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Le pancréas, organe de vie majeur
C’est un lecteur qui nous a soufflé l’idée de ce dossier, nous rappelant que nous n’avions rien fait sur le pancréas et ses dérèglements. Pourtant, cet organe est vital, et donc mortel. Laissons le soin à la « grande presse » de s’émerveiller (enfin) sur l’intestin, et penchons-nous sur cette glande délaissée à tort.
Le pancréas est un organe relativement méconnu de beaucoup. On évoque régulièrement l’estomac ou encore le foie, mais qui autour de vous connaît avec précision la localisation et les fonctions de son pancréas ? Pourtant, voilà bien un organe majeur, assurant des rôles irremplaçables aussi bien dans les processus de digestion que dans la régulation de la glycémie (taux de glucose dans le sang).
Le pancréas est une glande dite « amphicrine », c’est-à-dire qu’il remplit à la fois une tâche exocrine (sécrétion de substances et enzymes libérées dans l’intestin grêle pour assurer une partie de la digestion) et une fonction endocrine (libération d’hormones dans le sang telles que l’insuline et le glucagon). Anatomiquement, il est situé pour partie derrière l’estomac et s’étend du duodénum (première partie de l’intestin grêle) à la rate, sur une petite vingtaine de centimètres. Ses sécrétions digestives sont acheminées vers la lumière intestinale par un canal principal (de Wirsung) et/ou par un canal accessoire (de Santorini), ceci de manière variable. En effet, selon les individus, le débit et la présence de ces deux voies d’évacuation sont très personnels… La réalité du vivant est moins figée que les planches d’anatomie !
Un organe multifonctionnel
Dans son rôle exocrine, le pancréas va assumer de multiples sécrétions aux visées différentes : des bicarbonates capables de faire remonter le pH du contenu sortant de l’estomac, ce qui permettra notamment une digestion correcte des glucides ; des enzymes amylases capables de digérer les sucres lents et rapides, qui ne peuvent être activées convenablement si le milieu est trop acide ; des enzymes lipases s’attaquant aux graisses, dont l’action sera facilitée par l’efficacité de la fonction hépatobiliaire ; enfin, des enzymes protéases qui continueront la digestion des protéines déjà commencée par l’estomac. Sur ce dernier point, il est intéressant d’observer l’intelligence de la vie, qui veille à ce que le pancréas ne fabrique que des précurseurs d’enzymes protéolytiques, et qui seront activés une fois arrivés dans l’intestin grêle, ce qui lui évite de s’autodigérer, étant lui-même constitué de protéines.
Dans son rôle endocrine, le pancréas fabrique principalement deux hormones : l’insuline (par les cellules bêta) et le glucagon (par les cellules alpha). La première permet de stocker du glucose dans les cellules de l’organisme (elle favorise la pénétration cellulaire du glucose et inhibe des processus menant au relargage du sucre dans le réseau sanguin), d’où sa fonction hypoglycémiante. La seconde favorise la libération de glucose dans le sang à partir du glycogène stocké en intracellulaire et la fabrication de glucose à partir des acides aminés (constituants unitaires des protéines) et des lipides, ce qui fait du glucagon un hyperglycémiant.
Pancréas dans l’oeil
Savez-vous que les difficultés rencontrées par votre pancréas peuvent laisser des traces dans votre iris ? Un aplatissement de la pupille à quatre heures dans l’oeil gauche en est une. Vous pouvez également observer une coloration plus ou moins orangée de la zone dite pupillaire, c’est-à-dire l’espace entre la pupille et une fine ligne appelée collerette. Il vous faudra néanmoins une loupe pour observer correctement ces signes. En cas d’inflammation chronique (pancréatite), un écartement des fibres de l’iris en forme d’amande peut même apparaître, également à quatre heures (oeil gauche), mais cette fois à l’extérieur de la collerette.
« Toute la chair »
Nous devons le nom actuel de cet organe à Ambroise Paré, qui l’a emprunté au grec ancien. Le préfixe « pan » embrasse l’idée de totalité, et « kreas » signifie « chair ». Le terme pancréas désigne donc « toute la chair ». Une origine qui donne lieu à des pistes intéressantes en décodage biologique des maladies.
Dysfonctionnements pancréatiques
Pour de multiples raisons que nous évoquerons plus loin, le pancréas peut se retrouver en souffrance et voir ses fonctions décliner. Les signes révélateurs de ses difficultés seront différents selon la facette impactée, exocrine ou endocrine.
Les signes exocrines
Lorsque la fonction exocrine est impactée, les symptômes principaux sont bien sûr digestifs. Il s’agit principalement de perturbations du transit, avec des selles molles, éventuellement grasses, nauséabondes ou contenant des débris végétaux incomplètement digérés, des ballonnements, des gaz intestinaux. La difficulté est que ce type de symptômes se retrouvent dans de nombreuses autres problématiques. Il n’est donc pas toujours évident d’en cerner l’origine. Si l’on passe à côté et que la situation s’installe sur du moyen à long terme, le risque de malnutrition est réel. Dans la mesure où les sécrétions pancréatiques permettent la digestion correcte de protéines, lipides et glucides, toute déficience prolongée a un impact direct sur la qualité des assimilations, entraînant de probables carences et des répercussions multiples.
Les signes endocrines
En revanche, lorsque c’est la fonction endocrine qui fait défaut, les perturbations ressenties concerneront la mauvaise gestion par l’organisme du taux de glucose sanguin. Nous pourrons trouver une tendance à l’hypoglycémie et ses classiques coups de pompe autour de 10 h 30 – 11 h et de 16 h – 17 h. La personne concernée va alors sentir dans ces moments une fatigue, un malaise émotionnel (irritabilité, anxiété), des vertiges, des difficultés de concentration, des palpitations, une sensation de vide intellectuel, des maux de tête, des étourdissements… Le réflexe des hypoglycémiques est souvent de consommer un peu de sucres rapides pour se requinquer, une grave erreur qui ne fait que fatiguer encore un peu plus leur pancréas et raccourcir par là même la durée entre les repas et les crises d’hypoglycémie. Au départ, elle arrive environ trois à quatre heures après la prise alimentaire, mais plus l’organe s’épuise et plus ce laps de temps diminue ; on rentre alors dans un cycle de destruction pancréatique progressive, qui pourra déboucher à terme sur un diabète de type 2.
Le diabète de type 2
Lorsque le pancréas est suffisamment abîmé pour ne plus pouvoir assurer une sécrétion d’insuline correcte, apparaît le diabète dit « de type 2 », caractérisé par une hyperglycémie régulière, c’est-à-dire un taux de glucose sanguin au-dessus de la norme, qui va provoquer dans le sang un phénomène appelé « glycation » des protéines. Cette réaction ressemble à une caramélisation des protéines, engendrant des composés nommés « produits de Maillard » ou AGEs (Advanced glycation end products). L’importance de cette transformation est dépendante à la fois de l’intensité et de la durée de l’hyperglycémie. Ces AGEs (à ne pas confondre avec la même abréviation désignant les acides gras essentiels !) sont particulièrement agressifs contre le système circulatoire, avec des conséquences oculaires ou rénales, par exemple. Si cette glycation est présente lors d’une grossesse, elle peut entraîner des perturbations de la réplication de l’ADN, donnant lieu à d’éventuelles malformations fœtales.
La pancréatite
La pancréatite est une inflammation du pancréas, provoquée le plus souvent par l’abus d’alcool ou l’obstruction des voies d’évacuation (ampoule de Vater, sphincter d’Oddi). Elle peut être aigüe ou chronique. C’est un problème préoccupant, pouvant entraîner des conséquences graves comme des dommages aux cellules productrices d’insuline, une insuffisance exocrine du pancréas, des kystes pancréatiques, une insuffisance rénale, voire un cancer du pancréas (du fait de l’inflammation chronique notamment) au pronostic bien sombre.
Un indicateur du diabète de type 2
La durée de vie moyenne d’un globule rouge est de 120 jours, pendant lesquels l’hémoglobine reste fixée à lui de manière irréversible. Or l’hémoglobine, comme toute protéine, est sensible au phénomène de glycation. L’hémoglobine glyquée (ou HbA1c) nous permet donc, par son dosage, d’avoir une idée de l’équilibre global de la glycémie pendant les trois derniers mois. C’est un excellent indicateur de la stabilisation d’un diabète de type 2.
Cobalamine et pancréas
Les thérapeutes connaissent bien la nécessité du facteur intrinsèque (substance sécrétée par l’estomac) dans le cycle d’assimilation de la vitamine B12. Mais ce métabolisme ne peut pas s’accomplir correctement sans l’intervention d’enzymes pancréatiques. La souffrance du pancréas peut donc aussi être une cause de malabsorption de la précieuse cobalamine, l’autre nom de la vitamine B12, essentielle au fonctionnement normal du cerveau, du système nerveux et à la formation du sang.
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
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