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Mauvaises odeurs : indicateurs utiles de santé
Mycoses, gaz, hémorroïdes… La simple évocation de ces mots génère un malaise chez la plupart d’entre nous. Au point parfois de retarder la consultation d’un médecin et donc une possible guérison. Afin que plus jamais la honte ne nuise à votre santé, nous vous proposons de briser ces tabous et d’apprendre à détecter les signes qui doivent vraiment vous alerter.
Transpiration nauséabonde, pertes odorantes, mauvaise haleine… Durant des siècles, ces effluves étaient des aides précieuses au diagnostic médical. Si nous les supportons de moins en moins de nos jours, elles sont pourtant très utiles et signalent généralement un problème lié à un désordre hormonal, un champignon ou une infection à levures.
Mon odeur est-elle le signe d’une maladie ?
Une modification forte et soudaine de votre odeur corporelle doit vous alerter car les maladies générant un tel changement d’odeur peuvent être graves. Les pathologies touchant au foie, au rein, au système digestif ou encore le diabète peuvent, par exemple, générer des odeurs de transpiration fortes et déplaisantes. Une insuffisance hépatique génère une forte odeur de poisson cru, une insuffisance rénale une haleine caractéristique d’ammoniaque, et un diabète une odeur de pommes pourries. Les pathologies bouleversant l’équilibre hormonal ont également tendance à modifier nos odeurs corporelles, comme celles touchant à la thyroïde.
Des médecins utilisent d’ailleurs ces odeurs pour diagnostiquer certaines maladies telles le cancer du poumon, du sein, de la peau ou encore le diabète. Ainsi, des appareils d’analyse de l’haleine (comme le NaNose, développé par des chercheurs israéliens) se proposent de détecter des cancers, tel celui des poumons, avec jusqu’à 90 % de précision grâce à l’odeur particulière qui émane des cellules cancéreuses. Cette technologie pourrait d’ailleurs à l’avenir être adaptée pour des diagnostics précoces de Parkinson, de la sclérose en plaques ou de la maladie de Crohn.
Caséum : « Boules puantes » sur les amygdales, une cause méconnue de mauvaise haleine
Vous souffrez de mauvaise haleine et avez tout tenté sans succès ? La cause n’est peut-être pas là où vous le pensez. Du fait d’une angine mal soignée, du tabagisme ou d’affections ORL répétées, il arrive que l’amygdale se creuse de cavités dans lesquelles des morceaux de nourriture et de peaux mortes se logent et fermentent, ce qui conduit à une haleine fétide. Ces débris forment des boules pâteuses blanchâtres à grisâtres, visibles sur les amygdales, appelées caséum. Celui-ci peut engendrer des affections et nécessite de consulter un ORL. Plusieurs solutions existent alors : un nettoyage régulier peut-être effectué à la maison à l’aide d’un hydropulseur qui les déloge, ou les cryptes peuvent être lissées (quasi supprimées) lors d’une chirurgie appelée amygdalectomie par radiofréquence.
Alimentation, médicaments : cherchez la cause dans le quotidien
Plus couramment, un changement d’odeur corporelle signe un trouble bénin. Chez la femme par exemple, les odeurs corporelles varient selon le cycle menstruel et pendant la grossesse. Il se peut également que cette nouvelle chemise « 100 % polyester » augmente votre transpiration, donc votre odeur. Une mauvaise haleine peut aussi être le signe d’une infection des gencives ou d’un abcès dentaire (ou d’une amygdalite, problème plus méconnu, lire encadré ci-dessus).
Des aliments comme l’ail, l’oignon, le piment, le chou, la viande rouge, l’alcool, les produits laitiers ou encore les épices peuvent temporairement modifier votre odeur corporelle. Certains médicaments peuvent aussi modifier votre haleine, sueur ou salive en influant sur la flore microbienne de votre peau et de vos muqueuses. C’est le cas de la nicotine, de certains antidépresseurs, neuroleptiques et opioïdes. En modifiant la flore microbienne ou en perturbant notre système hormonal, les antibiotiques, antiseptiques et antifongiques peuvent également générer temporairement une mauvaise odeur du corps. Le tramadol, la gabapentine, la codéine, l’oméprazole et certains antidépresseurs augmentent aussi la sudation, donc les odeurs de transpiration.
Quatre remèdes naturels contre une mauvaise odeur corporelle
Pour limiter les effluves désagréables, des solutions naturelles existent. De la chlorophylle liquide ajoutée à un liquide agira comme « déodorant interne ». Deux gouttes d’huile essentielle de palmarosa, de sauge sclarée ou de lavande appliquées sur les aisselles mélangées à un déodorant ou une huile végétale permettront de limiter le développement des bactéries responsables de l’odeur de sueur. Les feuilles de sauge, prises sous la forme de complément alimentaire ou en tisane, limitent également la transpiration.
Enfin, la consommation de légumes à feuilles vertes comme la laitue, le chou frisé, les épinards ou la roquette permettraient de neutraliser de l’intérieur certaines odeurs corporelles grâce à leur fort apport en chlorophylle.
Vinaigre, bicarbonate de soude et zinc contre les pieds malodorants
Pour venir à bout naturellement de vos odeurs de pieds, faites appel aux propriétés antimicrobiennes du vinaigre de cidre et anti odeurs du bicarbonate de soude. Dans une bassine d’eau tiède, mélangez 5 cuillerées à soupe de bicarbonate avec une tasse de vinaigre de cidre de pomme. Faites tremper vos pieds vingt minutes. Vous pouvez également enduire vos pieds d’une solution à base de zinc (dosé à 15 %) qui, dans certaines études, montre une disparition complète de l’odeur des pieds chez deux tiers des participants
Références bibliographiques
« Modifications de l'odeur corporelle d'origine médicamenteuse », Prescrire, avril 2022.
« Diet quality and the attractiveness of male body odor », Evolution and Human Behavior, 2017.
« Zinc Therapy in Dermatology: A Review », Dermatol Res Pract. 2014.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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