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Prévenir et contrer le diabète de type 2

  • Terminalia arjuna, utile contre le diabète de type 2Terminalia arjuna, utile contre le diabète de type 2
Article paru dans le journal nº 73

Le 14 novembre prochain, la Journée mondiale du diabète célèbre la date à laquelle les scientifiques canadien et américano-canadien Frederick Banting et Charles Best ont développé la théorie à l’origine de la découverte de l’insuline, en 1922. Il nous semblait donc indispensable de consacrer ce mois-ci un dossier au diabète. Cette partie est consacrée au diabète de type 2.

Contrairement au diabète de type 1, le diabète de type 2 apparaît généralement chez les personnes de 40 ans et plus. Ce diabète, autrefois qualifié de non-­insulinodépendant, résulte de deux anomalies majeures.

Mécanismes et origine

Ces deux anomalies sont les suivantes : soit le pancréas ne produit pas assez d’insuline pour faire diminuer la glycémie (dit insulinopénie), soit ­l’insuline n’agit pas correctement et l’on parle alors d’insulinorésistance. On observe dans les deux cas de figure une dérégulation du taux de glucose dans le sang.

Le diabète de type 2 est souvent qualifié de diabète sournois. Ses symptômes sont beaucoup moins marqués que pour le diabète de type 1, voire complètement silencieux. On peut donc vivre avec un diabète de type 2 pendant des années sans le savoir.

Les facteurs de risques associés à ce type de diabète sont principalement le surpoids et l’obésité, notamment dus à une alimentation déséquilibrée, et au manque d’activité physique. Cependant, il existe également une origine génétique et des antécédents familiaux de diabète sont souvent observés chez les personnes de la même famille.

Quelle alimentation adopter ?

Comme pour le diabète de type 1, un diabétique de type 2 doit vérifier régulièrement au cours de la journée sa glycémie. Cependant, les causes liées au diabète de type 2 étant principalement dues au mode de vie, il est traité dans un premier temps par des mesures dites hygiénodiététiques consistant à avoir une alimentation équilibrée regroupant tous les groupes d’aliments (sauf celui des produits sucrés), et à pratiquer une activité physique.Pour autant, pas toujours facile 
de savoir quoi cuisiner et manger lorsque l’on est diabétique. Le site de la fédération des diabétiques propose des recettes appétissantes préparées
par des diététiciens 
et des nutritionnistes. On trouve également pour chaque recette les indications des valeurs de glucides, de lipides 
et de protéines. 


Manger lentement est important. Plusieurs équipes de chercheurs ont montré que les personnes mangeant vite ont un risque plus élevé de développer un diabète. En effet, lorsque l’on mange vite, les aliments sont digérés plus rapidement et la glycémie augmente plus vite. Manger trop rapidement perturbe également les hormones de satiété : nous mangeons donc plus (voire trop), favorisant notamment 
la prise de poids. 
Prenez votre temps, 
au moins vingt minutes, pour apprécier et déguster votre repas.

Au delà des recommandations officielles, certaines recherches donnent des pistes intéressantes à creuser pour prévenir, freiner ou faire reculer le diabète de type 2.

  • Et si l'origine du diabète était à chercher du côté des lipides oxydés ? Jusqu’à aujourd’hui, le consensus scientifique établissait que le glucose était le moteur de l’inflammation dans le diabète de type 2. Cependant, de nouvelles recherches menées à l’université 
du Kentucky montrent que ce sont les modifications de nos mitochondries, l’usine énergétique de nos cellules, et des niveaux de lipides élevés qui seraient responsables de l’inflammation chronique. Cette nouvelle théorie pourrait expliquer pourquoi les personnes ayant une glycémie normale peuvent néanmoins développer un diabète.
  • L’adoption d’un régime cétogène très pauvre en glucides (mais riches en graisses) serait favorable aux diabétiques car l’organisme va utiliser les graisses comme source d’énergie, améliorant ainsi la glycémie et favorisant la perte de poids.
  • Une étude canadienne suggère qu’un jeûne intermittent (sous surveillance médicale) pourrait aider à faire régresser le diabète de type 2 et à cesser les injections d’insuline. Les chercheurs ont en effet démontré, sur 3 personnes diabétiques ayant suivi cette voie, que la résistance à l’insuline était inversée après un mois de jeûne intermittent, entraînant l’arrêt de l’insulinothérapie tout en maintenant le contrôle de leur glycémie. En outre, ces patients ont également perdu du poids, ce qui pourrait contribuer à réduire le risque de complications futures.

Normand Mousseau, professeur de physique à l’université de Montréal, raconte 
dans un récit autobiographique sa victoire menée sur le diabète de type 2 en suivant le protocole 
de l’université de Newcastle, consistant en un régime très pauvre en calories. 
Ce livre intitulé Comment j’ai vaincu 
le diabète sans médicament (éd. Thierry Souccar) vulgarise toutes 
les explications scientifiques et le protocole y est décrit avec beaucoup 
de détails (recettes comprises).

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Compléments alimentaires

Il existe également de nombreux produits naturels, utilisés en complément d’une alimentation saine et équilibrée, qui peuvent aider à normaliser la glycémie. Une alimentation riche en fibres permet de contrôler sa glycémie en limitant l’absorption intestinale des sucres. Sont à privilégier les fibres solubles comme le son d'avoine, la farine d'orge, les légumineuses, les légumes cuits tels que choux, asperges, oignons...

Plusieurs oligoéléments sont à considérer pour les diabétiques de type 2. On peut ainsi citer le chrome qui permettrait d’augmenter la sensibilité des cellules à l’insuline. Il existe notamment des gélules de chrome, sous forme de picolinate de chrome, et l’apport journalier en chrome recommandé par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) est de 0,05 à 0,2 mg. Il est cependant difficile de déterminer la dose optimale à prescrire en cas de diabète de type 2, mais les études ayant observé des effets positifs parlaient de 0,4 à 1,2 mg par jour. Le zinc aurait aussi des propriétés bénéfiques en améliorant la glycémie à jeun et postprandiale (deux heures après le repas). La forme et la quantité de zinc auraient un impact sur son efficacité, le zinc inorganique étant plus efficace que sa forme organique et des doses de 30 mg par jour montrant un vrai bénéfice.

Des chercheurs australiens ont récemment démontré qu’une supplémentation en vitamine C aidait à réduire la glycémie globale, ainsi que le pic de glycémie observé après la prise d’un repas chez les personnes atteintes de diabète de type 2. Ces effets bénéfiques pourraient s’expliquer par les propriétés antioxydantes de la vitamine C qui permettent de réduire la production de radicaux libres causée par l’hyperglycémie observée chez les diabétiques, et ­entraînant un stress oxydant à l’origine notamment de ­complications associées au diabète.

Plantes médicinales

Il existe de nombreuses plantes connues pour leurs propriétés bénéfiques. Parmi elles, on peut citer :

  • La feuille de Gymnema sylvestris, une plante ­originaire d’Inde, qui, lorsqu’elle est mastiquée, améliore la fonctionnalité et augmenterait le nombre de cellules bêta du pancréas. Cette plante est notamment utilisée pour diminuer l’appétence pour le goût sucré.
  • Le reishi, riche en polysaccharides, augmente la production d’insuline et permet ainsi de faire ­diminuer la glycémie, notamment l'hyperglycémie après les repas.
  • La cannelle a un effet positif sur la glycémie en augmentant la sensibilité des cellules à l’insuline.
  • La prise orale d’aloe vera (en capsule ou en jus) possède également un effet hypoglycémiant en stimulant la sécrétion d’insuline, les effets étant d’autant plus marqués chez les personnes ayant un taux élevé de glucose dans le sang (plus de 2 g/l).
  • La feuille d’ortie sous forme d’extrait (séchée et pulvérisée) est régulièrement utilisée en médecine traditionnelle chez les diabétiques comme agent anti-hyperglycémique par son action inhibitrice sur l’absorption des sucres alimentaires.
  • La curcumine (principal composé bioactif du curcuma), est connue pour ses propriétés anti- inflammatoires et antioxydantes, et de nombreuses études ont montré que le curcuma peut jouer un rôle dans la prévention et le traitement du diabète. Une étude menée chez 119 diabétiques de type 2 a démontré l’effet antioxydant de la supplémentation en curcuminoïdes (1 000 mg pendant douze semaines). De plus, une supplémentation en curcumine (1 500 mg pendant neuf mois) chez une population prédiabétique a considérablement réduit le nombre de personnes prédiabétiques qui ont fini par développer un diabète de type 2. Les propriétés bénéfiques de la curcumine sur les métabolismes du glucose et des lipides, ainsi que sur la sensibilité à l’insuline ont également été mis en évidence chez des rats diabétiques. Pour avoir un effet anti-­inflammatoire, il est conseillé de prendre 200 mg à 400 mg de curcuminoïdes, trois fois par jour et de les consommer simultanément avec du poivre afin d’accroître leur biodisponibilité.
  • Le resvératrol, antioxydant présent dans la peau du raisin ou la renouée du Japon, a montré des effets intéressants. Une étude sur des diabétiques de type 2 montre en effet qu’après quatre semaines de prise, l’index de résistance à l’insuline diminue, ainsi que le taux de glucose 35 minutes après le repas.
  • L’arjuna, une plante indienne aux propriétés antidiabétiques et cardioprotectrices, pourrait être une alternative naturelle 
aux gliptines, notamment grâce à son activité inhibitrice de la DPP-4 comparable au médicament vildagliptin. Les gliptines, aussi appelés inhibiteurs de 
la dipeptidyl peptidase (DPP-4), sont des médicaments antidiabétiques utilisés depuis une dizaine d’années afin de traiter le diabète de type 2. Il a cependant été récemment démontré que l’utilisation de ces médicaments augmente de 75 % le risque de développer une maladie inflammatoire chronique des intestins.

Le microbiote intestinal

On trouve plus de 100 000 milliards de bactéries et de micro-organismes non pathogènes dans notre intestin, les plus importantes étant Actinobacteria, Bacteroidetes, Firmicutes et Proteobacteria. Chaque personne présente un microbiote différent. Ce microbiote intestinal est essentiel au bon ­fonctionnement du corps humain.

De nombreuses études ont prouvé qu’il joue un rôle majeur dans un certain nombre de maladies. On parle de dysbiose lorsqu’il y a un déséquilibre entre les différents micro-organismes de l’intestin, ce phénomène ayant un rôle défavorable sur le métabolisme des acides biliaires (impliqués dans le métabolisme du glucose), sur la perméabilité de l’intestin et la sécrétion d’hormones intestinales. Il a été suggéré que les personnes diabétiques présentent une dysbiose avec moins de Firmicutes et plus de Bacteroidetes et de Proteobactéries par rapport à une personne non diabétique.

On peut donc penser que le fait de « manipuler » l’équilibre de la flore intestinale aiderait à prévenir, voire à traiter, le diabète de type 2. Pour cela, les probiotiques, trouvés notamment dans les yaourts et le lait fermenté, et (ou) les prébiotiques – présents dans les céréales complètes et les légumineuses entre autres – joueraient un rôle intéressant. Même s’il est encore trop tôt pour faire de concrètes recommandations, de nombreuses recherches sont en cours, et il semblerait que les probiotiques et les prébiotiques aient un effet bénéfique sur la sensibilité à l’insuline et la glycémie à jeun. Ils posséderaient également des propriétés anti-inflammatoires.

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