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Ménopause et traitements substitutifs : tout savoir sur la progestérone

  • Ménopause, la vérité sur la progestéroneMénopause, la vérité sur la progestérone
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Le manque de progestérone est, avec la chute en œstrogène, responsable de la plupart des symptômes ressentis lors de la ménopause. Certains traitements de synthèse sont alors parfois proposés. Mais quels sont les risques et existe-t-il des traitements plus naturels ? Découvrez également nos conseils phyto et alimentation pour pallier naturellement ce déficit de progestérone.

Article mis à jour le 17/10/2022 par Sabrina Debusquat

Lorsque la femme cesse d'ovuler, le ballet d'œstrogènes et de progestérone qui s'effectuait jusque-là cesse. Quand il n'y a plus d'ovules libérés chaque mois, la sécrétion de progestérone cesse quasi intégralement, suivie par celle des œstrogènes. Ce phénomène se déroule de manière progressive, sur plusieurs années entre 40 et 51 ans (voir encadré ci-dessous).

La chute brutale de progestérone responsable de nombreux symptômes de la ménopause

Pour Céline Hovette, naturopathe spécialiste des problématiques hormonales féminines et créatrice d’un programme d’accompagnement de la ménopause, ce moment de la vie de la femme est comme « la mise à jour d’un ordinateur », en quelques années, le corps devant apprendre à fonctionner avec un niveau moindre d’hormones. Pour certaines cela se passe bien, pour d’autres « tout plante et il faut tout redémarrer ».

Et pour cause : les effets de la progestérone sur le corps sont multiples, et œstrogènes et progestérone fonctionnent toujours ensemble. Dès que l’équilibre est rompu, certains symptômes désagréables peuvent apparaître, comme des sautes d'humeur, des idées noires, une certaine irritabilité, des baisses de la libido, une prise de poids ou de la fragilité osseuse… Plus de la moitié des femmes ménopausées endurent également des insomnies, des bouffées de chaleur et de la sudation nocturne.

Progestérone et pré/périménopause ou ménopause

Ménopause ou périménopause, comment différencier ?

Préménopause : cinq à dix ans avant l’arrêt des menstruations (vers 40 ans), la réserve ovarienne s’épuise, les ovulations se font moins nombreuses et moins qualitatives et la progestérone naturellement secrétée diminue. Les cycles restent réguliers, mais des manifestations subtiles de cette diminution de progestérone peuvent apparaître : troubles de l’humeur, nervosité, anxiété, etc.

Périménopause : un à trois ans avant l’arrêt des menstruations (en moyenne entre 47 et 48 ans), les cycles menstruels commencent à devenir irréguliers. Les règles peuvent devenir plus abondantes ou au contraire diminuer.

Ménopause : vers 50 ans, c’est l’arrêt de l’ovulation, des menstruations et des sécrétions plus abondantes d’œstrogènes et de progestérone qui les accompagnent. Le taux de progestérone s’effondre et se retrouve proche de zéro.

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Manque de progestérone : acquis ou induit ?

La diminution très forte de la sécrétion de progestérone lors de la ménopause, et les quelques années avant, est en cause dans de nombreux symptômes alors ressentis. Mais, parfois, les choses sont plus compliquées. Si certains symptômes sont directement causés par le manque de progestérone (manque de progestérone dit « acquis »), d'autres le sont par la dominance des œstrogènes (manque de progestérone dit « induit ») dont les effets ne sont alors plus « contrecarrés » par la progestérone. On parle également alors d’« hyperœstrogénie relative ».

Ce manque de progestérone induit ou « hyperœstrogénie relative peut par exemple être lié à un mode de vie stressant qui augmente le taux de cortisol dans le corps. Ce cortisol se fixe sur les récepteurs hormonaux de la progestérone et, occupées par le cortisol, les cellules ne sont plus réceptives aux effets de la progestérone. Cortisol et progestérone partagent en effet un même précurseur, la prégnénolone, qui est alors « volé » pour être transformé en cortisol uniquement et non plus également en progestérone. Ce « vol de prégnénolone » entraîne une dominance œstrogénique et une résistance à la progestérone.

Dans ce genre de cas, en cabinet, Céline Hovette observe des endométrioses qui flambent, des troubles de la thyroïde, des fibromes utérins, une prise de poids, des règles abondantes et un engorgement global des tissus (seins tendus, cellulite, etc.). Ces symptômes, typiquement liés aux œstrogènes, sont provoqués par un manque de progestérone induit par la trop forte présence d’œstrogènes et non par un simple manque de progestérone. Une nuance importante à saisir si vous souhaitez comprendre l’origine de vos symptômes et les traiter.

Un manque de progestérone acquis aura plutôt pour symptômes spécifiques de la nervosité, de l’anxiété ou des troubles du sommeil.

Traitements hormonaux substitutifs avec progestérone : des risques accrus de cancer et d'AVC

Dès les années 1980, des traitements hormonaux de synthèse tentant de reproduire les œstrogènes et la progestérone secrétés par la femme avant la ménopause ont été proposés afin de réduire ces symptômes désagréables.

Mais dans les années 2000, des travaux scientifiques ont montré des effets indésirables importants à connaître. Les progestatifs de synthèse favorisent les cancers du sein après la ménopause : une femme ayant pris pendant plus de cinq ans un THM comportant un progestatif de synthèse a un risque 40 % plus élevé de cancer du sein cinq à dix ans après l’arrêt de son traitement. La prise d’œstrogènes de synthèse (par voie orale et non par voie cutanée) multiplie quant à elle par quatre le risque de maladies veineuses thromboemboliques de type phlébite ou embolie pulmonaire.

Le risque de cancer de l'ovaire est également accru en cas de traitement de plus de cinq ans et le risque d'AVC est particulièrement augmenté en cas de prise d'œstrogènes par voie orale.

Ainsi, alors qu'en 2000 la moitié des femmes ménopausées prenaient un traitement hormonal pour réguler leurs symptômes, elles sont moins de 10 % aujourd’hui.

Risques de cancer : favorisez les traitements courts, la progestérone micronisée et l’application cutanée

Progestérone micronisée ménopause

Comme l'explique le docteur Cécile Bour, fondatrice du collectif Cancer Rose (qui regroupe des médecins indépendants qui informent sur le dépistage du cancer du sein), il faut retenir trois informations à propos des dangers des traitements hormonaux substitutifs de la ménopause :

  • « Tous les traitements hormonaux de la ménopause sont associés à un risque accru de cancer du sein, à l'exception des gels aux œstrogènes pour application locale.
  • Le risque de cancer du sein augmenterait avec la durée du traitement, l'utilisation d'un THS pendant dix ans entraînerait un excès de risque de cancer du sein environ deux fois plus élevé que le risque d'un traitement sur cinq ans seulement.
  • À l’inverse, l’utilisation d’un THS pendant moins d’un an entraînerait peu de risque. »

Nous savons également que l'association œstrogènes-progestérone de synthèse augmente les risques de cancer, mais que l'association d'œstrogènes (pris sous la forme de gel en application cutanée) et de progestérone dite « micronisée » ne montre pas, elle, de risque accru de développer un cancer du sein dans les études existantes.

À retenir : en cas de symptômes extrêmement gênants ne trouvant pas de solutions naturelles (cf. paragraphe ci-dessous sur la progestérone naturelle), il semble préférable, pour limiter les risques pour votre santé, d'opter pour un traitement à court terme donnant la priorité aux formes avec applications cutanées contenant de la progestérone micronisée.

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Hygiène de vie et alimentation : deux solutions pour favoriser votre progestérone naturelle

Avant de tenter une prise de progestérone de synthèse, certaines femmes préfèrent opter pour des solutions naturelles. Pour la naturopathe Céline Hovette, il est en effet bon d’aller d’abord jeter un œil à son mode de vie afin de voir s’il ne favorise pas l’exposition aux œstrogènes : « La baisse de progestérone est un phénomène naturel et progressif, mais il est aggravé par nos modes de vie qui favorisent la dominance œstrogénique qui précipite cette chute de la progestérone, parfois dès la trentaine. »

Par exemple, les pesticides ou les antibiotiques auxquels vous êtes exposée avec une alimentation conventionnelle favorisent vos œstrogènes au détriment de votre progestérone. D’autres fois, ce sont les lipides et les protéines, « matériaux de base de production des hormones », qui, consommés en trop petites quantités, aggravent la baisse de progestérone. Céline Hovette vous conseille donc de :

  • privilégier les aliments bio et la viande sans antibiotiques ;
  • mettre le paquet sur les crucifères (de préférence cuits à la vapeur) qui aident à la détox œstrogénique ;
  • veiller à assurer des apports journaliers suffisants en protéines (un gramme par kilo de poids corporel) ;
  • surveiller les carences : notamment celles en bon gras et en vitamine B6 (très importante pour la synthèse de la progestérone et que vous trouverez dans les légumineuses, les graines et les poissons gras), en vitamine C, en zinc et en magnésium.

Enfin, comme nous l’avons vu, le stress est à limiter, tout comme les perturbateurs endocriniens qui augmentent généralement le taux d’œstrogènes dans le corps (voir notre dossier « Perturbateurs endocriniens : comment les éviter ? »).

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Phytothérapie et gemmothérapie pour favoriser la sécrétion naturelle de progestérone

Les plantes (phytothérapie) et les bourgeons (gemmothérapie) sont une bonne façon d'augmenter votre sécrétion naturelle de progestérone. Après plus d’une décennie d’expérience auprès des femmes, Céline Hovette vous recommande ses plantes préférées pour stimuler la sécrétion naturelle de progestérone :

  • Alchémille (Alchemilla vulgaris ou Alchemilla xanthochlora) : en gélules ou en décoction (20 à 30 grammes de plantes pour un litre d’eau, à boire deux à trois fois par jour via plusieurs tasses.
    Indications : très utile en cas de règles abondantes, de fibrome ou d’endométriose. En préménopause, favorisez la prise en seconde partie du cycle, dès J12 pour des cycles de 28 jours). En périménopause, à consommer tous les jours pendant trois semaines, puis faire une pause d’une semaine.
    À savoir : peut favoriser la constipation, car cette plante contient des tanins.

  • Gattilier : permet de rétablir le rapport œstrogènes-progestérone et est intéressant pour soutenir la phase lutéale (deuxième phase du cycle où est secrétée la progestérone). Stimule l’hormone lutéinisante (LH) et la progestérone et inhibe l’hormone de stimulation folliculaire (FSH).
    Indications : très utile en cas de troubles de l’humeur, d’anxiété, de déprime, de tensions mammaires, de sécheresse vaginale.
    Posologie : en décoction, 4 grammes de baies broyées pour un litre d'eau, à prendre en tisane sur la journée de l'ovulation et à l'arrivée des règles ; en extrait de plantes standardisé, suivre la posologie indiquée par le laboratoire, soit en général 7 à 10 gouttes trois fois par jour, et ce de l'ovulation à l'arrivée des règles.
    À savoir : déconseillé en cas de problématique de rapport inversé FSH/LH (comme en cas de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)), ou sous conseil médical, car le gattilier peut aggraver ces problématiques. À éviter si vous prenez en parallèle des médicaments dopaminergiques, car il en booste les effets.
  • Maca : cette plante adaptogène agit « comme un couteau suisse » qui « renforce le terrain » à tous les stades (pré-, périménopause et ménopause).
    Indications : fatigue psychique et physique, baisse de libido, sécheresse vaginale.
    Posologie : consommer 1 à 3 grammes par jour, à intégrer dans une compote ou un smoothie.
    À savoir : à consommer sous la forme de poudre en favorisant la maca d’origine péruvienne.

Concernant la gemmothérapie, Céline Hovette déplore qu’il y ait peu de preuves scientifiques et d’études portant sur son efficacité, mais constate de véritables effets chez ses clientes :

  • Bourgeon de pommier : son action « progestérone-like » et ses effets calmants sont intéressants dans de nombreux symptômes de la ménopause.
    Indications
    : bouffées de chaleur, troubles urinaires, baisse du désir sexuel, problématiques de flore vaginale, type mycoses, et de flore intestinale.
    Posologie : prendre 15 gouttes matin et soir pendant trois semaines par mois, et ce durant un à trois mois.

  • Bourgeon de framboisier : son action, plutôt « œstrogène-like » aide toutefois à réguler à la fois les œstrogènes et la progestérone.
    Posologie : prendre 15 gouttes matin et soir pendant trois semaines par mois durant un à trois mois. Alterner avec le bourgeon de pommier. Prendre le framboisier en première partie de cycle et le pommier en deuxième partie de cycle.
    À savoir : à favoriser plutôt en préménopause (en périménopause, le bourgeon de pommier devrait suffire).

Enfin, la naturopathe remarque que chez ses patientes qui portent un regard positif sur la ménopause, les symptômes sont généralement mieux vécus et mieux acceptés, voire moins présents. Une piste à creuser également.

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En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé


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