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Nouveau Nutri-Score : plus juste mais (toujours) pas obligatoire

  • Le rapport ne recommande toujours pas de revenir sur le caractère facultatif du logo Nutri-Score.Le rapport ne recommande toujours pas de revenir sur le caractère facultatif du logo Nutri-Score.
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En juillet dernier, le comité de pilotage du Nutri-Score dévoilait les futures modifications des critères de notation. Des évolutions grandement attendues, mais qui semblent insuffisantes face aux critiques essuyées par le logo.

Depuis sa mise en place en 2017, le Nutri-Score, système d’information nutritionnelle (SIN) officiel, a pour objectif de guider les consommateurs de sept pays européen (France, Belgique, Allemagne, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne et Suisse) en notant la qualité nutritionnelle des aliments vendus en grandes surfaces.

Souvent décrié par les professionnels de la nutrition, le Nutri-Score est accusé depuis des années de se focaliser sur des critères quantitatifs trop généraux (prise en compte des informations strictement nutritionnelles, comme l’apport calorique, la quantité de glucides, de sel ajouté ou de graisses pour 100 g) plutôt que sur certains aspects qualitatifs (présence de fibres, qualité des graisses présentes, etc.). De plus, la mention du Nutri-Score sur les produits est une démarche volontaire de la part des industriels de l’agroalimentaire et des distributeurs qui n’est soumise à aucune obligation.

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Des ajustements attendus

Alors, pour tenter d’enrayer les critiques et d’améliorer l’algorithme utilisé dans la notation du Nutri-Score (de A à E), les pays utilisant ce système d’information nutritionnelle ont demandé, en 2021, au comité scientifique de pilotage « d’évaluer les évolutions possibles du Nutri-Score pour une meilleure efficacité sur la santé des consommateurs, en synergie avec les recommandations alimentaires » comme le rappel Santé Publique France. Après plus d’un an de travail, les évolutions de l’algorithme ont enfin été rendues publiques. Les changements concernent :

  • Les produits à céréales (pains, riz) : alors que la version 1.0 du Nutri-Score ne prenait pas en compte la qualité des céréales (complètes, raffinées), le nouvel algorithme favorisera les produits ayant pour ingrédient des céréales complètes afin de guider les consommateurs vers des produits plus riches en fibres. En outre, les céréales du petit-déjeuner, trop sucrées, descendront donc dans le classement.

  • Les huiles végétales : les huiles ayant un faible taux d’acides gras saturés (type de corps gras ayant tendance à augmenter le taux de cholestérol LDL et ainsi les risques de maladies cardiovasculaires), comme les huiles d’olive, de colza, de noix, seront désormais notés B (contre C actuellement), tandis que l’huile de tournesol passe en C (D actuellement).

  • Les produits préparés (pizza, cordon bleu…) : les aliments ultra-transformés vont enfin descendre de leur piédestal en passant en moyenne des classes A-B aux classes B-C, voire D pour certains produits comme les pizzas. Paradoxalement, la chute de leur score n’est pas tant liée à leur mode de fabrication notoirement mauvais, mais à leur faiblesse en certains micronutriments spécifiques, à savoir protéines, mais également fer et calcium associés. Du fait de ce même mécanisme, certains aliments ont vu leur note s’améliorer, à l’instar des poissons et des fruits de mer (sans sel ajouté).

  • Les produits laitiers : grâce à la nouvelle prise en compte de la teneur en calcium des produits, les fromages à pâte pressée vont aussi remonter dans le classement. Les aliments comme l’emmental atteindront ainsi la note de C (contre D actuellement) en raison de leur faible teneur en sel et de leur forte teneur en calcium. Cependant, les produits laitiers avec ajout de sucre (yaourts, lait chocolaté...) seront, eux, plus sévèrement notés.

  • La viande rouge et la viande transformée : la baisse de consommation de ces produits étant au centre des recommandations des pouvoirs publics, ils vont pareillement subir une dévaluation de leur notation Nutri-Score afin de privilégier le poisson et la volaille.

Reste que le nouveau Nutri-Score « ne sera déployé qu'une fois l’algorithme complet adopté par le comité de pilotage. À partir de la date d’entrée en vigueur du nouvel algorithme, une période suffisamment longue sera laissée aux opérateurs pour permettre la mise en œuvre du logo », prévoie Santé publique France.

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Des améliorations pour l’instant insuffisantes

Si toutes ces modifications vont certainement dans le bon sens, d’autres paramètres importants ont malheureusement été oubliés ou mis de côté. En effet, comme vu précédemment, la question primordiale du mode de fabrication des produits n’est pas intégrée à l’algorithme du Nutri-Score, tandis que le problème des additifs alimentaires n’est même pas effleuré. De plus, la présence de minéraux et d’oligoéléments n’est toujours pas pleinement valorisée malgré la prise en compte exceptionnelle du calcium et du fer. Les boissons, quant à elle, feront l’objet d’un rapport spécifique dont la publication est prévue pour la fin 2022.

En outre, le rapport ne recommande toujours pas de revenir sur le caractère facultatif du logo Nutri-Score sur les emballages. À l’échelle européenne, de nombreuses associations s’organisent afin de le rendre obligatoire dans l’Union dès 2023. Une pétition citoyenne a d’ailleurs été lancée en mai dernier par un collectif de 22 associations scientifiques et 8 associations de consommateurs/patients et ONG. Pour la signer, suivez le lien : https://chng.it/pLpG6yGTrJ

 

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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