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États-Unis : Une femme sur deux victime d’une mammographie faussement positive après dix ans de dépistage annuel

  • Mammographie aux Etats-Unis : une femme sur deux victime de surdiagnostic en 10 ansMammographie aux Etats-Unis : une femme sur deux victime de surdiagnostic en 10 ans
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Nous vous en parlons régulièrement, avec l’apparition des dépistages organisés de divers cancers est apparu un nouveau problème : le surdiagnostic, ou faux positif, c’est-à-dire la détection d’anomalies qui, après des examens complémentaires, s’avéreront être une fausse alerte. Malheureusement, concernant le cancer du sein, les nouvelles technologies censées diminuer ce risque ne font que très peu de différence, et seul un dépistage moins régulier semble être capable de diminuer le nombre de faux positifs.

Des chercheurs de l’université de Californie à Davis (UC Davis Health) viennent d’analyser les données issues de trois millions de mammographies de dépistage réalisées entre 2005 et 2018 sur 903 495 américaines âgées de 40 à 79 ans. Résultat : en moyenne, après dix années de dépistage annuel par mammographie 3D, une femme sur deux sera victime de ce type de fausse alerte.

Le dépistage bisannuel plutôt qu’annuel réduit les faux positifs

Ces faux positifs sont si fréquents que de nombreux médecins expliquent à leurs patientes qu’elles ne doivent pas céder à la panique lorsqu’elles sont rappelées à la suite d’une mammographie pour des examens plus approfondis. En effet, alors que 12 % des mammographies traditionnelles en 2D donnent lieu à un rappel pour des examens plus approfondis, seuls 4,4 % de ces rappels (soit 0,5 % de l’ensemble de ces mammographies) aboutissent finalement à un diagnostic de cancer.

Cette étude menée sur le sol nord-américain démontre donc clairement que les chances de faux positifs sont beaucoup plus faibles avec un dépistage bisannuel qu’avec un dépistage annuel. Ainsi, les recommandations françaises en vigueur (qui proposent le dépistage par mammographie une fois tous les deux ans chez les femmes ayant entre 50 et 74 ans lorsqu’il n’y a pas de facteurs de risque) permettent donc de diminuer ces derniers. En revanche, si vous vous demandez pour quelle technologie de dépistage opter afin de bénéficier des outils de diagnostic les plus précis, sachez que la technologie 3D n’a finalement montré qu’assez peu de bénéfices en la matière.

La mammographie en 3D n’a que très peu d’impact sur le nombre de faux positifs

En effet, dans cette étude, le dépistage 3D (également appelé « par tomosynthèse »), qui est annoncé depuis des années comme un moyen de réduire ces faux positifs, ne réduit finalement que « très modestement » le risque de faux positif par rapport au dépistage par mammographie 2D numérique standard. Comme le conclut le premier coauteur de l’étude, Michael Bissell, épidémiologiste au département des sciences de la santé publique de l’Université UC Davis : « La technologie de dépistage n'a pas eu de grand impact sur la réduction des faux positifs. »

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Source :

« Cumulative Probability of False-Positive Results After 10 Years of Screening With Digital Breast Tomosynthesis vs Digital Mammography », JAMA Network Open, 25 mars 2022.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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