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Des tissus mis à rude épreuve
Sous la dénomination " tissu conjonctif ", des caractéristiques physiologiques, biologiques et métaboliques particulières sont présentes et la totalité des organes et fonctions du corps humain sont concernés. Et bien qu’il constitue la majorité des tissus de notre corps et soit essentiel, il est paradoxalement peu pris en compte dans la santé préventive. Partie 3
Bien évidemment, comme toutes les structures vivantes, les tissus conjonctifs sont soumis à des évènements qui font qu’ils vont plus ou moins être capables de se maintenir en bon état dans le temps. Voyons ensemble quelques-uns des facteurs majeurs.
- Le vieillissement : en premier lieu, indépendamment de toute autre influence, le temps exerce son emprise sur les tissus conjonctifs. Avec l’âge, le tissu conjonctif de la peau a tendance à être de moins en moins épais. De plus, la synthèse des fibres de structure diminue, en particulier celle de l’élastine, ce qui fait que le remplacement partiel de celle-ci par du collagène diminue l’élasticité de la peau. On ajoute à ça la difficulté croissante du corps à rester hydraté en vieillissant, et l’on comprend comment notre âge peut s’inscrire sur notre peau.
- Le stress oxydatif : nombreux sont les facteurs d’influence : la surexposition aux rayons du soleil, l’alcool, le tabagisme, etc. Nous allons nous arrêter un peu sur ce dernier, et vous allez voir que les mécanismes par lesquels il altère la qualité de nos tissus conjonctifs ont plusieurs facettes. Tout d’abord, le fait de fumer augmente nettement le niveau de radicaux libres dans l’organisme, ce n’est pas un secret. La consommation régulière de cigarettes précipite donc le vieillissement par stress oxydatif. Mais pas seulement : on estime que chaque cigarette nous " crame " environ 25 mg de vitamine C, or non seulement il a été observé un effet de protection des tissus conjonctifs par les vitamines C et A, mais souvenez-vous que la synthèse endogène du collagène et de l’élastine nécessite des quantités non négligeables de vitamine C (vitamine que le corps ne sait ni fabriquer ni stocker, pour rappel). Le tabagisme est donc l’une des habitudes les plus délétères pour le maintien de tissus conjonctifs en bon état. Vous avez sûrement déjà vu des gros fumeurs, que vous avez considérés " marqués " par le tabac, vous comprenez maintenant que ce n’est pas une vue de l’esprit : à la longue, l’aspect cutané est réellement changé prématurément par ces mécanismes. Certains penseront peut-être que ce n’est pas bien grave et qu’il s’agit là d’un aspect esthétique, mais attention, tous les tissus conjonctifs de votre corps subissent la même influence, par exemple la qualité des parois de vos vaisseaux sanguins est également concernée ; et là, on ne parle plus d’apparence, mais bel et bien de risque circulatoire…
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- L’acidose tissulaire : pour comprendre ce facteur, il est nécessaire de faire un bref rappel sur le cycle de l’équilibre acido-basique. Nous n’allons évoquer ici que les acides dits " lourds ", c’est-à-dire non volatils, et éliminés, dit-on classiquement, par les reins. En réalité, ce cycle a lieu sur vingt-quatre heures : durant la phase diurne, ces acides sont partiellement neutralisés puis stockés dans le liquide interstitiel, vous savez, ce liquide de remplissage dans lequel baignent les cellules et qui entoure tous les organes de notre corps, celui qui fait partie de la substance fondamentale. Vous y êtes ? Durant la nuit, ces acides lourds retournent dans le sang afin d’être plus fortement neutralisés et éliminés par la fonction rénale, c’est ce qui explique que votre première urine du matin est normalement plus acide que les autres. Cependant, cette capacité a une limite, et si trop d’acides lourds s’accumulent quotidiennement dans ce liquide interstitiel, celui-ci va perdre de sa fluidité et devenir plus gélatineux. Par ailleurs, en s’acidifiant, il modifie aussi sa polarité électrique, puisque les acides sont des voleurs d’électrons. Vous voyez où je veux en venir : on se retrouve avec des tissus conjonctifs dont la substance fondamentale est épaissie et pénalise ainsi de façon très mécanique la diffusion des nutriments aux cellules et l’élimination des déchets. Petit à petit, il est de plus en plus difficile pour les cellules de réaliser leurs échanges.
- Les carences, bien évidemment. Nous avons vu précédemment les nutriments les plus importants pour différents composants des tissus conjonctifs. Il va de soi que si l’on prive le corps des outils lui permettant de gérer au mieux ses fonctions, il ne faut pas s’attendre à ce que ça se passe bien sur le long terme.
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- La sédentarité : on pense toujours en premier réflexe à ce qu’on ingère ou n’ingère pas, mais parfois des influences toutes simples d’hygiène de vie nous échappent, faute de connaissances physiologiques. Par exemple, savez-vous que notre réseau sanguin n’est pas étanche, il suinte en permanence, c’est ce qu’on appelle les fuites plasmatiques, et ce liquide vient augmenter le volume du liquide interstitiel, donc de la substance fondamentale. La nature étant très bien faite, une partie de cette fraction liquide des tissus conjonctifs est en permanence récupérée par le réseau lymphatique, qui se charge de l’acheminer jusqu’aux veines sous-clavières, où la lymphe se déverse dans le réseau sanguin permettant ainsi de maintenir constante la pression sanguine en compensant les suintements plasmatiques. Donnée anatomique importante : il n’existe pas de pompe sur le réseau lymphatique comme on a le cœur sur le réseau sanguin. Le débit et la qualité de l’écoulement lymphatique se font en majeure partie par la contraction des muscles dédiés au mouvement. C’est par ce biais que la sédentarité excessive et le manque de mouvement pénalisent la circulation et l’épuration de la fraction liquide des tissus conjonctifs. Bouger, c’est permettre à son corps de s’entretenir correctement.
Bouger fréquemment, c’est bon pour la lymphe
Prenez garde à bien distinguer la sédentarité et le fait de pratiquer un sport. L’important est que l’organisme soit en mouvement de façon très régulière, plusieurs fois par jour, l’idéal étant de ne pas rester « posé » plus de quarante-cinq minutes. En effet, si vous pratiquez un sport (encore plus s’il est intensif) deux ou trois fois par semaine, mais que vous travaillez dans un bureau, en restant assis huit heures par jour, ça ne permettra pas à votre corps de s’entretenir correctement. En bref, ce n’est pas par une activité physique intense et ponctuelle que l’on peut retrouver le bénéfice physiologique d’un mouvement, certes plus doux, mais beaucoup plus régulier.
Un exemple plus spécifique : inflammation et cartilage
S’il est donc tout à fait possible de gaspiller un très bon capital de départ, il est également pensable de perdurer avec un bon état des tissus conjonctifs malgré un tirage de départ un peu moins chanceux. Ne négligez pas l’importance du cumul des petites choses sur des années.
Tissu conjonctif au top = meilleure grossesse
Dans des évènements physiologiques telle une grossesse, la qualité du tissu conjonctif est encore prépondérante. S’il est de bonne qualité, il permettra non seulement une meilleure nutrition du fœtus, une bonne distension de la peau et de l’utérus, mais exercera aussi une influence sur la qualité de la récupération et du remaniement organique post-partum.
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