Accueil Dossiers Diaphragme : les répercussions d’un mauvais fonctionnement (IV)
Diaphragme : les répercussions d’un mauvais fonctionnement (IV)
Située au centre du corps, cette masse musculaire à l’allure d’un parachute se contracte et se relâche au rythme de la respiration, animant ses voisins au tempo de son mouvement perpétuel. Il bouge… plus ou moins bien. C’est alors que suivent tant de fonctions organiques pour lesquelles un soin particulier consacré au diaphragme s’impose comme le premier remède. Quels relations entre diaphragme et problèmes de périnée, de varices, de descente d'organe ou de douleurs lombaires, notamment durant la grossesse ?
Dossier partie IV
Le diaphragme assurant l’équilibre des pressions entre le haut et le bas, sa tension excessive est impliquée dans des phénomènes de pressions thoraco-abdominales qui engendrent des réactions musculaires synergiques au niveau périnéal.
Les faiblesses périnéales
Le plancher pelvien s’abaisse à la contraction des fibres du diaphragme thoracique, et remonte dès leur relâchement. De plus en plus de sages-femmes tiennent compte de cette corrélation diaphragme-périnée dans leur protocole de rééducation post-partum ou dans le soulagement de maux de grossesse, en intégrant des pratiques d’eutonie, qui visent l’allègement des pressions, notamment intrapelviennes, qui peuvent provoquer des défauts circulatoires tels que varices et hémorroïdes.En effet, pendant la grossesse la descente du diaphragme à l’inspiration est perturbée du fait que l’utérus devient de plus en plus volumineux et qu’il repousse les autres organes. Les phénomènes de pressions sont bousculés, et le diaphragme rencontre plus de résistance. Les femmes l’observent également par une limitation de leur capacité respiratoire, surtout en fin de grossesse, et parfois par des aigreurs d’estomac, ou des lombalgies.
Les incidents de descente d’organes ou les manifestations de faiblesse périnéale (fuites urinaires, problèmes de vidange vésicale, constipation, douleurs pelviennes…) ne sont pas que des conditions propres à la maternité. On dit qu’un périnée est efficace s’il répond aux sollicitations physiologiques du corps (notamment toux, éternuement, fou-rire, effort physique…). À l’inverse, il faudra aussi s’interroger sur l’état de son diaphragme thoracique, et y rapprocher l’une des causes précédemment suggérées (sédentarité, stress, posture, etc.). À vrai dire, peu d’individus ont une réelle conscience de l’état de leur diaphragme tant nos modes de vie ne nous invitent pas à être attentifs à la qualité de notre respiration.
Les trois diaphragmes
L’eutonie propose une réinitialisation des possibilités biophysiologiques en considérant la statique posturale globale, tous les éléments tendino-musculo-squelettiques constituant une unité biomécanique. Tout muscle trop tendu (ou serré) équivaut à des possibilités de mouvement réduites voire inhibées. Il existe, selon cette approche, trois diaphragmes dépendant les uns des autres : le périnée, le diaphragme thoracique et les cordes vocales. Les applications visent alors plutôt l’intégration de ces trois sièges.
Troubles ostéo-squelettiques et douleurs lombaires
Les piliers du diaphragme s’attachent aux vertèbres thoraco-lombaires T12, L1, L2 et L3, et travaillent concomitamment avec les muscles carrés des lombes et les psoas droit et gauche, eux-mêmes en lien avec les plexus lombaires et solaires, jouant tous un rôle dans l’équilibre global (statique, vasculaire, respiratoire, digestif…). Dès que le diaphragme ne fonctionne pas correctement, divers impacts ostéoarticulaires sont observés :
Des douleurs cervicales, des tensions des trapèzes, au-dessus des omoplates, sous le crâne, et des céphalées dues à une sursollicitation des muscles inspirateurs accessoires qui compensent (les sterno-cléido-mastoïdiens au niveau du cou, les scalènes…). Et c’est au niveau cervical que s’insère l’innervation des muscles du diaphragme.
Une mauvaise posture, un dos voûté (associé à un abdomen gonflé), à cause d’attaches communes au muscle psoas-iliaque. Inversement, une mauvaise posture diminue l’élasticité musculo-tendineuse du diaphragme, et est souvent entretenue par la position prolongée devant un bureau. Il convient de chercher le retour à une station qui installe le poids du corps dans sa base, sur les ischions (une partie de l’os coxal) que l’on peut sentir au contact de la chaise. Le travail respiratoire aura alors un impact bénéfique sur la posture.
Des tensions s’accumulent sur un point précis, au niveau du centre phrénique, donc en regard du plexus solaire (sous le sternum) ou des gènes et serrements.
Des raideurs et douleurs au milieu du dos, entre les dorsales basses et les lombaires hautes, par forte tension des tendons sur leurs attaches.
Le « body-building » du périnée
Dès que l’on comprend la relation entre les trois diaphragmes, il est légitime de s’interroger sur les méthodes de rééducation périnéale telles qu’elles sont pratiquées encore par nombre de professionnels de santé à la manière d’un entraînement de musculation. La technique eutonique vise, quant à elle, l’appropriation d’une perception harmonieuse, dans sa corporalité et sa corporéité, ainsi que de ses limites. En outre, les applications proposées se basent sur les mouvements naturels des muscles des diaphragmes lors de la respiration. Le périnée est aussi composé, en grande majorité, de fibres musculaires lisses, non contrôlables volontairement, mais par commande végétative, c’est-à-dire favorisée par la respiration. La « gym » classique du périnée n’est donc utile qu’à la part de fibres striées du périnée ; elle mérite alors d’être complétée.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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