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Non à la mammographie systématique

Article paru dans le journal nº 31

Selon l’INCa, « détecté à un stade ­précoce, le cancer du sein peut être guéri dans plus de 90 % des cas. La mammographie est l'examen de référence. Il faut cependant se méfier du surdiagnostic et du surtraitement.

Aujourd’hui, le dépistage du cancer du sein est le moyen le plus simple de ­lutter contre ce cancer. La mammographie, qui est l’examen de référence, permet de détecter des ­cancers de petite taille avant qu’ils ne soient palpables ou que des symptômes ne se manifestent. »

Recommandations officielles

  • Un examen clinique mammaire chaque année à partir de 25 ans.
  • Une mammographie tous les deux ans chez la femme entre 50 et 74 ans.
  • Une seconde lecture systématique de tous les clichés jugés normaux par un radiologue ­indépendant.

Ces propositions sont aujourd’hui fortement ­discutées, et ce pour plusieurs raisons.

Les spectres du surdiagnostic et du surtraitement

Le problème de tout examen est non seulement le nombre de faux négatifs, mais aussi le nombre de faux positifs qu’il engendre. Dans le cas de la mammographie, cela se chiffrerait selon l’INCa à 19 % de surdiagnostics et un décès évité pour trois cas de surdiagnostic.

De plus, spécifique à cet examen, il existe un risque supplémentaire, celui des cas pris à un stade très précoce dont certains vont ­spontanément régresser et disparaître ou évoluer si lentement que la mise en place d’un traitement est totalement inutile. Comme les moyens techniques actuels ne permettent pas de distinguer les carcinomes in situ qui vont régresser ou stagner de ceux qui vont ­évoluer rapidement, le corps médical préfère tous les traiter.

Le faible impact sur la mortalité

Le principal bénéfice escompté de cette ­combinaison de dépistage systématique et de ­traitement ­précoce est une baisse importante de la mortalité par ce cancer. Malheureusement, il n’en est rien : ­l’information diffusée par les organismes officiels et relayée par les associations de malades est ­souvent trompeuse car l’analyse minutieuse des résultats des différentes études publiées sur le sujet ­permet de conclure que la réduction absolue de la ­mortalité par le dépistage régulier pendant dix ans n’est pas voisine de 15 %, mais seulement de 0,05 % (5 cas sur 10 000). En termes clairs, que la femme se fasse dépister ou non, elle ne vit pas plus ­longtemps. Quant au fait que l’espérance de vie (depuis l’annonce du diagnostic) ne cesse ­d’augmenter depuis deux décennies, il s’explique par l’amélioration continuelle des traitements.

Le surrisque de cancer auquel cela expose

Pour les femmes à haut risque génétique, le contrôle mammographique annuel, lorsqu’il est pratiqué avant qu’elles n’aient atteint la ­trentaine, facilite la survenue de la maladie. En effet, ­lorsqu’un ­cancer survient dans l’intervalle réglementaire entre deux mammographies, il serait plus agressif et se ­développerait plus vite.

La politique du parapluie

Pour le médecin, entre en faire pas assez et en faire trop, la marge est étroite, mais afin d’éviter ­d’éventuelles poursuites judiciaires, il lui est plus confortable d’appliquer les recommandations ­officielles à la lettre.

Face à l’incohérence du discours ­scientifique, les autorités de santé du Canada, du ­Danemark, de la Grande-Bretagne, de la Suède, et ­probablement d’autres pays encore, ont ­radicalement ­transformé leur ­communication : après un exposé ­objectif des avantages et des inconvénients de la ­mammographie, elles laissent la femme faire son choix en son âme et conscience.

Au pays des libertés, celle-ci est aujourd’hui ­confisquée car, comme l’a souligné l’association UFC - Que choisir ? dès la mise en place d’Octobre rose, « Trois épines égratignent […] le choix éclairé des Françaises : une information partielle et obsolète, des injonctions pressantes et ­culpabilisantes et des médecins intéressés financièrement. »

La calamine, ce trompe-mammo

La calamine blanche à base d’oxyde de zinc est largement utilisée en cosmétique : protection solaire, traitements de l’acné, de l’eczéma, des piqûres d’insectes…
Appliquée sur la poitrine avant une mammographie, elle peut provoquer des images imitant des micro-calcifications et faire suspecter un cancer du sein !

L’auto-examen des seins et des aisselles

Mieux que des phrases, des images ou une vidéo sont capables de montrer quand et comment procéder à un auto-examen des seins et des aisselles. Plusieurs sites internet dédiés au cancer du sein en expliquent parfaitement la procédure.

 

 

Tout savoir sur le dépistage

  • Nordic Cochrane Centre

La brochure ­intitulée « ­Dépistage du ­cancer du sein par la mammographie » fait une synthèse des études publiées à ce sujet. Bien que cette ­édition soit de 2012, elle reste d’actualité.

http://nordic.cochrane.org/sites/nordic.cochrane.org/files/uploads/images/mammography/mammografi-fr.pdf

  • Auto-examen des seins

Fondation cancer du sein du Québec
http://observationdesseins.org/#/

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé