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La physiologie de l’oeil et ses pathologies
Une bonne vision n’est possible que si les différentes parties de l’œil fonctionnent chacune à leur meilleur niveau. Comment cet organe si fragile fonctionne-t-il ? Et quelles sont les principales pathologies dont il peut souffrir.
Pour orienter son regard, l’oeil sollicite six muscles. Il est essentiel que tous ces muscles agissent dans la plus parfaite coordination. Ce système permet quatre types de déplacement : mouvements saccadés (quand l’attention passe brutalement d’un objet à un autre), mouvements de poursuite souple (pour suivre le déplacement d’un objet), mouvements vestibulaires (en réponse aux informations qui proviennent de l’oreille interne), et mouvements de convergence (quand l’attention se focalise sur un objet rapproché).
Le regard étant placé, la lumière traverse la cornée, l’humeur aqueuse de la chambre antérieure, le cristallin et l’humeur vitrée de la cavité postérieure avant d’atteindre la rétine. Par ailleurs, la quantité de lumière qui pénètre dans la cavité oculaire est régulée par l’iris, un anneau musculaire dont la contraction conditionne la plus ou moins grande ouverture de la pupille.
La rétine est formée de plusieurs couches cellulaires, chacune composée d’un type de cellules bien spécialisées. Les cellules en forme de bâtonnets ou de cônes sont les cellules réceptrices à partir desquelles les rayons lumineux sont d’abord convertis en influx nerveux puis transmis au nerf optique avant d’être véhiculés jusqu’au cerveau. Afin d’éviter la réflexion des rayons qui passent à travers le maillage des cellules réceptrices, l’épithélium pigmentaire sur lequel elles reposent, absorbe ceux-ci complètement.
Les bâtonnets, très sensibles à la lumière, interviennent en atmosphère sombre (vision scotopique). Les cônes, quant à eux, sont de trois types, chacun adapté au traitement d’une couleur primaire, tous moins sensibles aux rayons lumineux que les bâtonnets mais d’une acuité de discernement bien plus grande : ils assurent la vision en pleine lumière (vision photopique) ainsi que la reconnaissance des couleurs.
Chaque oeil possède environ 120 millions de bâtonnets, 6 millions de cônes et seulement 1,2 million de fibres nerveuses : ainsi, un peu plus d’une centaine de cellules réceptrices est reliée à chaque fibre nerveuse qui constitue le nerf optique.
L’endroit où l’acuité visuelle atteint son maximum se trouve dans une petite dépression, la fovea centralis, au cœur d’une tache jaune, constituée uniquement de cellules réceptrices en forme de cônes.
Quelle que soit leur localisation, les cellules réceptrices sont irriguées par un réseau de vaisseaux sanguins cheminant dans la couche sur laquelle elles reposent (la choroïde). C’est pourquoi elles sont fortement endommagées à la suite d’un décollement de la rétine.
Une telle complexité d’organisation exige la coexistence de nombreux systèmes de protection : parois osseuses de l’orbite qui évitent un grand nombre de chocs, glandes lacrymales et clignement des paupières qui assurent l’humidité et la propreté de la cornée, iris dont le diamètre de la pupille s’adapte à la quantité de lumière de l’environnement et régulation extrême de la production des radicaux libres au niveau des cellules réceptrices.
La sensibilité à la lumière est assurée par une protéine de la famille des opsines et un dérivé de la vitamine A, le rétinène. La transmission de l’influx nerveux depuis la rétine dépend quant à elle des vitamines B. Et la régulation du stress oxydatif fait intervenir les vitamines C et E, certains carotènes (paravitamines A), la lutéine et la zéaxanthine, le zinc. C’est dire si des apports quotidiens suffisants en micronutriments sont essentiels.
Les problèmes de réfraction
On appelle réfraction le changement d’orientation d’une onde (ici lumineuse) quand elle passe d’un milieu à un autre. Chez l’être humain, elle est normale quand l’image d’un quelconque objet se forme sur la rétine, l’acuité visuelle est alors à son maximum. Si l’objet est situé au-delà de cinq mètres, la réfraction se fait sans accommodation ; s’il est situé en deçà, elle nécessite une accommodation par déformation du cristallin réalisée par la contraction d’un muscle intraoculaire et le relâchement simultané d’un autre, tous deux situés dans le corps ciliaire (portion antérieure de la choroïde à laquelle le cristallin est attaché). Tout au long de la vie, diverses anomalies peuvent venir perturber la réfraction et induire une diminution plus ou moins invalidante de l’acuité visuelle.
L’hypermétropie
L’image se forme un peu en arrière de la rétine. Un œil trop court ou une cornée trop plate en sont les causes principales. Les symptômes d’appel sont une difficulté à voir les objets de près, des maux de tête, une certaine fatigue visuelle, des mouvements involontaires et répétitifs des paupières (myokymie).
La myopie
L’image se forme un peu avant la rétine. Un œil trop long ou une cornée trop courbe en sont les principales causes. C’est le plus fréquent des troubles de la réfraction. Il se traduit par une difficulté à voir les objets à plus de 5 mètres, par un clignement des yeux afin de compenser, par un besoin de rapprocher de soi ce que l’on veut lire.
L’astigmatisme
L’image ne parvient pas à être nette du fait que la cornée est ovale au lieu d’être ronde : focaliser sur un objet est facile, mais ce qui est tout autour est flou. Lorsqu’elle s’associe à la myopie, ce qui est fréquent, la vision est alors complètement trouble.
La presbytie
Comme dans l’hypermétropie, la vue de près est amoindrie, mais la cause est ici la diminution de la capacité d’accommodation du cristallin en lien avec une perte d’élasticité. C’est donc une pathologie plus tardive, débutant généralement vers 45 ans. Avoir besoin de tendre les bras et d’un meilleur éclairage pour lire en sont les signes habituellement révélateurs.
Les maladies dégénératives
Autres problèmes que peut rencontrer la vue au cours de la vie, les maladies dégénératives que l’on appelle également pathologies oculaires cécitantes, preuve de leurs conséquences sur la santé visuelle.
La cataracte est l’opacification partielle ou totale du cristallin pouvant conduire à la cécité. Les causes les plus fréquentes en sont l’exposition exagérée à la lumière, le tabagisme, le diabète et une consommation excessive de produits laitiers…
La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une dégradation de la tache jaune, la partie de la rétine qui ne transmet pas moins de 90 % des informations visuelles que reçoit le cerveau. De toutes les maladies dégénératives courantes de l’oeil, c’est l’une des plus difficiles à traiter et l’une des plus grandes pourvoyeuses de cécité. Outre une certaine prédisposition génétique, sont également en cause l’hypertension artérielle, un phototraumatisme (observation d’une éclipse sans protection ou des éclairs pendant un orage, etc.), le tabagisme, la dépendance à l’alcool, une carence en antioxydants.
Le glaucome est la conséquence de l’augmentation de la pression intraoculaire suite à un défaut d’évacuation de l’humeur aqueuse dont la production continue. Outre la couleur glauque que prend la pupille, elle expose à une cécité à plus ou moins long terme. Dans sa forme dite « à angle ouvert », de loin la plus fréquente, elle est essentiellement de cause génétique, de sorte qu’un seul antécédent familial devrait conduire à pratiquer un bilan de dépistage avant l’âge de 40 ans.
Quant à sa forme « à angle fermé », elle vient souvent s’ajouter à une hypermétropie, un astigmatisme important ou une cataracte et survient suite à des circonstances stressantes particulières : sa constitution rapide réalise une véritable urgence médicale dont la résolution rapide conduit non seulement à calmer les violentes douleurs mais surtout à la sauvegarde du nerf optique sinon menacé d’atrophie aiguë.
La rétinite chronique est une inflammation de la rétine aux multiples causes possibles, mais dont les plus fréquentes sont le diabète, l’hypertension artérielle ou une maladie rénale.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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