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Irrigation et hydrothérapie du côlon : quels bienfaits, quels dangers ?

  • L'irrigation du colon consiste à injecter et aspirer plusieurs litres d'eauL'irrigation du colon consiste à injecter et aspirer plusieurs litres d'eau
Article paru dans le journal nº 50

Partout dans le monde, depuis des millénaires, le lavement intestinal est utilisé comme geste thérapeutique. Devenue une pratique d'hygiène plutôt confidentielle, ses bienfaits s'échangent de bouche à oreille, ou via des thérapeutes en médecines naturelles, mais restent assez méconnus. Alors : doit-on raisonnablement se laver les entrailles ?

Article mis à jour le 08/04/2024

« Si nous allons aux toilettes, c'est qu'il y a une raison », peut-on entendre de la bouche de la plupart des médecins lorsqu'on les interroge sur le bien-fondé du lavement. En effet, dernier organe d'un tube digestif qui démarre dès la cavité buccale avec la langue et les glandes salivaires, le côlon est chargé de transformer la nourriture en matière fécale et de l'expulser. Un système de gestion des déchets intelligent, dont la complexité n'a rien à envier au cerveau, on le sait aujourd'hui. Autrement dit, nous lancent en retour généralistes et spécialistes : pourquoi chercher à faire artificiellement ce que l'organisme est conçu pour faire naturellement ?

Si l'on ne peut qu'apprécier cette spontanée marque de confiance de la part de la médecine allopathique dans les ressources naturelles du corps humain, on reste tout de même un peu sur sa faim, tant le lavement est loin du simple effet de mode.

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Hydrothérapie du colon

La première description d'un lavement intestinal a été retrouvée sur un papyrus d’Égypte ancienne. On raconte que les hommes auraient copié la technique sur l'ibis, un oiseau du Nil qui s'introduit de l'eau dans le rectum grâce à son long bec, afin de drainer le sable qu'il avale en s'alimentant sur les berges. Des traces de la pratique ont été retrouvées dans tout le monde gréco-romain mais aussi en Chine, en Inde et dans l'Amérique précolombienne, où le liquide injecté n'était pas toujours de l'eau.

Dans l'ayurveda plurimillénaire, la technique appelée « basti » consiste à faire entrer une huile tiède, censée lubrifier et nourrir le côlon, favorisant son travail d'évacuation. Les Mayas, eux, utilisaient une préparation à base de vin fermenté pour atteindre des états de conscience modifiés.

À partir du Moyen Âge, le lavement devient très populaire en France. On nomme alors « clystère » le procédé ainsi que son instrument : une seringue en étain, à entonnoir puis à piston. Au XVIIe siècle, il est de bon ton de se faire purger au moins une fois par jour, pour évacuer les humeurs. Louis XIII aurait reçu 215 lavements au cours d'une année. Richelieu et Voltaire auraient été de grands amateurs de clystères d'opiacés. Molière tournera même le sujet en dérision dans son Malade imaginaire. Au XVIIIe siècle, les médecins anglais n'hésitent pas à injecter par voie rectale de la vapeur de tabac aux malades du choléra. L’Église commence à s'indigner. L'invention de la seringue hypodermique puis intraveineuse à la fin du XIXe siècle révolutionne les pratiques médicales, et relègue la voie anale au domaine du sale.

De nos jours, le lavement thérapeutique est pratiqué à l'hôpital en cas de constipation lourde, de fécalome ou en pré-opératoire, lorsque les solutions laxatives n'ont pas été efficaces.

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