Accueil Conseils santé Messieurs, soignez votre capital reproducteur
Messieurs, soignez votre capital reproducteur
La population occidentale est confrontée, depuis une quarantaine d’années, à une baisse de la fertilité, notamment imputable à un sperme appauvri en gamètes, dont la concentration a baissé de moitié depuis le début des années 1970. Si l’on craint que les procréations naturelles soient proches de zéro en 2035, il reste heureusement une marge de manœuvre pour contrer ce déclin annoncé.
Depuis plusieurs décennies, les délais de procréation s’allongent, tandis que le nombre de fécondation in vitro (FIV) augmente. L’infertilité masculine fait partie de l’équation dans 50 % des cas de non-grossesse, et c’est même la cause unique dans 20 à 30 % des situations d’infertilité du couple. Quel est le problème ? D’après une méta-analyse américaine s’étendant de 1973 à 2011 (confirmée par des travaux européens), la production de spermatozoïdes des hommes occidentaux a, tout bonnement, été divisée par deux !
La concentration est ainsi passée de 99 millions de gamètes mâles par millilitre de sperme, en 1973, à 47 millions de gamètes en 2011. Or, plus le sperme est pauvre, plus les chances de fécondation diminuent, et plus les délais pour obtenir une grossesse s’allongent. Si au-dessus du seuil des 45 millions de spermatozoïdes/ml, les chances de procréer sont stables, elles diminuent progressivement en deçà pour devenir quasi nulles sous la barre des 15 millions / ml. Pour rappel, l’infertilité est médicalement posée lorsque la conception n’a pas abouti après dix-huit mois de rapports sexuels réguliers, en tenant compte que la probabilité qu’un rapport fécondant diminue avec l’âge : 1 chance pour 5 rapports à 25 ans contre 1 chance pour 15 rapports autour de 40 ans. Or l’âge de conception du premier enfant se situe aujourd’hui autour de 30 ans alors qu’il était à 24 ans en 1970.
Difficultés à tomber enceinte
Une partie des obstacles à la conception est imputable à des causes pathologiques. Une autre partie reste inexpliquée, les examens ne mettant en évidence aucune cause clairement incriminable. C’est à partir de ce constat que des scientifiques se sont mis en quête de causes environnementales susceptibles d’expliquer les 8 à 10 % d’échecs actuellement non élucidés.
D’autant que la baisse de la fertilité masculine touche presque exclusivement l’Occident, alors que l’Asie, l’Afrique ou l’Amérique du Sud ne sont pas (encore) touchés. Serait-ce le prix à payer pour notre style de vie, nos standards en termes de confort, d’équipement, d’alimentation ? Les études scientifiques apportent des débuts de réponse à ces causes :
- Les perturbateurs endocriniens : en s’appuyant sur les modèles animaux, la preuve de l’implication des perturbateurs endocriniens dans l’infertilité mâle est établie. Et ils sont partout dans l’environnement quotidien : bisphénols, phtalates, médicaments (Distilbène), produits phytosanitaires, sans oublier les substances chimiques que nous côtoyons tous les jours. Au total, la chimie industrielle, agricole et pharmaceutique a introduit dans l’environnement (naturel et domestique) plus de 85 000 molécules de synthèse depuis l’après-guerre, dont très peu ont été sérieusement évaluées au préalable.
- L’électrosmog (pollution électromagnétique) : des études montrent que l’exposition aux radiofréquences des téléphones portables, wi-fi et réseaux électriques de plus en plus denses dans nos maisons comme sur nos lieux de travail, est préjudiciable aux spermatozoïdes.
- La pollution au sens large : la baisse de fertilité est sensiblement plus marquée en milieu urbain que dans les campagnes, sauf quand celles-ci sont à vocation agricole.
- L’alimentation : sa qualité en baisse constante depuis l’après-guerre prive l’organisme de nutriments essentiels à la santé, à celle des spermatozoïdes en particulier, et entraîne de nombreux troubles du métabolisme se répercutant notamment sur le système hormonal, donc sur la reproduction.
- Le réchauffement climatique : les spermatozoïdes n’aiment pas la chaleur. Un bain trop chaud est un excellent moyen de contraception temporaire. Des périodes de canicules peuvent induire le même effet.
- Les vêtements serrés : l’habillement moulant est à la mode, mais les organes génitaux n’aiment pas ça. La compression et l’élévation de température consécutive altèrent la qualité du sperme.
- Stress, tabac, alcool, obésité, sédentarité sont d’autres facteurs nuisant au nombre et à la motilité des spermatozoïdes.
- L’âge : en Occident, le premier enfant est conçu de plus en plus tard.
Lire aussi Faire un enfant : le cerveau aussi a son mot à dire
Stimuler le taux de testostérone
Le tribulus (Tribulus terrestris), une plante phare de la médecine ayurvédique, a démontré qu’elle améliorait d’une part le métabolisme, en faisant baisser le pourcentage de graisse corporelle au bénéfice de la masse maigre, et que, d’autre part, elle augmentait les niveaux de dihydrotestostérone (le métabolite biologiquement actif de la testostérone) ainsi que le nombre de spermatozoïdes, leur motilité, et leur endurance dans la « course à l’œuf ».
Les mauvaises graisses nuisent à la fertilité
L’hypothèse que le régime alimentaire influencerait la fertilité masculine des hommes n’est prise au sérieux que depuis peu. Les études sur le sujet confirment que c’est une piste pertinente. Le régime alimentaire occidental – grand consommateur de protéines animales et de graisses, et manquant d’hydrates de carbone et de fibres – est corrélé à une qualité de sperme inférieure par rapport à un régime « équilibré ».
Consommer beaucoup de matières grasses, en particulier saturées, est associé à une concentration significativement moindre de spermatozoïdes. Dans une étude danoise, la portion des hommes qui consommaient le plus d’acides gras saturés présentait un décompte de spermatozoïdes inférieur de 40 % à la portion de ceux qui en consommaient le moins.
Les acides gras trans (AGT), présents dans la viande des ruminants et leurs produits laitiers, et formés par chauffage de certaines graisses végétales, sont également associés à une qualité de sperme dépréciée. Les oméga-3, en revanche, se révèlent favorables à la fertilité. Leur consommation régulière augmente le nombre de spermatozoïdes produits, ainsi que le pourcentage de spermatozoïdes morphologiquement normaux.
Lire aussi Grossesse. Loin des mythes, les vrais conseils
L’influence de l’alimentation
Outre la nature et la qualité des graisses, c’est toute l’alimentation qui a un effet sur la fertilité, comme elle influence d’autres problèmes, tels le surpoids et les maladies cardio-vasculaires. D’après une étude taïwanaise, le snacking sucré, les boissons sucrées et les aliments transformés riches en hydrates de carbone sont associés à une baisse de la qualité du sperme (concentration et motilité moindres, défauts morphologiques en hausse).
La clef est, ici aussi, le métabolisme. Lorsque celui-ci « déraille » à cause de mauvaises habitudes (excès de matières grasses, de sucre, d’alcool, de stress) des modifications sanguines et hormonales interviennent : augmentation des lipides sanguins (cholestérol, triglycérides), résistance à l’insuline, augmentation des niveaux d’œstrogènes, diminution de la testostérone… Des études sur des rongeurs ont montré que des conditions prédiabétiques induites par un régime riche en calories altéraient la physiologie des testicules et concomitamment la qualité du sperme. L’obésité ainsi que des niveaux élevés de cholestérol sanguin sont également associés à une perte de motilité (mouvements spécifiques) des spermatozoïdes et donc de moindres chances qu’ils soient fécondants.
Les spermatozoïdes veulent vivre bio
Si les mauvaises habitudes alimentaires déprécient clairement la qualité du sperme, une alimentation équilibrée (incluant légumes, fruits, céréales complètes et fruits à coques…) ne l’améliore pas forcément pour autant, signalent les scientifiques. L’explication avancée tient au caractère conventionnel du mode de production de ces aliments qui sont donc porteurs de toute une cohorte de pesticides et autres polluants.
Un certain nombre de ceux-ci sont maintenant clairement identifiés comme étant de graves perturbateurs, non seulement de la fonction reproductrice, mais même de l’identité sexuelle (constaté sur plusieurs espèces animales en milieu naturel contaminé). Les produits phytosanitaires contenus dans ces végétaux pourraient bien avoir un impact négatif plus fort sur la qualité du sperme que les bénéfices qu’on en espère en termes d’apports en micronutriments, vitamines et antioxydants.
Cependant, les études révèlent que ce sont bien les sujets adhérant au plus près à un régime alimentaire de type méditerranéen qui présente les échantillons de sperme les plus qualitatifs. Une alimentation incluant des légumes, des fruits, de la volaille et des produits de la mer, riches en vitamines C, E, D et A, sélénium, zinc et oméga-3, est généralement associé à un meilleur sperme.
Un aphrodisiaque naturel
L’ashwagandha (Withania somnifera), une espèce de plantes de la famille des Solanaceae, est utilisé en tant qu’aphrodisiaque, mais aussi pour lutter contre l’infertilité. Une étude indienne sur un groupe d’hommes présentant une concentration en spermatozoïdes inférieure à 20 millions/ml de sperme a obtenu des résultats stupéfiants : après quatre-vingt-dix jours de prise (675 mg/jour en trois fois), cette concentration avait progressé de 167 %, le volume de sperme avait augmenté de 53 %, et la motilité de 57 %. Bigre…
Des compléments qui améliorent la fertilité
La recherche a étudié différentes supplémentations à visées antioxydantes susceptibles d’améliorer ou de protéger le capital reproducteur du sperme. Des résultats positifs ont été obtenus avec des prises à doses élevées de vitamine C et E, de bêtacarotène, de lycopène, de coenzyme Q10, de zinc, de sélénium ou encore de N-acétyl-cystéine. Mais le choix des doses et des combinaisons appropriées, pour qu’un cocktail soit plus efficace que ces suppléments pris isolément, n’est pas encore arrêté.
Une revue d’études a indiqué que les graines de nigelle (Nigella sativa) avaient la capacité d’améliorer la fertilité sur les modèles animaux. Le mécanisme d’action principale résiderait dans l’action antioxydante de certains de ses composants, notamment la thymoquinone et les acides gras polyinsaturés. Ceux-ci protègent les spermatozoïdes des dommages causés à leur membrane et leur ADN par les radicaux libres. À confirmer chez l’homme…
Pour résumer, il ressort des nombreuses études sur le sujet qu’un métabolisme sain est un prérequis pour avoir une semence de qualité « fécondante ». Dans cet objectif, une alimentation saine et réfléchie, de préférence bio, semble un excellent levier. À quoi on peut ajouter quelques trésors de la nature validés par la science. Enfin, au-delà des aspects psys, peut-être faut-il aussi avoir préalablement posé ses objectifs de vie en toute honnêteté avec sa partenaire…
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
Pour consulter le site sans publicités inscrivez-vous
Tabagisme et fertilité des enfants
Méfaits du travail de nuit sur la fertilité
Du bio pour ne pas finir idiot ?
Les noix pour enrayer le déclin de la qualité du sperme
L’inositol en question sur les troubles psys, mais bénéfique au métabolisme, à la fertilité et à la thyroïde
Fertilité masculine : l’huile de poisson semble améliorer la fonction testiculaire