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Ces médicaments toxiques pour le sang
Avec le chloramphénicol (Solnicol, Tifomycine), cela avait été un véritable scandale. Pendant plusieurs décennies, cet antibiotique injectable dont la commercialisation a heureusement été interrompue il y a un peu plus de dix ans, provoquait l’aplasie, c’est-à-dire d’insuffisance de la moelle osseuse. Sans avoir des effets aussi graves, un grand nombre de médicaments, souvent largement utilisés comme l’aspirine, les anticoagulants ou les antipaludéens de synthèse, sont toxiques pour le sang
L’aspirine
Depuis quelques décennies, l'aspirine est administrée aux personnes qui ont présenté un accident cardiaque ou cérébral en relation avec l’athérosclérose (épaississement progressif de la paroi des artères conduisant à une réduction importante du flux et à une souffrance des tissus directement en amont) quand celles-ci ne présentent aucune des contre-indications formelles (allergie, ulcère gastroduodénal ou toute maladie hémorragique innée ou acquise).
Plus le vieillissement artériel est prononcé, plus le risque que les plaquettes s’agglutinent les unes aux autres augmente, avec pour conséquence la formation d’un caillot (thrombose) susceptible de migrer dans une artère terminale du cœur ou du cerveau (embolie) et de provoquer un deuxième accident cardiovasculaire, souvent plus grave et possiblement mortel.
Malgré des doses quotidiennes réduites (entre 75 et 300 mg/j), les effets secondaires sur le sang sont relativement fréquents et demandent à être bien connus des patients afin qu’ils ne tardent pas à consulter au moindre signe alarmant. Le risque n’est pas tant l’hémorragie cataclysmique – quoique ce risque ne soit pas nul – mais celui d’un nouvel infarctus par manque d’apport d’oxygène au muscle cardiaque ou d’une chute par hypotension artérielle avec possibilité de fractures osseuses compromettant sérieusement la survie.
Plus que les saignements de nez (épistaxis) ou des gencives, plus que le purpura ou le vomissement de sang (hématémèse) – toutes manifestations visibles – le saignement en nappe de la muqueuse intestinale est à craindre. S’il se révèle parfois par l’émission de selles noires, nauséabondes, ayant l’aspect du goudron (méléna), il est souvent bien plus discret. Seule une attention à soi particulièrement régulière pourra en déceler les premiers signes : sentiment de lassitude, fatigabilité et frilosité croissantes au fil des semaines sans raison identifiable, etc.
Il est alors impératif de demander un contrôle de la formule sanguine car, si une anémie ferriprive est découverte, l’arrêt de l’aspirine s’impose immédiatement ainsi que la prise d’un médicament capable de restaurer l’intégrité de la muqueuse digestive.
Ces recommandations s’imposent pour l’aspirine (Kardegic, Cardiosolupsan) mais aussi pour les autres antiagrégants plaquettaires (Plavix, Ticlid, Cebutid, Cleridium et Persantine).
Les anticoagulants oraux
En réduisant la production de vitamine K par le foie, les anticoagulants oraux (on les appelle aussi les antivitamines K) empêchent la synthèse de plusieurs facteurs de la coagulation. Il s’agit de la Coumadine, du Previscan, du Sintrom. D’indications plus larges que les antiplaquettaires, ils sont censés protéger de la survenue d’un accident thrombo-embolique. Cependant après 75 ans, ils exposent à un risque hémorragique cérébral au moins aussi important de sorte que certains auteurs déconseillent formellement leur utilisation au-delà de cet âge. Leur maniement est délicat, dépendant de la quantité de vitamine K présente dans l’alimentation. C’est pourquoi il est recommandé d’éviter tous les choux (brocolis compris), les épinards, les laitues et les tomates qui en contiennent particulièrement.
Ils ne peuvent s’associer à un très grand nombre de médicaments allopathiques qui, soit exagèrent leur pouvoir fluidifiant, soit le diminuent.
Les médicaments les plus fréquemment prescrits qui accroissent le risque hémorragique
- L’allopurinol (Zyloric) utilisé dans la goutte.
- L’amiodarone (Cordarone) prescrit au cours des troubles du rythme cardiaque.
- Les antidépresseurs de la classe des IRS (Deroxat, Floxyfral, Seropram, Prozac, Zoloft).
- De très nombreux antibiotiques : céphalosporines, cyclines, fluoroquinolones et macrolides.
- La cimétidine (Tagamet) utilisé au cours des ulcères gastroduodénaux et du reflux gastro-œsophagien.
- Les fibrates et les statines, médicaments systématiquement prescrits quand existe un problème de cholestérol sanguin.
- Les hormones thyroïdiennes.
- La tibolone (Livial) ordonnée afin de soulager des troubles de la ménopause.
Attention : l’association d’un antiagrégant plaquettaire à un anticoagulant est fortement déconseillée car les risques hémorragiques sont considérablement accrus. C’est pourtant une association qui est encore assez souvent pratiquée !
Les antipaludéens de synthèse
Conçue initialement pour traiter le paludisme, la chloroquine (Nivaquine) est également prescrite au cours de certaines formes du lupus érythémateux, une maladie dégénérative de la peau. Sa toxicité touche principalement les globules blancs, les défenses immunitaires sont alors sensiblement réduites et le risque infectieux augmenté de façon inversement proportionnelle.
Heureusement, cette toxicité n’est que passagère dans la très grande majorité des cas car elle s’estompe rapidement dès que la prise du médicament est interrompue.
En revanche, chez les personnes porteuses d’un déficit en G6PD, peut survenir une anémie par hémolyse. Quant aux autres antipaludéens, leur toxicité affecte aussi bien globules rouges, globules blancs et plaquettes et peut être responsable d’anémies hémolytiques ou d’aplasie.
Les médicaments et l’agranulocytose iatrogène
Certains médicaments ont une toxicité toute particulière pour les globules blancs. Selon son degré de gravité, l’intoxication médicamenteuse génère soit une neutropénie (le nombre de polynucléaires est inférieur à 2 g/l) soit une agranulocytose vraie (moins de 0,5 g/l). Si la neutropénie expose à une sensibilité accrue aux infections, l’agranulocytose est une urgence : fièvre élevée apparue brutalement et sans raison, mais toujours associée à une altération profonde de l’état général. La mortalité est encore élevée à ce jour (20 %), probablement parce que leur gravité tient à la mise en œuvre d’un processus immunoallergique indépendant de la dose ingérée et qu’un grand nombre de cas survient en milieu psychiatrique où l’existence de ces éventuels accidents n’est pas toujours connue.
La liste des médicaments à l’origine d’une telle réaction est longue. Ce sont :
- des antibiotiques (bêta-lactamines, thiamphénicol, rifampicine, isoniazide),
- des anti-infectieux (quinine, chloroquine, pyriméthamine),
- des anti-inflammatoires (AINS, D-pénicillamine, sels d’or),
- des antalgiques (noramidopyrine),
- des psychotropes (chlorpromazine et dérivés, imipramine et dérivés, méprobamate, etc.).
Le traitement officiel repose sur l’arrêt de la prise du médicament toxique et l’administration d’antibiotiques en intraveineuse. Une alimentation de type méditerranéen complétée par l’apport d’oméga 3 et d’antioxydant réduit les risques de ce genre d’accidents immunoallergiques.
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