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La méditation en pleine conscience : de nouvelles preuves de son efficacité contre la douleur.

  • La médication active de pleine conscience réduirait de 32 % de l’intensité de la douleur.La médication active de pleine conscience réduirait de 32 % de l’intensité de la douleur.
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Publiée en juillet 2022 dans la revue Pain, une récente étude américaine met en évidence l’impact bénéfique de la MBCT (Meditation Based Cognitive Therapy) dans la gestion de la douleur, notamment grâce à des scans cérébraux.

De plus en plus de domaines de la recherche scientifique s’intéressent à la méditation en pleine conscience (MBCT) et ses bénéfices pour la santé. Ainsi, apprendre à pratiquer au quotidien la MBCT aurait un impact positif certain sur la prévention des maladies cardio-vasculaires, le ralentissement du vieillissement cellulaire, l’immunité, le sommeil et même sur la gestion du stress et de la douleur. Élisabeth Couzon, psychologue clinicienne l’expliquait déjà en 2019 : « Grâce à la méditation, notre relation à notre corps et à la douleur est différente puisque nous avons reconnecté le corps et l’esprit. Nous avons donc le pouvoir de rendre la zone responsable de la douleur inactivée ». Cependant, ce n’est que récemment que des neuroscientifiques de l’Université de Californie, à San Diego, ont pu vérifier comment la méditation en pleine conscience permettait de réduire la douleur.

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Une douleur ressentie, nettement atténuée.

Pour ce faire, les chercheurs ont tout d’abord sélectionné 40 personnes auxquels ils ont fait subir un scan cérébral pendant qu’une chaleur douloureuse (49°) était appliquée sur leurs jambes. Puis, les participants ont évalué leur niveau de douleur moyen durant l’expérience. Les sujets ont ensuite été répartis en deux groupes. Les membres du groupe « pleine conscience » ont suivi quatre séances distinctes de formation à la pleine conscience de 20 minutes. Ils y ont notamment appris à se concentrer sur leur respiration, à mieux distinguer leurs pensées, leurs sensations et leurs émotions, ou bien à observer celles-ci sans les juger ni y réagir. Les membres du groupe témoin ont passé, quant à eux, leurs quatre séances à écouter un livre audio. Enfin, les deux groupes ont renouvelé l’expérience des stimuli thermiques douloureux. Les résultats ont alors montré que les participants qui méditaient activement rapportaient une réduction de 32 % de l’intensité de la douleur ainsi qu’une baisse de 33 % du caractère désagréable de la douleur.

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Des scans cérébraux à l’appui

En outre, lorsque l’équipe a analysé les scanners des différents participants pendant l’expérience, elle a constaté que le soulagement de la douleur induit par la pleine conscience était associé à une réduction de la synchronisation entre le thalamus (une zone du cerveau qui relaie les informations sensorielles) et d’autres parties du cerveau telles que le précuneus et le cortex préfrontal ventromédial. Ces dernières zones font partie du réseau « du mode par défaut » qui s’active lorsqu’une personne se concentre sur ses propres pensées et sentiments (par opposition au monde extérieur). Le réseau en question permet également de construire sa conscience de soi et de traiter la façon dont on se relie à ses expériences et de moduler la valeur qu’on leur accorde. Ainsi, plus ces zones étaient désynchronisées ou désactivées, grâce à la MBCT, plus le participant signalait un soulagement de la douleur.

Après ces conclusions encourageantes, une question reste en suspens. La pratique de la méditation permettrait-elle une meilleure gestion et un apaisement des douleurs chroniques ? Pour Fadel Zeidan, professeur associé d’anesthésiologie à l’Université de Californie et auteur principal de l’étude, ça ne fait aucun doute : « Pour de nombreuses personnes souffrant de douleurs chroniques, ce qui affecte le plus leur qualité de vie n’est pas la douleur elle-même, mais la souffrance mentale et la frustration qui l’accompagnent. Leur douleur devient une partie de leur identité en tant qu’individu – quelque chose à laquelle ils ne peuvent échapper – et cela exacerbe leur souffrance. »

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