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Vers un diabète de type 3
Le 14 novembre prochain, la Journée mondiale du diabète célèbre la date à laquelle les scientifiques canadien et américano-canadien Frederick Banting et Charles Best ont développé la théorie à l’origine de la découverte de l’insuline, en 1922. Il nous semblait donc indispensable de consacrer ce mois-ci un dossier au diabète. Cette partie est consacrée à la maladie d'Alzheimer, qu'on assimile de plus en plus à un "diabète de type 3".
Selon de récentes études, il existerait un lien entre le diabète de type 2 et la maladie d’Alzheimer. Une étude de 2013 a démontré que les personnes atteintes de diabète de type 2 seraient plus susceptibles de développer des maladies du système nerveux, et plus particulièrement des démences, dont un risque de près de 60 % pour la maladie d’Alzheimer.
Mécanismes et origine
Il existe de nombreuses similarités entre ces deux maladies. Des chercheurs ont constaté la présence de lésions cérébrales similaires à celles observées dans la maladie d’Alzheimer. De plus, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer présentent une perte de sensibilité à l’insuline. Les cellules neuronales ne reconnaissant plus l’insuline, le cerveau devient alors de plus en plus résistant à l’insuline et le glucose ne peut pas y être utilisé correctement. C’est ce qui conduirait, entre autres, à la mort des neurones et diminuerait la capacité du cerveau à interpréter les messages reçus. Du fait de ces ressemblances troublantes entre le diabète et la maladie d’Alzheimer, ce diabète a donc été qualifié de « diabète du cerveau » ou diabète de type 3.
Alors qu’il n’existe à l’heure actuelle pas d’explication claire liant diabète et maladie d’Alzheimer, des hypothèses ont tout de même été avancées par la communauté scientifique. Il a été suggéré que l’hyperglycémie chronique observée chez les personnes diabétiques entraîne une excitotoxicité par laquelle le glutamate (un neurotransmetteur associé à la mémoire et l’apprentissage) induit la mort de cellules neuronales par une entrée massive d’ions calcium. Il a également été confirmé que la résistance à l’insuline au niveau des tissus périphériques (muscle squelettique et tissu adipeux) déclenche la résistance à l’insuline dans le cerveau. Ce phénomène pourrait par conséquent induire une cascade d’évènements délétères, tels qu’une accumulation de bêta-amyloïde (peptide normalement non présent dans le cerveau), un stress oxydatif (très agressif pour les cellules neuronales), la phosphorylation de la protéine Tau (présente dans les neurones) et l’apoptose (phénomène de mort cellulaire).
Il est toutefois important de noter que le diabète représente seulement un facteur de risque au développement de la maladie d’Alzheimer, et n’est en rien une cause certaine de développer la maladie.
Traitements et solutions naturelles
Ces deux maladies étant très similaires, on pourrait donc penser que traiter son diabète de type 2 pourrait retarder le développement, chez les personnes à risques, de la maladie d’Alzheimer. Des chercheurs ont en effet montré que les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer étant également sous traitements antidiabétiques présentaient une réduction des marqueurs moléculaires de la maladie d’Alzheimer. On notera que l’enzyme dégradant l’insuline – Insulin Degrading Enzyme (IDE) – dégrade aussi la protéine beta-amyloïde, responsable de la formation de « plaques séniles » dans le cerveau. Lorsqu’il y a résistance à l’insuline, donc surproduction d’insuline, l’IDE est débordée et délaisse son travail de « nettoyage cérébral »… On peut donc estimer que le contrôle de la glycémie est donc très important pour limiter l’altération cognitive.
De ce point de vue, les aliments ayant à la fois des propriétés hypoglycémiantes et antioxydantes ou neuroprotectrices sont à privilégier.
Les bienfaits du gingembre, plante bien connue en médecine traditionnelle chinoise, chez les diabétiques de type 2 ont été démontrés. Il possède en effet une action bénéfique sur la glycémie à jeun et la résistance à l’insuline. De plus, des études chez le rat ont montré que le gingembre possède également des propriétés neuroprotectrices, et aurait un rôle protecteur dans le cerveau des diabétiques en réduisant le stress oxydatif, l’inflammation et l’apoptose. Le gingembre permettrait aussi la restauration des lésions cérébrales structurelles et morphologiques causées par le diabète, potentiellement en lien avec le développement de la maladie d’Alzheimer.
On pourrait également penser aux effets bénéfiques des anthocyanes des fruits rouges à la fois sur la résistance à l'insuline et sur la cognition.
Encore une fois, le meilleur moyen de préserver la santé de son cerveau est d’adopter un mode de vie sain. Il est donc essentiel de manger équilibré et de pratiquer une activité physique. De plus, rester actif sur le plan social et intellectuel permet de maintenir les fonctions cérébrales actives.
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