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La chimie des perturbateurs endocriniens
Les perturbateurs endocriniens sont des molécules qui agissent sur l’équilibre hormonal tout en provoquant des effets indésirables sur la santé. Très sournois ils s'insinuent dans nos vies et notre corps, principalement dans nos glandes endocrines, d’où leur nom.
L’épidémiologiste américaine Theo Colborn définit pour la première fois en 1991 le terme « perturbateurs endocriniens » : « Toute molécule ou tout agent chimique composé ayant des propriétés hormonomimétiques et décrit comme cause d’anomalies physiologiques et de reproduction. »
Des sournois omniprésents
Le chlordécone, un organochloré très utilisé dans les plantations de bananes, est responsable de cancers de la prostate. Cet insecticide a été définitivement interdit en 2007 après de nombreuses prolongations d’utilisation. Les dégâts sont encore visibles aujourd’hui, avec de nombreux malades. Les nouveau-nés sont les plus exposés via l’allaitement et le placenta.
Le bisphénol A est un xéno-oestrogène (oestrogène synthétique) sournois que l’on trouvait dans le revêtement intérieur des biberons jusqu’en 2010. De nos jours, seuls les contenants alimentaires en contiennent, dont les boîtes de conserve et les canettes. Le logo « sans BPA » devrait vous rassurer sur l’absence de cette substance.
Les composés perfluorés, dont le plus connu est le Téflon, un enduit anti-adhésif présent sur vos poêles et casseroles. L’achat de vos contenants de cuisson doit donc être étudié pour éviter qu’ils n’empoisonnent vos repas.
Les phtalates sont les plus courants, car ils sont redoutables et très présents dans notre quotidien. Ils s’immiscent dans la plupart de nos objets en plastique, du film alimentaire aux bouteilles d’eau, en passant par les jouets des enfants. Plus grave, on les retrouve également dans les poches à perfusion des hôpitaux… Petit conseil : ne réchauffez jamais vos aliments dans une boîte en plastique placée directement dans le micro-ondes. Cela favoriserait la projection des phtalates aussitôt sur votre nourriture.
Le paraben, dont vous avez sûrement déjà entendu parler, au vu des polémiques au sujet des cosmétiques qui ont eu lieu il y a quelques années. Accusé de provoquer des cancers du sein, il a rapidement été évincé d’un bon nombre de produits de beauté. En sa qualité de conservateur, il a toutefois été remplacé par d’autres produits, dont il faudrait vérifier l’origine à chaque nouvel achat.
185 cosmétiques en liste noire
Les produits cosmétiques utilisés au quotidien par la majorité de la population sont composés de diverses substances telles que des émulsifiants, des tensioactifs, des additifs, des conservateurs, des principes actifs… En février dernier, l’association UFC-Que Choisir a ainsi publié une liste de 185 produits contenant des substances préoccupantes du fait de leur caractère toxique, allergisant, irritant ou perturbateur endocrinien.
Pire, la combinaison de certains produits peut exacerber leur toxicité pour le consommateur sur le long terme, en plus d’être dangereux également pour l’environnement. Malheureusement, ces synergies ne sont pas étudiées comme elles le devraient par les laboratoires pharmaceutiques, et le consommateur est très souvent le dernier informé des dégâts que peut engendrer le produit qu’il consomme.
Apprendre à lire les étiquettes (code INCI) est votre première sécurité pour acheter en toute conscience vos cosmétiques. Préférez des cosmétiques dits bionaturels qui vous assurent une certaine sécurité de consommation. Attention au désormais célèbre greenwashing (blanchiment écologique) qui leurre très souvent le consommateur et dont les publicitaires sont de plus en plus friands.
Des substances à bannir
– Le parabène. – Le formaldéhyde. – Le laurylsulfate de sodium (LSS). – Le laureth sulfate de sodium (LESS). – Le laureth sulfate d’ammonium (LSA). – L’aluminium, l’oxyde d’aluminium ainsi que le sel. – La paraffine ( Paraffinum liquidum, synthetic wax, isododécane…). – Certains silicones reconnus : ils se terminent en –cone ou –xane. – Les PEG (polyéthylènes glycols) et les PPG (propylènes glycols). – Les composés comprenant bromo, chloro ou iodo.
Une peau perméable et exposée
Saviez-vous que toute substance appliquée sur la peau traverse la barrière cutanée dans un délai de vingt minutes après l’application ? Que ce soit du rouge à lèvres, du fond de teint, de la crème solaire ou même un produit ménager, les molécules toxiques qui les composent pénètrent notre peau et circulent dans notre corps via le sang.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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