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Distilbène, un scandale sans fin ?

  • On découvre encore aujourd'hui des effets indésirables sur 3 générationsOn découvre encore aujourd'hui des effets indésirables sur 3 générations
Article paru dans le journal nº 96

Le scandale du Distilbène (DES) a fait couler tellement d’encre qu’on se demande comment il a été possible que cet œstrogène ait pu être prescrit durant tant de décennies ! Le DES aurait pu n’être qu’un mauvais souvenir, mais il marque de son empreinte indélébile et morbide des enfants dont les mères voire grands-mères se sont vu prescrire ce perturbateur endocrinien.

Synthétisé en 1938 par les professeurs Dodds et Lawson, comme le Bisphénol A de formule proche et tout aussi toxique, le Distiblène a été choisi comme hormone synthétique de remplacement des œstrogènes naturels. Actif par voie orale (contrairement aux œstrogènes naturels) non breveté, peu coûteux à fabriquer, il est un goudron de houille (coal tar en anglais), dérivé du benzène.

Historiquement, Dodds avait inventé le DES pour pallier certains symptômes liés à la ménopause comme les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes. Malgré une efficacité toute relative pour ces indications (disons-le clairement, une ­efficacité d’une effarante nullité), malgré le fait que dès 1938, Dodds savait son invention carcinogène (il a pourtant bien alerté le monde scientifique des dangers de son invention s’opposant au développement d’une pilule anticonceptionnelle à base de sa molécule), le DES libre de droit fut largement copié par des centaines de laboratoires pharmaceutiques, et prescrit à des centaines de millions de femmes dans des dizaines de pays à travers le globe.

Postulat erroné

Si aujourd'hui on sait que la diminution d'œstrogène (prégnandiol urinaire) est la conséquence et non la cause des fausses couches, les scientifiques à l'orée des années 1950 pensaient bien que cette diminution en était la cause, et qu'en complétant en œstrogènes de synthèse les femmes enceintes, elles feraient moins de fausses couches. Il faudra attendre 1967-1968, pour que soit démontré que les fausses couches sont liées à des problèmes génétiques. Ce nouveau paradigme invalide donc les théories endocriniennes qui avaient servi, vingt ans plus tôt, d’argument pour la prescription du DES chez les femmes enceintes.

Dès les années 1950 (étude de Dieck­mann, 1953), les chercheurs ont commencé à tirer la sonnette d’alarme sur l’intérêt thérapeutique du DES. La boîte de pandore était ouverte et la catastrophe annoncée.

En 1971, l’apparition alarmante de cas de cancers, comme les adénocarcinomes à cellules claires (ACC) du vagin, du col de l’utérus chez de jeunes femmes âgées de… 14 à 22 ans, place la communauté médicale en alerte rouge. Comment se fait-il que ces cancers rarissimes et jamais vus chez des femmes si jeunes soient si nombreux. Herbst et Anderson publient une étude dans le New England Journal of Medecine faisant le lien entre la prescription de DES et l’ACC chez des jeunes femmes exposées in utero au DES prescrit à leur mère. La bombe explose. Pourtant, 1971 est l’année des plus fortes prescriptions du DES dans l’Hexagone. Mais bien avant, généralistes et gynécologues ont prescrit le DES à tours de bras dès 1945, en Algérie (française), puis en métropole, jusqu’en 1977 pour limiter fausses couches, naissances prématurées, diabète gestationnel ou pour soulager les nausées matinales.

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Si en 1977, le Distilbène a cessé d’être prescrit pour les femmes enceintes (même si ce n’était que sporadique, on sait que cela a persisté au-delà ; ...

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