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Indignés quand ça les chante

  • Indignés quand ça les chante
Article paru dans le journal nº 52

Souvenez-vous. C’était en mai dernier. La presse déplorait la mort d’un jeune enfant italien, âgé de 7 ans, décédé des suites d’une otite mal soignée. Nous pourrions dire, avant tout, mal diagnostiquée. Et quel médecin n’a pas, un jour dans sa carrière, loupé le coche ? Quel médecin n’a pas la hantise de l’erreur de diagnostic ? Oui, mais voilà... Il se trouve que le médecin en question est homéopathe. Vous voyez le truc venir ? Eh oui, évidemment toute la presse européenne s’est emparée de l’affaire en s’acharnant sur l’homéopathie en général et sa « charlatanerie » en particulier. L’écrivain Massimo Gramellini titrait son édito dans le Corriere della Sera par « Omeopazza » (homéo-folie). Il n’en fallait pas plus pour que se multiplient les articles rappelant qu’aucune étude scientifique n’est venue prouver l’efficacité thérapeutique de l’homéopathie. Et de l’absence de preuves scientifiques à la preuve de l’inefficacité thérapeutique, il n’y a qu’un pas, allègrement franchi par une presse déchaînée, s’appuyant avec satisfaction sur une étude menée par le Conseil australien de la santé nationale et de la recherche médicale (NHMRC) qui concluait qu’« il n’y a aucune preuve d’une quelconque efficacité de l’homéopathie sur la santé ». Rien que de très normal, serions-nous tentés de répondre, puisque ce genre de débats, de sentences, de jugements, voire de condamnations n’ont jamais cessé depuis 200 ans que l’homéopathie existe. Au-delà des polémiques, ce cas dramatique rappelle aux 56 % de Français privilégiant l’homéopathie en premier recours thérapeutique que les médecines alternatives sont systématiquement sur la sellette et qu’aucune erreur ne leur est permise. Toutefois, et sans vouloir jouer de mauvaise foi, il me semble essentiel de rappeler tout de même qu’on recense 20 000 décès par an en France, liés aux médicaments, par maladie iatrogène, par interactions médicamenteuses, par effets secondaires. 20 000 décès, c’est plus que les accidents de la route. Et, face à de telles statistiques, comment ne pas s’interroger sur la pudeur des médias qui ne montent subitement plus au créneau pour s’indigner des décès liés à ces soins ?

 

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