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Pancréas : des attaques quotidiennes

Article paru dans le journal nº 38

Le tabac, l'alcool ou encore une mauvaise alimentation sont les premiers facteurs perturbant l’activité du pancréas. Agir sur ces mauvaises habitudes en changeant de mode de vie c'est s'assurer un pancréas en bonne santé.

Il faut bien le reconnaître, nous sommes les premiers responsables de la détresse pancréatique. Passons en revue quelques-unes de ces mauvaises habitudes dont nous sommes coutumiers.

Les erreurs d’hygiénisme

La consommation de sucre rapide

Pas de crise pour l’industrie du sucre ! Sa consommation ne cesse de croître et on en trouve maintenant partout, même là où on ne l’attend pas. Je ne saurais trop vous conseiller d’éplucher méticuleusement les étiquettes si vous achetez des denrées alimentaires transformées, et pas seulement pour la présence de sucre… Lorsque nous ingérons un sucre rapide, la glycémie monte brutalement. Il s’ensuit une forte réaction du pancréas qui, dans l’affolement, produit un pic d’insuline, entraînant une descente rapide du taux de glucose sanguin : c’est le schéma classique du petit-déjeuner sucré qui provoque une hypoglycémie réactionnelle en fin de matinée.

Le raffinage des céréales

Eh oui, il n’y a pas que les aliments sucrés au goût dont l’index glycémique est trop élevé. Lorsque l’on raffine une céréale (c’est-à-dire qu’on enlève les enveloppes extérieures du grain), la vitesse à laquelle le glucose issu de l’amidon passe dans le sang s’élève sensiblement. Par ailleurs, l’enveloppe des céréales contient de l’acide phytique, capable d’empêcher pour partie l’assimilation de nutriments utiles au pancréas comme le zinc. Il convient donc, si vous décidez de passer aux céréales complètes, de limiter leur proportion dans votre assiette et d’observer un trempage ­correct (lire à ce sujet la newsletter n° 200 d’ Alternative Santé). Rappelez-vous que les céréales sont des aliments de tolérance pour la naturopathie, et non une base alimentaire, comme elles le sont devenues.

Le manque de mastication

Il existe dans la salive une enzyme amylolytique capable de casser les liaisons glucidiques : la ­ptyaline. Son rôle est de prédigérer les amidons pour soulager le travail du pancréas. Mais il lui faut le temps et les conditions pour mener à bien sa mission. Cela inclut de mastiquer et d’insaliver suffisamment longtemps son repas, au lieu de l’avaler en dix minutes. Cela inclut également que le milieu buccal ne soit pas acidifié, car un pH trop bas inhibe l’activité de la ptyaline. Les responsables de cette acidité buccale peuvent être d’autres aliments, comme du vinaigre, ou des sucres très rapides tels que le miel ou la confiture. La fameuse tartine sucrée du matin qui vous provoque des fermentations intestinales dans le côlon droit, et tous les désagréments qui vont avec…

L’alcool et le tabac

Comme il fallait s’y attendre, ces deux-là ne sont pas en reste ! Le tabagisme est considéré comme le premier facteur environnemental de cancer du pancréas, devant l’alimentation et l’hypersédentarité. Quant à l’alcool, il se charge de la pancréatite, ayant elle-même une influence importante sur le risque accru de cancer. Et il le fait très bien. Bien rares sont les domaines dans lesquels l’un de ces deux toxiques a un impact positif.

La cuisson excessive des amidons

il faut savoir que plus on cuit un aliment source d’amidon (céréales, légumineuses, tubercules), plus son index glycémique s’élève, provoquant une réaction pancréatique exagérée. Cette élévation est variable en fonction des différentes sous-catégories d’amidon présentes (lire l’encadré ci-dessus).

Le sucre agresse l’immunité

S’il vous manque une bonne raison pour cesser ou diminuer fortement votre consommation de sucre rapide, sachez qu’indépendamment de ses méfaits sur les fonctions pancréatiques et l’équilibre de la flore intestinale, il inhibe la phagocytose, mécanisme par lequel vos macrophages (­cellules immunitaires) détruisent des agents pathogènes. C’est donc un immunodépresseur.

Amidons et cuisson

Le terme générique « amidons » regroupe plusieurs sous-catégories de molécules, dont l’amylose et l’amylopectine. Selon les familles botaniques, le rapport entre ces deux types d’amidon n’est pas le même. D’une manière générale, le pourcentage d’amylose est plus important dans les légumineuses, un peu plus bas chez les céréales, et encore plus réduit dans les tubercules. À la cuisson, une partie de l’amylopectine subit un phénomène dit de « gélatinisation », qui augmente considérablement l’index glycémique (IG) de l’aliment. Conséquence directe : à cuisson non excessive et sauf exception, les légumineuses conservent un IG plus bas que les céréales, elles-mêmes ayant un IG plus modéré que les tubercules. Si la cuisson se prolonge, le phénomène continue et l’index glycémique s’élève encore… Préférez donc vos pâtes al dente !

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé