Les pratiques méditatives renforceraient le système immunitaire

Les activités physiques et les activités de détente que l’on peut pratiquer chez soi, dont la méditation et le yoga, ont connu une forte progression depuis le début de la crise sanitaire. Confinés et en proie à un stress d’un nouveau genre, de nombreux Français se sont rabattus sur les applis et les cours en ligne, notamment ceux relatifs à la méditation .

Bien leur en a pris, puisqu’un nombre conséquent de travaux semblent montrer, depuis plusieurs décennies, que les disciplines à tendance méditative offraient des bénéfices importants en matière de santé :

- Réduction de la sensibilité au stress, meilleure résistance à l’anxiété et aux soucis.

- Augmentation de la sensation de bien-être et du niveau d’énergie ressentie.

- Amélioration des interactions sociales, notamment par le biais d’une plus grande empathie.

- Meilleure stabilité émotionnelle permettant d’être moins vulnérable face aux personnes ou aux situations déplaisantes.

- Augmentation des performances cognitives, telles que la concentration, la mémoire, la prise de décision…

- Réduction du risque cardiovasculaire.

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Méditation et renforcement du système immunitaire

Les mécanismes moléculaires de ces effets positifs étaient jusqu’à présent encore mal compris. Une étude américaine ¹ s’est donc proposé d’investiguer cette question en explorant l’impact d’une retraite de 8 jours de méditation intense sur les processus de transcription et d’expression de 220 gènes directement associés à la réponse immunitaire. Entièrement silencieuse, cette retraite impliquait 10 heures ou plus de méditation par jour, et une alternance veille-sommeil régulière.

Des analyses génomiques et biologiques sur le sang des 106 participants à la retraite méditative, sélectionnés pour l’étude, ont montré, à l’issue des 8 jours, une expression accrue des 220 gènes considérés. Les chercheurs ont constaté la mise en œuvre, grâce à la méditation, d’une cascade de réactions « en réseau » conduisant à l’amélioration globale de l’immunité (acquise et adaptative).

Les auteurs ont établi que l’amélioration du système immunitaire après la retraite était principalement attribuable à la méditation et non au régime alimentaire, au sommeil régulier ou aux différences homme-femme.

L’étude relève également que l’amélioration de la fonction immunitaire n’est pas accompagnée d’une activation des signaux inflammatoires , ce qui fait dire aux auteurs que la méditation pourrait être envisagée comme une composante dans le traitement des maladies inflammatoires associées à un affaiblissement immunitaire.

Des études antérieures ² avaient déjà identifié la probable influence épigénétique de la méditation. L’une d’elle³ soulignait, dès 2013, la rapidité avec laquelle la méditation pouvait modifier l’expression des gènes : un seul jour de 8 heures de méditation de pleine conscience avait suffi à induire toute une série de modifications génétiques et moléculaires allant dans le sens d’une réduction de l’inflammation et d’une récupération physique plus rapide à la suite d’une situation stressante.

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Références

1. « Large-scale genomic study reveals robust activation of the immune system following advanced Inner Engineering meditation retreat », PNAS, décembre 2021.

2. « What is the molecular signature of mind-body interventions? A systematic review of gene expression changes induced by meditation and related practices », Frontiers in Immunology, juin 2017.

3. « Study reveals gene expression changes with meditation », University of Wisconsin-Madison News, décembre 2013.