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Iode : l’oligoélément souvent oublié indispensable à la santé

  • Iode : l’oligoélément souvent oublié indispensable à la santé
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Oligoélément dont on parle peu, et pourtant vital, l’iode est fondamental pour le fonctionnement de la thyroïde. Mais saviez-vous qu’il l’est tout autant pour la santé d’autres organes ? Découvrez ses bienfaits, les apports recommandés, et comment détecter et corriger une carence pour prévenir les maladies liées à un déficit en iode.

L’iode est un oligoélément que l’on trouve dans les algues marines, les poissons de mer, les crustacés et les mollusques, mais aussi dans le jaune d’œuf et le lait provenant d’animaux élevés en zones côtières. Les carences en iode peuvent provoquer de graves maladies, dont le crétinisme : une insuffisance thyroïdienne chronique conduisant à des déficiences mentales et physiques. Or il existe aujourd’hui toujours des carences en iode, et celles-ci passent la plupart du temps inaperçues, car elles ne sont tout simplement pas recherchées !

L’iode : un oligoélément marin indispensable

Puisque l’iode est d’origine marine, plus on s’éloigne de la mer, moins on consomme de produits marins, moins on respire l’air chargé en iode, et plus on risque d’avoir des carences. Le sel marin non raffiné contient naturellement de l’iode, mais en faible quantité : moins de 0,2 mg pour 100 g de sel de mer gris non iodé.

Pour pallier les problèmes de santé engendrés par une carence prolongée en iode, la Suisse fut le premier pays à ajouter cet oligoélément dans le sel en 1922. Ainsi, l’iodation du sel, autorisée en France depuis 1952, permet d’atteindre une teneur en iode de 1,5 à 2 mg pour 100 g de sel iodé, mais d'une part elle ne concerne qu’environ un tiers des sels de table vendus en France, et d'autre part leur teneur en iode semble diminuer rapidement après commercialisation et exposition à l'air.

Le rôle crucial de l’iode dans la santé thyroïdienne

Nos hormones thyroïdiennes contiennent dans leur structure quatre atomes d’iode. La thyroïde est chargée de fabriquer l’hormone de réserve appelée T4, ou thyroxine. Cette hormone est très peu active et nécessite d’être transformée par le corps en hormone active T3, ou triiodothyronine. Cette transformation se fait en partie dans la thyroïde, mais surtout dans le foie.

Pour fonctionner correctement, la thyroïde a impérativement besoin d’iode : en cas de carence, le cerveau (hypophyse) aura beau ordonner à la glande de produire de la T4 (en augmentant la sécrétion de la TSH), celle-ci sera en incapacité de le faire convenablement par manque de matière première.

C’est pourquoi il est impératif de rechercher les carences en iode pour toute personne présentant une hypothyroïdie fonctionnelle (appelée aussi hypothyroïdie fruste ou infraclinique). Supplémenter hormones thyroïdiennes ne constitue parfois qu’une rustine quand la source du problème est une carence en iode (non recherchée donc inconnue) qu’il conviendra de combler

Car une carence en iode a également un impact négatif sur d’autres organes et fonctions du corps (voir ci-dessous). Par ailleurs, dans la thyroïde, l’iode ne sert pas qu’à fabriquer les hormones T3 et T4 : il est aussi transformé en iodolipides (lipides iodés) aux vertus anticancéreuses (1).

Ainsi, si l’iode est indispensable au bon fonctionnement de la thyroïde, elle n'est pas suffisante. En effet, la glande a impérativement besoin d’une autre matière première pour fabriquer les hormones T3 et T4 : il s’agit de la tyrosine, un acide aminé non essentiel.

On trouve de la tyrosine dans les sources de protéines animales : viandes, œufs, poissons et crustacés. Elle peut également être apportée sous forme de complément alimentaire (gélules, poudre en vrac).

La transformation de T4 et T3 nécessite également divers cofacteurs, des enzymes fonctionnelles ainsi que l’absence d’inflammation et un bon équilibre hormonal (notamment chez la femme où l’on doit avoir un équilibre entre les œstrogènes et la progestérone).

Quels sont les apports recommandés en iode ?

Les apports journaliers recommandés (AJR) en iode officiels sont de 150 µg/jour pour l’adulte, 120 µg/jour pour les enfants de 7 à 12 ans, 90 µg/jour pour les enfants de 1 à 6 ans et 50 µg/jour pour un enfant de moins de 1 an. Ces apports sont considérés comme bien trop faibles par certains médecins, notamment en cas de carence avérée, mais encore faut-il la chercher...

Les autres bienfaits de l’iode pour l’organisme

L’iode est fondamental aussi pour d’autres organes que la thyroïde. Les organes et tissus les plus riches en iode, en-dehors de la thyroïde, sont les glandes mammaires, les glandes salivaires, la muqueuse de l’estomac, le thymus, le liquide céphalorachidien, la peau, les artères, les os et les articulations. Les rôles de l’iode y sont cependant encore mal connus.

L’iode a différentes fonctions dans l’organisme (2) :

  • Il est antioxydant lorsqu’il est en présence de suffisamment de sélénium.
  • Il aide à l’élimination des toxines chimiques et biologiques .
  • Il protège contre la croissance anormale des bactéries de l’estomac , notamment Helicobacter pylori (qui peut engendrer un cancer gastrique).
  • Il joue un rôle dans le système immunitaire. La chercheuse mexicaine Carmen Aceves et ses collègues ont émis l’hypothèse qu’il module l’immunité : selon le type de cellule considéré, l’iode fonctionnerait tantôt comme un inhibiteur, tantôt comme un activateur des lymphocytes T. De plus, il lutte contre l’auto-immunité et réduit l’inflammation.
  • Rappelons que l’iode est indispensable pour le développement cérébral et la croissance des enfants, in utero et après la naissance

Les chercheurs estiment que l’apport en iode doit être d’au moins 1 mg par jour chez les adultes (dans le cadre de pathologies spécifiques) pour bénéficier de ces effets positifs (3).

Iode et prévention du cancer du sein : ce qu’il faut savoir

Les Japonaises qui consomment beaucoup d’algues riches en iode ont un taux de cancer du sein relativement bas (4). L’iode, agissant en synergie avec le sélénium (par ailleurs un cofacteur essentiel dans la synthèse des hormones thyroïdiennes), est effectivement précieux pour le sein ; ce binôme joue un rôle dans la prévention du cancer du sein (1).

Inversement, il a été démontré que les personnes présentant des goitres liés à une carence en iode présentaient une incidence de cancer du sein trois fois plus élevée. Lorsqu’on se penche sur les mécanismes anticancéreux de l’iode, on constate que les iodolipides qu’il forme exercent des actions anticancéreuses directes dans les noyaux des cellules cancéreuses du sein. Plus précisément, ces composés activent l’apoptose (suicide cellulaire) et inhibent les signaux cellulaires conduisant au maintien des cellules souches, à la résistance aux traitements de chimiothérapie et à la survivance des cellules cancéreuses.

Ainsi, l’iode participe à la prévention du cancer du sein ; il est tout à fait constructif de chercher à lutter contre sa carence dans ce contexte, en particulier en présence d’autres facteurs de risque connus (certains génotypes par exemple). Par ailleurs, la carence en iode semble impliquée dans la maladie fibrokystique du sein, dont on a observé des régressions après une supplémentation en iode (2).

On comprend donc, grâce à toutes ces informations, pourquoi l’iode est essentiel à notre santé, et qu’il est donc très important de rechercher d’éventuelles carences.

Lire aussi Mieux prédire les cancers en observant les carences en vitamines et en minéraux ?

L’iode en cas d’accident nucléaire

Pour éviter une contamination de la thyroïde par de l’iode radioactif lors d’un accident nucléaire, il faut saturer la glande avec une dose massive d’iode stable, bien supérieure aux apports journaliers recommandés (AJR). Ce processus ne prend que deux heures à se mettre en place !

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Comment (bien) détecter et corriger une carence en iode ?

L’observation des signes cliniques est fondamentale pour suspecter un manque d’iode. Une carence en iode peut déclencher une hypothyroïdie fonctionnelle, et possiblement un goitre, mais on peut aussi constater d’autres signes : frilosité, perte de cheveux, prise de poids inexpliquée, fatigue chronique...

Pour confirmer la carence en iode, il est possible de demander une iodurie urinaire, mais il est bien préférable de faire une recherche dans les urines prélevées pendant 24 heures (iodurie de 24 h), car 90 % de l’iode est éliminé par l’urine. Les taux idéaux à viser sont de 150 µg/L minimum, et de 200 µg/ml pendant la grossesse (voir encadré). Les avis sont partagés quant à la limite supérieure à ne pas dépasser, mais le consensus habituel donne la valeur de 300 µg/L. Il n’y a aucun intérêt à faire un dosage sérique de l'iode, un examen qu'on continue à prescrire parfois.

De plus, doser l’iode seul n’est pas suffisant pour bien appréhender le fonctionnement thyroïdien : il faut aussi doser dans le sang les cofacteurs thyroïdiens (zinc, sélénium, vitamine D, vitamine A, ferritine...), d’indispensables outils nécessaires au bon fonctionnement de la thyroïde.

Dans certains cas, il peut être envisagé d’étudier la fonctionnalité des enzymes chargées de transformer l’hormone thyroïdienne T4 en T3 ; ce test est appelé « recherche des polymorphismes de l’iodothyronine désiodase de type 2 » (DIO2). Il peut aussi être pertinent de rechercher la présence de T3R (T3 reverse) dans les urines, témoin d’une mauvaise transformation de T4 en T3, ce qui est possible même si les taux de T4 sont estimés comme étant « normaux ».

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"Allergie" à l’iode ?

L’iode étant un oligoélément essentiel à la vie, il n'est pas possible d’y être allergique au sens propre. S’il y a une réaction forte liée à un produit contenant de l’iode, celle-ci est généralement liée à d’autres molécules : par exemple la povidone, les conservateurs dans les antiseptiques type Bétadine ou un allergène non identifié pour le moment dans les produits de contraste iodés (notamment utilisés pour réaliser un scanner). En revanche, l’iode contenu dans ces derniers (jusqu’à cinquante fois les AJR !) peut transitoirement perturber le fonctionnement de la thyroïde, en particulier chez les personnes âgées et surtout en cas de dysfonctionnement préexistant. Il peut arriver chez certaines personnes d'être hypersensible à l'iode, avec de la fièvre, de l'urticaire ou des oedèmes suite à la prise d'iode.

Faut-il se complémenter en iode ? Les points clés

Il peut être parfois nécessaire, sur avis médical, de devoir ingérer davantage d’iode quotidiennement, transitoirement, afin de combler une grosse carence. Certains professionnels de santé en appellent à une complémentation plus fréquente en iode des personnes, prenant acte des carences réelles trop souvent non détectées. Auquel cas ils seront attentifs aux interactions avec les anticoagulants (dont ils peuvent diminuer l'efficacité) et les traitements pour la thyroïde (dont ils peuvent augmenter l'efficacité).

En cas de carence, il est aussi possible de se supplémenter avec des algues (sachant que leur composition en iode est très variable !), du sérum de Quinton hypertonique ou des solutions buvables (ampoules Granions, flacons compte-goutte, etc.).

En ce qui concerne le sel iodé, il est la plupart du temps raffiné (il contient donc moins de minéraux et d’oligoéléments qu’un sel brut), additionné d’antiagglomérants néfastes pour la santé comme des dérivés de l’aluminium, et sa teneur en iode diminue vite à l'air libre. Attention : il contient aussi parfois du fluor ajouté, alors qu’il y en a peut-être déjà dans des produits d’hygiène buccodentaire utilisés (risque de surdosage). D’autre part, le sel iodé est souvent passé aux rayons ionisants dont on ignore les effets sur la santé à long terme. Privilégiez le sel iodé sans antiagglomérants.

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En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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