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Acouphènes
bruits et sifflements
Sifflement, bourdonnement, mais aussi hypersensibilité au bruit, pertes auditives… nos oreilles surexposées aux sons et aux bruits peuvent finir par « casser ». Les chiffres le montrent et avèrent que ce sont les plus jeunes qui sont les plus exposés. Si prévenir vaut toujours mieux que guérir, des solutions alternatives existent lorsque les acouphènes s’installent (Partie IV).
Il n’y a pas un, mais bien des acouphènes. Le Dr Martine Ohresser décrit dans son livre, Bourdonnements et sifflements d’oreille, que l’acouphène est une perception sonore en l’absence de tout stimulus acoustique extérieur. Son origine se situe à l’intérieur même de l’organisme. L’acouphène est à l’oreille ce que le phosphène est à l’œil.
En clair, les victimes d’acouphènes se plaignent de sifflements, de bourdonnements, de fréquences simples ou multiples, abstraites ou concrètes, qui ne sont perçues que par elles-mêmes. Les acouphènes peuvent passer inaperçu, ou alors occuper tellement d’espace dans la vie de la victime qu’elle vit un véritable enfer qui peut la conduire en ultime recours, au suicide. La plus grosse association de victimes d’acouphènes, France Acouphène, indique qu’il existe un ou deux cas de suicide par mois directement imputables aux sifflements.
Une émotion délétère
Selon le Dr Ohresser, « ce n’est pas tant le son lui-même qui rend l’acouphène difficile à supporter, mais l’émotion qu’on y associe ». Rappelons que ce n’est pas l’oreille qui entend, mais le cerveau. Plus précisément, le système auditif, en fonction de son état de santé, perçoit des sons, qu’il transmet au cerveau pour que ce dernier puisse lui donner une signification. Dans le cas de l’acouphène, pour une raison indéterminée, une sonorité banale a été colorée négativement par le cerveau. « Cette émotion négative que ce bruit suscite le rend intolérable », précise Martine Ohresser. C’est du moins ce que peuvent entendre certaines victimes de la part des ORL malgré leurs souffrances. Acouphènes, symptômes psychologiques, vrai ou faux ? La réponse nous vient du Pr Monnier, ancien chef du service ORL du centre hospitalier universitaire vaudois de Lausanne :
« Le phénomène ici n’est pas lié au son à proprement parler. L’acouphène existe effectivement, mais dans ces cas précis, la tolérance au son, ce que l’on appelle la coloration psychologique ou émotionnelle des acouphènes, est en cause. C’est cette coloration psychologique qui pousse un sujet dans un modus vivendi très négatif, dans une perpétuelle réaction de rejet de ce bruit interne dont il ne peut pas se débarrasser. Ce n’est pas tant une question d’intensité, que de rejet qui rend l’acouphène si délétère pour la qualité de vie. C’est ce que l’on appelle l’interaction psychoémotionnelle face au symptôme ».
C’est ce qui explique pourquoi deux personnes pourront avoir des réactions opposées face à un acouphène de même intensité.
Quelles sont les origines des acouphènes ?
Les origines de l’acouphène sont très variées. Comme l’oreille interne est un organe très sensible sur le plan circulatoire, l’acouphène peut apparaître à la suite d’une hypertension artérielle.
Il peut être dû à des kystes, les neurinomes, qui se développent à partir de la gaine du nerf auditif. Bien que bénins, ces kystes peuvent entraîner des surdités irréversibles, des troubles de l’équilibre, voire des paralysies faciales. Les acouphènes peuvent également avoir pour origine des causes indépendantes de l’oreille. Les dents, par exemple, et leur articulé (l’agencement des dents des maxillaires supérieure et inférieure), peuvent aussi être à l’origine d’acouphènes.
Mais ces manifestations sont assez rares. La majorité des acouphènes concernent l’oreille. Dans le meilleur des cas, l’acouphène peut être dû à un bouchon de cérumen qui, situé au fond de l’oreille moyenne, frappe sur le tympan.
Mais il est de plus en plus fréquent que l’acouphène soit dû à des traumatismes sonores chroniques ou aigus que l’on constate après une surexposition au son, accompagné dans 90 % des cas par une perte auditive plus ou moins lourde.
En corollaire de la perte des cellules ciliées , le bruit nocif endommage les fibres nerveuses. L’oreille interne est composée, entre autres, de cellules transformant le son en message nerveux. Le transport des messages nerveux se fait par des fibres nerveuses qui composent le nerf auditif. Quand il y a traumatisme sonore, en plus de la destruction cellulaire, il peut y avoir altération de la fibre nerveuse. Ces fibres endommagées se mettent dans un état que l’on pourrait qualifier d’épileptique et se déchargent toutes seules. Elles envoient donc en permanence au cerveau des messages sonores alors qu’il n’y a plus de son. Le cerveau interprète ces messages comme étant un son. C’est ce que l’on appelle un acouphène.
Un capital limité
Dans le cadre des cellules fragiles, les mécanismes ont été décryptés par diverses équipes, notamment par une équipe de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), à Montpellier. Le bruit nocif détruit les cellules sensorielles. Nous ne possédons qu’un capital très limité qui ne se renouvelle jamais. Une fois détruites, ces cellules sont perdues.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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