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Contrôler son souffle par les exercices respiratoires

  • Choisir la respiration qui convient à vos problèmes de santéChoisir la respiration qui convient à vos problèmes de santé
Article paru dans le journal nº 75

La respiration est une fonction biologique essentielle à la vie. Cependant, notre souffle est affecté par de nombreux facteurs, qu’ils soient extérieurs ou intérieurs. C’est par un article inspiré du très complet ouvrage de Daniel Kieffer, Tout savoir sur la respiration, que nous vous donnons toutes les méthodes pour (ré)apprendre à bien respirer. Partie 3 du dossier : maitriser les différents types de respiration.

Avant de réaliser tout exercice respiratoire, il est bon de savoir comment vous respirez. Posez une main sur le ventre et l’autre sur le thorax et suivez leur mouvement lors de l’inspiration et de l’expiration. Si votre respiration est essentiellement thoracique (comme la majorité des personnes), vous constaterez que la main posée sur la poitrine se soulève à chaque inspiration, alors que celle posée sur le ventre ne bouge pas ou peu.

Exercices respiratoires

Si la respiration ventrale est la plus naturelle (regardez par exemple un bébé respirer et vous verrez son ventre se gonfler à chaque inspiration), Il se trouve qu’avec le stress de la vie quotidienne, le lieu de la respiration aura tendance à remonter vers la zone thoracique.

La respiration dite « ballon ventral »

La respiration dite « ballon ventral » est le premier exercice à proposer aux personnes stressées et respirant habituellement par le thorax. Comme expliqué précédemment, elle consiste à respirer par le ventre, en imaginant gonfler un ballon à chaque inspiration. C’est la respiration de base pour favoriser le sommeil, la détente et les émotions positives.

La respiration dite costale ou « accordéon »

La respiration « accordéon » est idéale pour assouplir la cage thoracique en libérant les tensions entre les épaules et les basses côtes. Elle est également très efficace pour calmer les crises d’angoisse, car elle libère le plexus solaire. Placez les mains sur les côtés de la cage thoracique, vers le bas des côtes. À chaque expiration par la bouche, pressez volontairement sur les côtes. À l’inspiration par le nez, relâchez la pression pour laisser l’air écarter naturellement vos côtes et vos mains, à l’image d’un accordéon. Répétez sur une dizaine de respirations. Cet exercice aura également un effet bénéfique sur les organes profonds, tels que le foie, la vésicule biliaire, la rate et le pancréas.

La respiration rénale

C’est une respiration dynamisante, efficace par exemple avant un examen ou un entretien. Elle se pratique en position assise (sur une chaise ou au sol), penché en avant afin de comprimer l’abdomen avec les cuisses. Les mains sont placées à plat sous les basses côtes, et les doigts sur la colonne vertébrale, au-dessus des reins. Gainez les abdominaux et inspirez par le ventre en gonflant les reins sous les mains. Relâchez lors de l’expiration.

La respiration « complète »

Voici un exercice mobilisant aussi bien la zone ventrale que la zone thoracique. Elle a pour effet d’assouplir la cage thoracique, de tonifier les abdominaux et d’améliorer la posture. Restez debout, une main posée sur le ventre et l’autre sur le thorax. Commencez par expirer le maximum d’air des poumons, puis inspirez lentement en gonflant le ventre, puis remontez vers le bas de la cage thoracique, gonflez ensuite le sternum, et finissez par la partie haute du thorax. Pour l’expiration, la méthode la plus simple et de parcourir le chemin inverse (du haut du thorax vers le ventre).

La respiration par soupir

Le dernier exercice proposé est sans doute le plus simple, car il consiste à soupirer par la bouche, tout simplement. Le soupir participe à la régulation du système nerveux végétatif (pour favoriser le système nerveux parasympathique), et afin d’éliminer le trop-plein de gaz carbonique (notamment après une période d’hypoventilation). Soupirer possède ainsi de nombreux bénéfices. Il s’agit en effet d’un exercice permettant une relaxation rapide et ­globale, aussi bien sur le plan physique, qu’émotionnel, mental, voire spirituel.

Respirations « géométriques »

Les professeurs de yoga donnent souvent des noms géométriques aux différents types de ­respirations, de par leur rythme ainsi que pour aider à mieux visualiser.

La respiration circulaire

Elle permet une respiration continue, sans apnée, où le demi-cercle supérieur correspond à la phase d’inspiration, et le demi-cercle inférieur à la phase d’expiration. Ce type de respiration est typiquement utilisé lors d’une activité physique et sportive intense, afin de répondre au besoin urgent en oxygène. Cette respiration est également utile pour accompagner une libération émotionnelle, due au phénomène d’hyperventilation en découlant. ­Attention toutefois à ne pas pratiquer cette respiration trop souvent, ou sans un professionnel.

La respiration carrée

Cette respiration permet d’harmoniser les quatre phases du souffle (inspiration, rétention poumons pleins, expiration et rétention poumons vides). ­Commencez avec un rythme confortable de trois à quatre secondes par côté, puis augmentez peu à peu à six secondes, huit secondes, voire plus en fonction de vos capacités. Cette respiration, utilisée en yoga, aura pour effet d’abaisser la tension artérielle et de retrouver un sentiment de calme. Elle est pour cela également très efficace avant de dormir.

La respiration rectangulaire

Elle est très proche de la respiration carrée. Cependant, les temps d’inspiration et d’expiration seront différents des temps de rétention. Pour travailler sur le plan émotionnel et la maîtrise de soi, privilégiez de longues inspirations et expirations. Inspirez par exemple pendant quatre secondes, retenez votre souffle pendant deux secondes, puis expirez pendant quatre secondes et terminez avec un temps de pause de deux secondes. En revanche, pour travailler la concentration et la vigilance, les périodes d’apnées sont alors à mettre en avant.

La respiration triangulaire

La respiration triangulaire pointe en bas consiste à effectuer une inspiration suivie d’une rétention poumons pleins, pour terminer sur une expiration (sans rétention poumons vides). Cette respiration peut être observée au quotidien et pour affronter des situations stressantes. Mais elle peut également être utilisée pour ancrer en soi telle ou telle qualité, ou pour mémoriser un évènement. Le rythme de départ conseillé est le 3-4-6 et peut s’allonger selon votre aisance et entraînement quotidien (3-6-6, 3-6-8, 4-8-8 par exemple). Pour cela, il suffit d’inspirer pour faire pénétrer l’information en soi, la période d’apnée permet de retenir l’information, et l’expiration s’ensuit.

Favoriser l’endormissement

La méthode 4-7-8 de l’Américain Andrew Weil est également une respiration triangulaire pointe en bas aidant à se relaxer et efficace pour s’endormir rapidement. Pour appliquer cette technique, il faut tout d’abord coller la pointe de la langue à l’arrière des dents supérieures. Après avoir expiré tout l’air des poumons, le principe consiste à inspirer par le nez pendant quatre secondes, puis de retenir sa respiration pendant sept secondes, et enfin d’expirer bruyamment par la bouche pendant huit secondes. Répétez l’exercice pendant quelques minutes jusqu’à tomber dans un profond sommeil.

Il existe la respiration triangulaire pointe en haut, qui correspond au rythme naturel du sommeil. Inspirez lentement pendant quelques secondes, puis expirez à la forme d’un court soupir pour promouvoir un sentiment de détente et de lâcher-prise. Terminez avec une rétention passive et naturelle. Le sommeil devrait arriver rapidement en répétant cette méthode plusieurs fois de suite, le rythme conseillé étant 3-6-2.

L’intérêt des apnées

Pratiquer l’apnée en piscine ou en mer posséderait de nombreux bénéfices pour le corps et l’esprit. En période d’apnée, le rythme cardiaque ralentit et le diamètre des vaisseaux sanguins diminue. La circulation sanguine va donc s’adapter à ce changement pour irriguer les organes les plus importants (cerveau et cœur). Pratiquer l’apnée va permettre d’apprendre à maîtriser sa respiration, et à augmenter sa capacité respiratoire en utilisant tout son potentiel respiratoire (notamment l’air continu dans le bas des poumons). L’apnée est une pratique à la portée de tous, mais qui nécessite d’être en bonne condition physique et d’être accompagné par un moniteur.

La respiration holotropique en musique

Cette technique respiratoire amenant 
à l’hyperventilation utilise les pouvoirs de 
la musique pour s’ouvrir à d’autres champs de conscience. Cette approche, bien que peu étudiée, pourrait contribuer à se libérer de ses angoisses, 
à réduire l’anxiété, 
à améliorer l’estime de soi, ou encore à traiter un traumatisme passé. À noter cependant que cette pratique devra toujours être accompagnée par un professionnel formé, 
et un certificat médical sera toujours demandé avant les séances.

La respiration 
du samouraï

La respiration hara 
(ou très basse) est située environ deux doigts en dessous du nombril. Elle n’existe toutefois pas naturellement et se développe par exemple avec la pratique des arts martiaux. D’un point 
de vue physiologique, 
le hara correspond au centre de gravité du corps humain, et il est également défini par les Japonais comme le point de convergence entre 
le corps et l’âme. Bien connaître son hara apparaît comme une force vitale pour bien utiliser son énergie.

Aller plus loin

Tout savoir sur la respiration - Ses dimensions physiologique, énergétique, psychologique et transpersonnelle, Daniel Kieffer (éditions Jouvence)

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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