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Le Nutri-Score évolue enfin !

  • Le NutriScore évolue... même s'il reste imparfaitLe NutriScore évolue... même s'il reste imparfait
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Le petit logo Nutri-Score évolue en 2024 pour mieux refléter la réalité nutritionnelle des aliments vendus en supermarché et prendre en compte la présence d’additifs, de céréales raffinées ou encore les taux de sucre.

Nous vous en parlions à la rentrée 2022 (lire notre article « Nouveau Nutri-Score : plus juste mais (toujours) pas obligatoire »), le Nutri-Score appliquera cette année des modifications qui étaient grandement attendues. En effet, alors que des sodas ou des céréales ultratransformés et ultrasucrés pouvaient être notés A ou B, des produits bons pour la santé comme l’huile d’olive, les pruneaux d’Agen ou certains poissons gras obtenaient un injuste D ou E… Cet outil visuel, mis en place en 2017, méritait une mise à jour afin de mieux correspondre à la réalité nutritionnelle des aliments vendus en supermarché.

Fibres, édulcorants, bonnes graisses : des notes plus représentatives de la réalité

L’organisme Santé publique France a annoncé le nouveau mode de calcul qui sera mis en application en 2024. Concernant les boissons, la présence d’édulcorants sera désormais prise en compte et fera chuter la note de ces produits. L’idée étant, selon Pauline Ducrot, chargée d’expertise en prévention et promotion de la santé à Santé publique France « d’éviter que les industriels utilisent ces additifs à la place du sucre pour améliorer la note de leurs produits ». Ainsi, les sodas lights contenant des édulcorants ne seront plus notés B, mais C, D ou E.

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Entre 30 et 40 % des produits vont voir leur score changer dans les mois à venir (ou années puisque les industriels ont encore jusqu’à deux ans pour s’adapter à cette nouvelle notation, ndlr), le temps que ces nouvelles modifications soient effectives dans l’Hexagone. Les poissons gras, comme le maquereau ou la sardine, ainsi que les huiles riches en bonnes graisses, comme l’huile d’olive, vont voir leur note s’améliorer tandis que celle d’autres produits encore trop sucrés ou trop salés va se dégrader. La présence de fibres, par exemple via des farines complètes, connues pour être meilleures pour la santé que les farines blanches raffinées, sera également mieux prise en compte. Enfin, la volaille sera mieux classée que la viande rouge dont la consommation est à limiter puisqu’elle favorise certains cancers et autres phénomènes inflammatoires.

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Des améliorations mais pas de réelle révolution concernant l’ultratransformé

Cela étant, il ne s’agit pas non plus d’une totale révolution. Certains produits ultratransformés que des diététiciens classeraient d’office en E conservent des notes tout à fait honorables. Les plats préparés, par exemple – particulièrement ceux riches en graisses saturées ou en sel comme certaines pizzas industrielles – passeront de A ou B à B voire D. Des céréales soufflées ultratransformées et sucrées, de type pétales de chocolat, passeront, elles, de A à C, se retrouvant ainsi presque au « même niveau » que l’huile d’olive, qui passe de C à B.

Des évolutions attendues par nombre de spécialistes qui dénonçaient, depuis des années, l’injustice de certaines notes, mais qui semblent encore insuffisantes pour beaucoup. En effet, le Nutri-Score reste une démarche volontaire et non obligatoire pour les industriels et il prend toujours assez peu en compte un paramètre crucial qui est la détérioration de la matrice alimentaire (liée à de nombreux processus industriels) qui affecte considérablement les nutriments et génère des aliments riches en calories mais pauvres en nutriments essentiels.

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Références bibliographiques

« Nutri-Score : le point sur les nouveautés 2024 », Santepubliquefrance.fr, 18 janvier 2024.

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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