ne prétends pas détenir la vérité, mais malgré certaines études alarmantes, et malgré la présence de polluants dans certains poissons, la majorité des études d’observation concluent que les personnes qui mangent régulièrement du poisson font moins de cancers et de maladies cardiovasculaires.

Je conseille en général deux repas de poissons ou crustacés par semaine, en choisissant des poissons sauvages ou provenant d’élevages de qualité, si possible bio, même si ce critère est ici discuté. On ajoutera un repas par semaine avec un poisson gras, de préférence sardines ou maquereaux en boîte à l’huile d’olive. Si vous trouvez des saumons sauvages, évitez ceux qui proviennent de la mer du Nord, où ils croisent trop souvent les pétroliers…

S’il ne faut pas manger du poisson tous les jours, il est important de consommer tous les soirs des huiles riches en oméga 3 (colza, noix…), notamment les huiles qui associent plusieurs graines et offrent un bon équilibre entre oméga 3 et oméga 6, que je considère comme essentiel. Je préconise et utilise l’huile Kousmi’Life (la seule à avoir le label de la fondation du Dr Kousmine), une cuillère à soupe tous les soirs sur les salades, le riz ou les légumes. Évidemment, ces conseils doivent être suivis dans le cadre d’une alimentation équilibrée et diversifiée, riche en végétaux, sources d’antioxydants.

Quid des capsules d’huile de poisson ?

Rien ne vaut de vrais aliments, mais les capsules d’huile de poisson peuvent avoir leur place dans notre arsenal contre le cancer, à condition de ne pas en abuser. Pour ma part, j’en donne surtout aux personnes qui n’aiment pas le poisson ou qui ne peuvent pas en consommer.

Si vous consommez du poisson deux à trois fois par semaine, la prise de ces capsules en prévention n’est pas forcément nécessaire. Si vous n’êtes pas consommateur, vous pouvez alors retirer un bénéfice à la prise de 2 à 3 capsules de 500 mg d’huile de poisson au dîner.

Choisissez des huiles provenant des mers froides, ma préférence allant aux huiles de saumon de Patagonie. Cette région est assez pauvre en pétroliers et suffisamment froide pour que les saumons y soient très riches en oméga 3 (près de deux fois plus que les sardines des côtes de l’Europe).

Je rappelle qu’au-delà de l’importance des bonnes et mauvaises graisses, ce sont surtout les mauvais sucres et les glucides en excès qui font le lit du cancer.

Agir en cas de cancer avéré

Si vous avez un cancer, vous pouvez agir sur votre alimentation, en fonction de votre traitement. Pendant les chimios, les goûts changent et la consommation de poisson chute souvent. Je propose en général 3 capsules d’oméga 3 au dîner car, a priori, ces huiles sont plutôt favorables. Pendant les radiothérapies, je supprime toujours les huiles de poisson pour les remplacer par les huiles de foie de requin riches en alkylglycérols.

À la fin des traitements hospitaliers, je suis très attentif au rapport oméga 3/oméga 6, que je crois être le principal critère de prévention. En résumé, réduisez les graisses animales riches en acide arachidonique (les mauvais oméga 6), consommez les bonnes huiles pour un apport équilibré entre oméga 6 (acide linoléique) et oméga 3 (acide alpha-linolénique) et maintenez une consommation régulière, mais pas excessive, de poissons.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé