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Fruits hors saison : mauvais pour la santé ?

  • Consommer des fruits riches en polyphénols hors saison aurait des effets dérégulateurs.Consommer des fruits riches en polyphénols hors saison aurait des effets dérégulateurs.
Article paru dans le journal nº 76

On préconise sans cesse de manger des fruits et des légumes de saison. Puis on a rappelé qu’ils devaient être locaux. Une récente étude vient de mettre en évidence l’intérêt de respecter ces calendriers, aussi bien pour la planète que pour notre santé, relançant ainsi l’intérêt porté par la chrononutrition.

Une nouvelle étude nous éclaire sur ­l’intérêt pour la santé des fruits riches en polyphénols antioxydants (flavonoïdes, stilbènes, anthocyanes) sous un angle nouveau. Rappelons que ces antioxydants exercent des activités anti-inflammatoires, anticarcinogènes, cardioprotectrices, régulatrices de la glycémie ou de la tension. La consommation de fruits riches en antioxydants (fruits rouges et autres agrumes) induit des changements importants dans la régulation de la physiologie et du métabolisme. Ce que l’on ignorait, c’est l’influence déterminante sur la santé de la saisonnalité de leur consommation.

En premier lieu, parce que la qualité des polyphénols est d’une grande variabilité en fonction des facteurs environnementaux : disponibilité de l’eau, température, exposition à la lumière, nutriments des sols sont autant de facteurs associés à la saison qui modulent la synthèse phénolique. Les facteurs agricoles et technologiques (récolte à maturation ou pas, traitements phytosanitaires) sont, eux aussi, déterminants.

La variété génétique des fruits serait, parmi tous ces facteurs, l’un des plus importants. Elle conditionnerait sensiblement le profil antioxydant des fruits. Une sélection de pommes de plus en plus poussée, par exemple, produit des fruits plus sucrés, mais aussi moins riches en polyphénols. C’est aussi le cas des baies : les petits fruits rouges sauvages sont plus acidulés et moins sucrés que ceux sélectionnés et vendus dans le commerce. Ils sont aussi bien plus riches en polyphénols. Souvent confondues avec des bleuets, produits et commercialisés une bonne partie de l’année (même en bio), les myrtilles poussent en saison. La teneur en polyphénols serait optimale lorsque les fruits poussent au bon endroit et sont consommés au bon moment.

Effets dérégulateur

Inversement, consommer des fruits riches en polyphénols hors saison pourrait avoir des effets dérégulateurs sur le corps. Des expérimentations récentes, menées sur des rats, montrent qu’en les nourrissant de fruits hors saison (merisiers, cerises des oiseaux et oranges Navel), pendant plusieurs semaines, leur état de santé s’est vite dégradé : résistance croissante à l’insuline, oxydation de la graisse corporelle, hausse de la ­dyslipidémie. Tout se passe donc comme si le métabolisme se mettait à dysfonctionner lorsqu’on le ­soumet à des « fruits contre-nature » sur le plan de la saison. Ce phénomène pourrait-il ­s’expliquer par des centaines de milliers d’années de coévolution entre le règne animal et le règne végétal censé le nourrir ? Si les auteurs de l’étude ne s’aventurent pas sur de telles hypothèses, il est vraisemblable qu’une consommation de fruits riches en polyphénols cultivés et consommés hors saison pourrait entraîner des effets ­sanitaires délétères.

La science corrobore le bon sens : consommer des fruits de saison, cultivés localement, parvenus à maturité pour être cueillis et peu ou pas traités aura une meilleure teneur en composés phénoliques, donc des effets ­bénéfiques sur la santé.

Les pommes, super-anticholestérol

Les pommes continuent de fasciner les scientifiques, notamment en tant que hypocholestérolémiant. Selon les résultats d’une étude portant sur des adultes âgés de 50 ans, présentant une élévation modérée du cholestérol, consommer quotidiennement deux pommes du type reinette du Canada fait baisser les taux de cholestérol total et de LDL-cholestérol (le mauvais) et facilite la vasodilatation.

 

Source :

A. Koutsos, S Riccadonna et coll. dans The American Journal of Nutrition, déc. 2019.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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