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Bien nourrir nos tissus conjonctifs
Sous la dénomination " tissu conjonctif ", des caractéristiques physiologiques, biologiques et métaboliques particulières sont présentes et la totalité des organes et fonctions du corps humain sont concernés. Et bien qu’il constitue la majorité des tissus de notre corps et soit essentiel, il est paradoxalement peu pris en compte dans la santé préventive. Partie 2
Les tissus conjonctifs peuvent être divisés en fonction de la texture de leur matrice extracellulaire, celle-ci dépendant bien évidemment des éléments qui la composent. Voyons-en quelques-uns pour nous permettre de bien embrasser la stupéfiante adaptation de chaque tissu aux exigences de sa localisation et de son rôle.
Le tissu conjonctif osseux est le plus dur de l’organisme, car il a la particularité d’être fortement minéralisé, de contenir une trame dense de collagène, et d’être un des tissus les moins hydratés du corps (50 % d’eau environ). Il a donc des propriétés de dureté qui lui sont bien connues – c’est lui qui nous porte –, mais aussi la capacité de représenter un stock important de sels de calcium. Il contient ainsi 98 % de notre calcium et 85 % de notre phosphore.
Le tissu adipeux est un tissu conjonctif dans lequel baigne un grand nombre de cellules adipeuses : les adipocytes. Il existe différents types de tissus adipeux (blanc, brun…), leurs rôles sont à la fois du remplissage de l’espace libre entre les organes et le stockage de l’énergie sous forme de triglycérides, ce qui permettra au corps de continuer à fonctionner dans les périodes de privation de nourriture.
L’enveloppe adipeuse hivernale, rien de plus normal
Le saviez-vous ? Le tissu conjonctif de votre peau a tendance à stocker des cellules adipeuses lorsque votre organisme pressent l’arrivée de l’hiver (par la baisse des températures moyennes et le raccourcissement des jours), afin de jouer un rôle de manteau thermique et de mieux vous isoler du froid.
À l’inverse, en sentant venir la belle saison, il décide de réduire à nouveau cette couche adipeuse. Et ce cycle a lieu chaque année. C’est un vieux réflexe physiologique qui nous vient de la nuit des temps, mais qui est toujours agissant, et qui fait qu’aujourd’hui encore, on pèse un tout petit peu plus lourd en hiver qu’en été !
Le tissu conjonctif des parois artérielles : comme évoqué précédemment, la fonction de paroi artérielle nécessite des propriétés de solidité mais aussi de souplesse de façon à pouvoir supporter les variations de pression incessantes dues au flux sanguin. Ainsi, la paroi de l’aorte, cette grosse artère dans laquelle est éjecté puissamment le sang du ventricule gauche pour être distribué dans toute la grande circulation, est l’endroit du corps le plus riche en fibres d’élastine.
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Besoin de nutriments fondamentaux
Vous commencez à entrevoir que la grande diversité des tissus conjonctifs fait qu’il est difficile de les grouper tous sous des affirmations communes. C’est également le cas pour leur fabrication. Néanmoins, certains nutriments sont des fondamentaux si l’on envisage une synthèse endogène de qualité.
Tout d’abord, étant donné l’importance des protéines structurales dans la qualité des tissus conjonctifs, il convient que l’organisme dispose de suffisamment d’acides aminés, et notamment des plus concernés par la fabrication du collagène et de l’élastine, à savoir : la proline, la glycine et la lysine. Bien sûr, ce ne sont pas les seuls et, d’une façon générale, tout apport alimentaire en protéines est le bienvenu. Certaines vitamines sont également indispensables : la vitamine C est consommée en quantité pour fabriquer les fameuses fibres, et on peut noter l’importance des vitamines A et E. Il est d’ailleurs intéressant de constater que toutes trois sont des vitamines aux propriétés antioxydantes.
Du côté des oligo-éléments, le soufre et le zinc sont incontournables. En effet, sans eux, pas question d’envisager un collagène de bonne qualité. Du côté de l’élastine, c’est aussi vers les sources de silicium qu’il est bon de jeter un œil, car l’organisme en utilise beaucoup pour sa fabrication (il est aussi utilisé pour le collagène). Donnée souvent négligée, la qualité de l’hydratation du corps, car, là encore, si votre organisme manque d’eau, il sera pénalisé dans sa capacité à fabriquer des protéines structurales de qualité.
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Pas trop d’antioxydants !
Attention aux idées reçues autour du stress oxydatif et de la prise d’antioxydants. Il a été prouvé que la confrontation de l’organisme à un stress oxydatif raisonnable permet de maintenir sa capacité d’adaptation et de lutte antiradicalaire, tandis que la prise massive d’antioxydants génère des effets délétères sur le fonctionnement de nos systèmes de défense contre l’oxydation. Préférez donc des petites doses apportées par une alimentation adaptée.
Concrètement, dans mon assiette
Pour vous aider avec quelques exemples, voici des sources intéressantes pour tous ces nutriments :
- Les chairs animales sont évidemment des bonnes sources d’acides aminés, dont ceux concernés pour la synthèse des fibres de structure. Dans le détail, les volailles, comme la dinde, sont particulièrement intéressantes, ou le jarret de porc. Et puisqu’il s’agit de vivre et manger avec plaisir, ne vous privez pas d’une petite friture d’éperlans par exemple ou d’une bonne cuisine créole à base de morue. Du côté végétal, la spiruline et les oléagineux comme les graines de courge ou de tournesol sont des bonnes sources de glycine.
- Les œufs sont le superaliment par excellence, l’œuf tient une place à part pour plusieurs raisons. Tout d’abord, à poids égal ingéré, il permet au corps d’assimiler davantage de protéines que n’importe quelle viande. Il contient également déjà des composés comme le collagène, l’élastine, l’acide hyaluronique, des glycosaminoglycanes, etc., en particulier dans la petite membrane située juste sous la coquille. L’œuf est également riche en soufre et en zinc, et contient des vitamines A et E. Comme vous pouvez le constater, difficile d’espérer un aliment plus complet que celui-là en ce qui concerne le bénéfice sur l’entretien des tissus conjonctifs.
- Les bouillons d’os, malheureusement tombés en désuétude chez la plupart de nos contemporains, sont un peu le témoin d’une époque où la profusion de viande ne faisait pas partie du quotidien. Du temps de nos grands-parents, par exemple, on mangeait moins de viande, mais lorsque l’on abattait une bête, on avait conscience de sa valeur, et le gaspillage n’avait pas droit de cité. Ainsi, les os à moelle de bœuf, les carcasses de volailles et autres servaient à faire un bouillon destiné à être consommé comme une soupe ou à servir d’ingrédient dans les plats des jours suivants. Il n’était pas rare que la cocotte dans laquelle était mise la carcasse passe plusieurs jours sur la cuisinière à bois, à bouillir une fois, puis une deuxième, puis une autre encore… Et ça tombe bien puisque le fait de mijoter plusieurs heures permet d’obtenir un bouillon des plus intéressants, riche en collagène, en acide hyaluronique, en proline et en glycine.
- Dans le même ordre d’idée, on peut aussi citer le jus des courts-bouillons de poissons. Vous avez certainement remarqué que lorsqu’il refroidit, il se forme une gélatine en surface du liquide, plus ou moins transparente ou colorée, eh bien cette gélatine est riche en collagène qui s’est libéré dans le jus de cuisson à partir des arêtes et des écailles du poisson. Tout comme pour le bouillon de carcasse, n’hésitez pas à utiliser ce précieux liquide pour embaumer d’autres plats, ce sera l’occasion d’intégrer dans vos recettes un ingrédient sain, utile et agréablement parfumé.
- Les fruits et légumes crus, cueillis le plus récemment possible, sont excellents pour leur teneur en vitamine C. Rappelons que cette vitamine est thermosensible, c’est-à-dire en bonne partie détruite par la chaleur (donc par la cuisson), et que l’organisme humain ne sait ni la fabriquer ni la stocker. Une journée sans apport est donc une journée de carence.
- Les sources de vitamine E sont à trouver dans certaines huiles végétales (tournesol, germe de blé…) de bonne qualité, ou dans les oléagineux.
- Les sources de soufre ne manquent pas dans le règne végétal (ail, choux, roquette, radis, poireau, navet, etc.). N’hésitez pas à en consommer en abondance, parce que la quantité assimilée par rapport à ce qui est ingéré n’est pas extraordinaire.
- Les sources de vitamine A sont à puiser dans le beurre cru et dans tous les fruits et légumes riches en caroténoïdes (carotte, courges musquées, oranges, persil, abricots, légumes vert foncé, etc.). Lorsque l’on parle de vitamine A, il convient de distinguer le rétinol assimilable à 75 % environ (présent dans les produits animaux) de la forme caroténoïde assimilable à 3 % (précurseur présent dans certains végétaux), avec de surcroît une grande variabilité individuelle dans la capacité à le transformer en rétinol (forme active). Préférez donc les aliments d’origine animale pour en profiter.
Voici donc de quoi intégrer, quotidiennement et avec le plaisir du goût, des aliments qui vous seront bénéfiques. N’oublions pas que l’hygiène de vie, dont l’alimentation fait partie, doit être la première source de santé, avant de penser à avoir recours à des supplémentations de tout poil.
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Le végétarisme, oui, s’il est bien équilibré
Il faut savoir que, sur le long terme, la présence de protéines lourdes (donc animales) et de zinc dans l’alimentation est nécessaire au maintien d’une bonne sécrétion d’acide chlorhydrique par l’estomac, laquelle est indispensable à une digestion et une assimilation correctes des protéines. À ce sujet, ces données factuelles me font pencher pour une prudence vis-à-vis des régimes végétariens mal conduits ou du végétalisme, l’idée étant qu’un entretien correct des tissus conjonctifs ne peut se faire que sur la base d’une bonne assimilation protéinée. En revanche, pas de souci avec un mode végétarien bien géré, puisqu’il contient des sources de protéines animales (œufs et/ou poisson selon les cas).
Le soutien des huiles essentielles
Enfin, les huiles essentielles (HE) peuvent constituer un bon moyen d’aider à l’entretien de nos tissus conjonctifs en exerçant divers effets bénéfiques, comme une forte activité anti-oxydante au niveau cutané (HE de géranium rosat), une stimulation de la formation du collagène (HE de ciste ladanifère), ou encore une accélération de la régénération cellulaire et donc cutanée (HE de lavande aspic et de Palmarosa).
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