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Épidémies  : il faut penser " global "

  • Épidémies  : il faut penser Épidémies  : il faut penser " global "
Article paru dans le journal nº 133

Grippe aviaire, maladie de Lyme, dengue… Les " zoonoses " – des maladies humaines ayant une origine animale – s’emballent depuis trente ans. En cause : la mondialisation et le changement climatique qui favorisent les contacts entre humains et animaux. Selon le concept " One Health ", seule une approche holistique des santés humaine, animale et environnementale pourrait permettre de limiter les dégâts.

Au début du XXe siècle, les maladies infectieuses constituaient la principale cause de mortalité dans le monde. Quelques dizaines d’années plus tard, c’était au tour des " maladies de civilisation " (cancer, maladies cardio-vasculaires, diabète…). En ce début de XXIe siècle, marqué par de profondes modifications de l’environnement, les choses pourraient encore changer…

Car aujourd’hui, 75 à 80 % des infections humaines émergentes ont une origine animale. On parle de " zoonoses " pour désigner des maladies comme la grippe aviaire, le Covid-19, la dengue, le sida ou la fièvre Ebola, toutes provoquées par des agents pathogènes infectant d'abord des animaux domestiques ou sauvages. Raisons de cette recrudescence : les modifications de l’environnement causées par le réchauffement climatique, la mondialisation des échanges et les pratiques agricoles qui intensifient les contacts entre animaux et humains.

Frontières entre écosystèmes

La fréquence des contacts entre espèces vivant originellement dans des écosystèmes distants s’est en effet considérablement accrue depuis trente ans. Or, plus il y a de contacts entre les populations humaines et animales, plus le risque de voir une nouvelle maladie infectieuse apparaître est important. " En s’enfonçant toujours plus dans les milieux sauvages, qui plus est dans un monde globalisé où êtres humains et animaux voyagent très rapidement d’un point à l’autre de la planète, on disperse des agents infectieux qui étaient cantonnés dans la forêt depuis des millénaires ", explique Jean-François Guégan, parasitologue et écologue de la santé à l’Institut de recherche pour le développement (IRD)1.

Le moustique tigre envahit les villes de France

Avec ses pattes et son abdomen rayés noir et blanc, et le fait qu’il pique en journée – et non le soir et la nuit comme le moustique commun –, le moustique tigre (Aedes albopictus) est facile à reconnaître. Arrivé en France via l’Italie au début des années 2000, il est aujourd’hui implanté dans 78 départements. Si sa présence inquiète les chercheurs, c’est parce que c’est un vecteur des virus de la dengue, du West Nile, du chikungunya et du Zika.

Son développement est favorisé par le changement climatique, et il est capable d’envahir l’ensemble de notre écosystème en pondant des œufs qui supportent autant les basses températures que la sécheresse. Enfin, il profite de la végétalisation mise en place dans les villes contre les vagues de chaleur pour se développer dans les zones densément peuplées. Et pour s’étendre géographiquement ? Il s’introduit dans les véhicules et se laisse tout simplement porter !

Lire aussi Marie-Monique Robin : "La biodiversité est le meilleur antidote contre l’émergence de pandémies"

Premier facteur des zoonoses : le changement climatique…

Premier facteur : le changement climatique. Du fait de températures plus clémentes, les tiques – vecteurs des bactéries responsables de la maladie de Lyme – vont par exemple pouvoir prolonger leur période d’activité et piquer davantage, et les moustiques, vecteurs de virus ...

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Références bibliographiques

1. Inrae.fr, 3 juillet 2024.

2. Santé publique France, 24 déc. 2024.

3. Aberystwyth University, 30 sept. 2021.

4. Romain David, Public Senat, 12 avril 2024.

5. The Manhattan Principles, sur https://oneworldonehealth.wcs.org, sept. 2004.

6. T.-H. Lin, X. Zhu, S. Wang, et al., dans Science, 6 déc. 2024.

 

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