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L'obésité se jouerait en 1.000 jours

  • On parle désormais des « 1 000 jours » où le microbiote se mettrait en place, de la conception du bébé jusqu’à ses 2 ans.On parle désormais des « 1 000 jours » où le microbiote se mettrait en place, de la conception du bébé jusqu’à ses 2 ans.
Article paru dans le journal nº 60

Sous les fausses idées irritantes qui prétendent qu’on devient obèse car on ne parvient pas à « se contrôler », on trouve une vérité : la part de responsabilité du microbiote, sur laquelle on peut jouer. Comment ? En œuvrant à la bonne symbiose de ce dernier. Et cela commence plus tôt qu’on ne le pense.

Qu’il est difficile d’être obèse en France ! Et qu’il est compliqué de se sortir de cette maladie quand on subit des regards de mépris. Car oui, c’est une maladie ! La prise de poids excessive peut être due à un abus volontaire de nourriture, mais aussi à des prédispositions génétiques (mutation de gènes liés à la régulation de l’appétit ou au métabolisme lipidique), à un contexte psycho-social difficile (hyperphagie émotionnelle, stress provoquant un surstockage graisseux), ou encore – et on en parle de plus en plus – à une colonie bactérienne spécifique dans l’intestin. En effet, des scientifiques ont isolé un type de bactéries très présentes dans le microbiote des obèses, dont certaines induisent l’augmentation de l’absorption des graisses. Autrement dit, pour un même repas, des personnes absorbent plus les graisses que d’autres. Des bactéries seraient aussi responsables de pulsions alimentaires sucrées et grasses.

La relation fonctionne cependant dans les deux sens : le mode de vie et une nourriture trop grasse ou trop sucrée détériorent la flore. L’obésité est donc un cercle vicieux de causes multiples, entretenu et exacerbé par la colonisation de bactéries intestinales particulières. Pour la traiter, il faudrait donc agir sur ces deux axes. Or on connaît « l’inertie » de la flore bactérienne, qui rend sa modification sur le long terme difficile. Miser sur la prévention en prenant soin du microbiote dès l’enfance semble prometteur.

Le plus important se joue avant 6 mois

On pensait que le contact avec le monde bactérien – qui contribue à la constitution du microbiote de l’enfant – ne se faisait qu’après la naissance (imprégnation avec le microbiote vaginal de la mère et le monde extérieur), mais des travaux ont montré que cela commençait bien plus tôt. On parle désormais des « 1 000 jours » où le microbiote se mettrait en place, de la conception du bébé jusqu’à ses 2 ans, et du fait qu’il serait davantage modifiable avant ses 6 mois.

Des bactéries et de l’ADN bactérien ont été en effet retrouvés dans le méconium du nouveau-né (premières selles de l’enfant, formées in utero), dans le liquide amniotique où évolue le fœtus et dans le placenta. Ce contact prénatal conditionnerait le fœtus à vivre avec le monde microbien et ceci aurait un impact positif sur l’équilibre de sa future flore intestinale.

Bien développer le microbiote de bébé

Constituer un bon microbiote à un enfant, c’est d’abord se soucier de celui de sa maman : elle doit limiter les antibiotiques et adopter une alimentation suffisante en fruits et légumes (fibres et antioxydants) et contrôlée en graisses et sucres. À la naissance du bébé, privilégier l’allaitement maternel est recommandé. Opter, ensuite, pour une diversification alimentaire dès 4 à 6 mois en équilibrant son alimentation.

Après 6 mois, ce sont le contexte et la composition des repas qui participent à la qualité de la symbiose bactérienne et aux bonnes habitudes à table. Un régime trop gras et sucré favorisera le développement de mauvaises bactéries associées à l’obésité. En outre, forcer un enfant à terminer son assiette et à manger lorsqu’il n’a plus faim, c’est bouleverser l’autorégulation de son appétit, ce qui peut mener à des troubles du comportement alimentaire (hyperphagie, boulimie, anorexie). Faire des repas, enfin, un moment de partage et non une fin en soi.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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