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ICRPSE : oui, les citoyens ont des armes

  • ICRPSE : oui, les citoyens ont des armes
Article paru dans le journal nº 116

C’est un reportage de Marie Roy à découvrir dans le n° 872 de L’Humanité magazine (21 au 27 septembre). Dans la rubrique L’histoire de la semaine, elle relate la création d’un institut de santé. Un de plus ? Pas tout à fait. Car il ne s’agit pas d’une énième agence gouvernementale, mais d’une initiative citoyenne. L’Institut citoyen de recherche et de prévention en santé environnementale (ICRPSE) a été créé par le collectif Stop aux cancers de nos enfants. De quoi s’agit-il ? De parents qui se sont demandé pourquoi, entre 2015 et 2021, dans un périmètre grand comme un mouchoir de poche (un rayon de 15 km autour de Sainte-Pazanne, à 28 km de Nantes pour être précis), 25 enfants ont pu déclarer des cancers (et 7 en sont morts).La journaliste relaie le témoignage de la fondatrice du collectif, Marie Thibaud, qui découvre fin 2015 que son enfant est frappé par la leucémie. Mais au CHU de Nantes où son fiston est traité, c’est aussi un de ses copains d’école qui est admis en oncologie pédiatrique, puis un autre enfant de Saint-Mars-de-Coutais, à quelques kilomètres de Sainte-Pazanne, puis un quatrième, qui vient du pays de Retz, dans la même zone.

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En quatre mois, quatre autres enfants du même secteur sont hospitalisés. Il n’en faut pas plus à Marie Thibaud pour la décider à faire un signalement à l’Agence régionale de santé (ARS), tout en recevant des appels de parents l’informant du cancer touchant leur enfant. Les signalements successifs restent lettre morte. Il faut deux ans, pour qu’en 2018, l’ARS se manifeste. Le taux de leucémie est anormalement élevé. Le cluster est reconnu. Les documents n’excluent pas les facteurs environnementaux « comme cause des cancers des enfants sur le secteur », parmi lesquels « l’exposition à des sols pollués aux hydrocarbures, le benzène lié aux rejets industriels et au trafic routier, les expositions au radon et aux pesticides ».

Mais pendant que de nouveaux enfants déclarent des cancers, les agences stoppent l’enquête. Alors Marie Thibaud fonde son collectif. Le récit du combat pour que les enquêtes soient menées par les agences sanitaires est édifiant. Tout comme la conclusion de Santé publique France (SPF) en 2020. Il ne lui aura suffi que de changer les dates de décompte (fixées entre 2005 et 2018) pour exclure les enfants ayant eu un cancer après ces dates et conclure que le cluster a disparu. Le cluster peut-être, mais pas le désir du collectif de comprendre et surtout d’agir, en créant donc rien moins qu’un institut de santé à qui nous apportons tout notre soutien.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé